Nous arrivons en ce monde, dépourvu de tout, nu, inconscient, vide, innocent. Notre premier regard face à ce monde est marqué de tout ce à quoi, nos parents nous montrent. Sur cette terre vierge, vient s’imprimer tout ce à quoi ils croient, tout ce à quoi ils aspirent comme aussi toutes leurs peurs, leurs doutes et leur incompréhension. Nous sommes au départ marqué au fer rouge par la vision, la compréhension de nos parents, de notre famille, de nos amis, de nos professeurs, de notre ville, de notre culture. Nous sommes devenus tout ce qu’ils sont, tout en étant quand même, un peu soi-même mais à travers le moule de leurs croyances.
Que fait-on dans ce monde ? Pourquoi se lever le matin ? Pour qu’elle raison, doit-on se plier à la même rengaine chaque jour ? Qu’est qui nous pousse ? A-t-on vraiment le choix ? Tant de questions qui sortent et qui lasse m’entrainent dans ce flot d’attaque essentiel. Au de-là du mental, ces questions n’existent pas parce qu’elles n’auraient pas de sens ou pas d’utilité. Elles sont pourtant essentielles quand nous sommes encore pris par ce chant mental.
Nous avons appris une langue puis nous avons compris l’articulation de cette langue par rapport aux autres puis par rapport à soi. Cette langue est devenue la matrice même de nos possibilités ici en cette terre afin de pouvoir décoder ce qui s’y passe et aussi pouvoir l’interpréter et enfin pour pouvoir aussi communiquer. C’est important de comprendre que cette langue est devenue une source de possibilités délimités seulement par notre propre compréhension. Nous ne pouvons pas faire ce que nous ne comprenons pas et ainsi elles sont devenues nos propres limites.
Nous sommes enfermés par le sens même que nous donnons aux choses, au monde, aux êtres ! Il est important d’interroger ce sens en nous, afin de s’ouvrir à de nouvelles possibilités. Nous sommes circonscrits par notre chant sémantique, c’est-à-dire que hors de nos conceptions, nous ne pouvons découvrir autre chose.