Tout le piège de notre vie contemporaine est dans l’expérience incessante de toutes nos projections. Nous ne savons pas exister autrement, car on nous apprit à vivre seulement à travers nos pensées. Nos pensées sont les vecteurs de ce qui nous coupent de nous-même parce que nous nous emprisonnons dans un monde irréel, tout en le prenant pourtant pour complètement réel.
Cela va à l’encontre de tout ce que nous savons et pire cela crée un bug cognitif quand on s’ouvre à ce genre d’idée, car cela remet tout en cause. Néanmoins, nous avons besoin de ce bug, de cette faille parce qu’elle seule peut nous permettre de faire craqueler toute la structure mentale dans laquelle nous sommes engluées.
Les pensées en elles-mêmes ne sont pas problématiques puisqu’elles véhiculent tout autre chose dont nous n’avons pas encore accès, puisque nous les percevons de manière inversée et diffracté de la source même d’où elles proviennent. C’est parce que nous les percevons de manière séparée et que nous les utilisons pour alimenter notre illusion de notre propre séparation qu’elles sont problématiques.
Tout est dans la perception de ce que nous recevons. Si nous ne voyons sans cesse seulement ce qui n’existe pas, nous alimentons alors en nous ce côté irréel de notre vie. Il suffit d’apprendre à percevoir différemment tout ce que l’on reçoit afin d’alimenter alors en nous, tout ce qui nous réunit. L’union est la seule solution à la division que nous vivons sans cesse.
L’expérience au-delà de la pensée devient ainsi l’union de notre réalité irréelle avec la réalité authentique qui se cache derrière toutes les projections qui nous fascinent. La fascination s’exerce en nous puisque nous voulons voir ce qui n’existe pas, ou du moins c’est notre personnage qui a besoin de s’alimenter de tout ce qui n’existe pas parce que sans ce processus, il n’existerait plus.
S’il n’existe plus, que reste-t-il ? S’il n’y a plus de forme pour nous enfermer, où sommes-nous ? S’il n’y a plus de limite à ce que nous sommes, sommes-nous alors toute chose ? Si nous sommes toute chose, sommes alors Un ? Telles sont les questions que je vous pose ?