Comment pouvons-nous devenir toujours plus inconscients ? Qu’est-ce qui nous pousse dans cette inconscience ? Pourquoi vivre sans cesse à travers l’inconscience ? Si le monde est inconscient de lui-même, pourquoi chercher sa propre conscience ? À quoi sert la conscience dans une réalité inconsciente ?
Ce texte est là, pour que vous puissiez la rallumer, la raffermir, l’agrandir et que jamais plus vous ne vous pliez devant toute l’inconscience de ce monde. Même si l’inconscience est devenue la norme de tous nos contemporains, et pire, elle s’est transformée comme un courant, un fleuve géant qui nous pousse tous dans un mouvement uniforme et conformiste, nous avons la possibilité de l’utiliser différemment pour affermir nos propres différences et donc notre propre singularité.
Comment pouvons-nous devenir toujours plus inconscients ? En se laissant aller ! En faisant chaque jour les mêmes choses sans jamais faire attention à ce que l’on fait. En laissant le monde, les autres, le système vivre la vie à travers nous sans que nous en fassions barrage. En ne prenant jamais conscience, que dans notre vie, il n’y a pas de place pour soi. Si je laisse faire sans cesse, je ne prends jamais de décision par moi-même et si je ne prends pas de décision, c’est que je n’ai pas conscience que je peux faire autrement. Voilà l’inconscience de notre monde, le terreau du laisser-faire à outrance.
Si le monde est inconscient de lui-même, pourquoi chercher sa propre conscience ? Là est tout le nœud du problème ! Tant que le monde est inconscient, il ne pourra jamais chercher ce qui peut l’en sortir puisqu’il n’a même pas conscience qu’il est enfermé dans un processus mortifère qui le désactive de toute sa volonté et donc de toute clarté intellectuelle pour illuminer sa propre conscience.
A quoi sert la conscience dans une réalité inconsciente ? La conscience ne sert à rien si ce n’est à laisser croire au monde que l’être humain l’utilise pour vivre sa vie. C’est encore un subterfuge qui enchaine l’être dans une fausse histoire de lui-même dans lequel il se projette sans cesse, tout en croyant vivre librement sa vie, alors que c’est tout le contraire.
Si je suis inconscient de ce que je vis là en ce moment, à quoi sert ce moment ? Si je n’ai aucune conscience de ce que je fais, de ce que je pense, de ce que je choisis, alors qui fait en moi, qui pense en moi, qui choisit en moi ? Si je ne suis pas encore là, qu’est-ce que j’attends pour arriver enfin et reprendre en main toute ma vie ?
Si je reste toute ma vie à côté de ce que je vis, pourquoi la vivre ? Quel sens il y a, à vivre une vie dans laquelle je ne peux rien faire d’autre que de voir le monde, les autres et le système vivre à travers moi ? Que faut-il pour que je me réveille et que je commence à me poser des questions sur ce qui m’arrive ?
Ne serait-ce pas là, le début d’une prise de conscience et donc l’apparition d’un mouvement qui m’ouvrirait, peu à peu, à la conscience de ce qui ne tourne pas rond dans ma vie ?
Ainsi la conscience apparaitrait à chaque fois que je ne laisserai pas faire le courant habituel de mon inconscience. À chaque fois que j’irai contre ce qui m’arrive par le biais de la confrontation, je pourrai mieux le comprendre d’abord pour ensuite pouvoir choisir autrement. De cette manière, j’arrache des lambeaux de conscience sur la bataille qui se joue face à toute la vague d’inconscience qui déferle dans ma vie.
Je reprends ainsi l’espace de ma présence. Je reprends ainsi ma propre intelligence à travers ma propre réflexion personnelle. Je ne suis plus la masse, je m’arrache, je m’extirpe de toute cette masse inconsciente afin de retrouver ma propre volonté. Et là, j’apprends à travers ma propre perception à mieux voir et comprendre le monde qui m’entoure pour y déjouer tous ses tours de passe-passe et m’entrainer ainsi à ne plus rentrer dans son courant inconscient et uniformisant.
Si tout ce que je fais, n’existe pas, si ce n’est dans ma tête, pourquoi le faire ? Il suffit d’un pas pour avancer réellement, mais tant qu’il est fait dans la tête, il ne pourra jamais être réalisé… car je suis toujours plus inconscient de ce que je fais vraiment.