Un jour, tu ne seras plus plein de ce monde

Un jour, tu ne seras plus plein de ce monde

Tout n’est jamais comme il apparaît ! Le vide n’est jamais vide et le plein n’est jamais plein, pourtant, sans notre prise de conscience, que sommes-nous face au vide de notre vie quand nous sommes pleins de ce vide existentiel ? Ce plein, que peut-on en faire ? Nous est-il possible de pouvoir le vider ?

Peut-on affronter ce plein ? Comment il arrive à nous remplir ? Pourquoi, il nous remplit ? Où sommes-nous dans ce plein ? Existe-t-il une place à soi dans ce plein existentiel ? Ce plein nous sépare-t-il de nous-même ?

Peut-on prendre conscience de ce plein existentiel afin d’arrêter son remplissement incessant dans nos vies ? Ce plein, finalement, n’est-il pas le moyen extrême de nous leurrer sans cesse. Et si toutes nos problématiques actuelles provenaient exclusivement de ce plein à outrance qui nous remplit constamment à ras bord ?

Tant que nous sommes pleins de ce monde, nous ne pourrons pas comprendre notre monde, puisque tout ce qui nous remplit, nous montre et nous explique, une existence totalement falsifiée. Comme cette falsification est sans cesse devant notre regard intérieur, nous ne connaissons du monde que sa prétendue falsification.

À notre point de vue manipulé, nous ne voyons pas cette falsification, car tout ce que l’on reçoit, on croit réellement que cela fait partie de nous et donc tout ce qui nous traverse ne peut être que la voix de notre être. A ce niveau, on n’est pas encore, en capacité de voir autre chose que tout ce qui se montre à nous !

Nous sommes tellement habitués à exister de cette manière, que nous ne serions même pas sûrs par savoir par où commencer pour ne serait-ce, commencer à dévier un tout petit peu de notre fonctionnement actuel. Mais avant d’essayer le changement, il est important de comprendre pourquoi tout ce plein en soi agit, sans nous.

Le plein est le stratagème machiavélique le plus pernicieux qui soit pour coloniser des mondes entiers comme le nôtre. Il n’y a qu’un mouvement, un flot impétueux et tonitruant, afin de capter l’attention du plus grand nombre. Une fois que l’on tourne le regard dedans, on est happé totalement, entièrement dans une réalité complètement artificielle.

Ceci est le flux de ce monde. Dans cette simulation, il n’y a rien de réel, il y a tout ce qui a l’apparence du réel, mais seulement l’apparence. C’est pour cela que tout n’est jamais comme il apparaît ! C’est son but, sa marque de fabrique, puisque l’essence de tout ce qu’il est, sert de stratagème d’enfermement, de captation de nos consciences comme de toutes nos énergies.

Quand on grandit dans ce monde, arrivé à l’adolescence, notre champ mental devient le terrain de bataille d’autres consciences pour nous coloniser. Ces autres deviendront peu à peu nos hôtes, et c’est à travers leurs voix que la voie de leur réalité irréelle apparaitra à nos esprits naïfs et innocents afin de continuer à alimenter cet enfer sur terre.

Ils deviendront nos instructeurs ! Ce sont eux qui établiront toute une structure de croyances pour nous inonder de ce plein existentiel, de ce flot de pensées qui jamais ne s’arrêtera, à part quand on dort. C’est à travers ce déferlement sans fin qu’il nous désinhibe de notre pouvoir, de notre compréhension, et donc de toute notre capacité à pouvoir interpréter ce qui nous arrive tous les jours.

Dans ce plein, il y a tout ce qu’il faut pour ne plus réfléchir, puisque l’on réfléchit à notre place. Dans ce plein, il y a tout ce qu’il faut pour ne pas comprendre, parce que l’on comprend à notre place. Dans ce plein, il y a tout ce qu’il faut pour ne plus interpréter à hauteur de soi, comme une voix narrative nous conte et nous explique toutes les interprétations à avoir.

Dans ce plein finalement, il n’y a plus de place pour soi, puisque tout ce qui n’est jamais soi, prend toute la place, toute l’attention, toute l’énergie et donc toute notre vie. Dans ce plein, nous ne sommes plus, mais comme tout ce qui nous dit être, pourtant, alors nous le croyons. Nous nous laissons inexorablement leurrer sans jamais comprendre ce subterfuge infini.

Tout ce plein est ce qui alimente en nous tout ce qui n’existe pas ! C’est pour cela que l’expérience du vide est essentielle, même vitale à expérimenter. Tant que nous serons sous perfusion de ce plein existentiel, nous serons enfermés dans ce plein et donc nous ne pourrons nous ouvrir finalement à rien d’autre.

Puisque dans ce plein existent de multiples routes, elles sont toutes issues de ce plein et donc de cette falsification artificielle. Comprendre que tout ce qui est proposé, extérieurement comme intérieurement, reste alimenté par ce plein et donc par cette matrice artificielle, afin de nous confondre dedans, est essentiel à voir.

Ce plein fait littéralement cela, il nous fond dans cette simulation, dans le but de pouvoir faire corps avec et donc pouvoir l’alimenter, comme aussi pour pouvoir y exister dedans. Notre existence, toute artificielle, est là pour assoir une réalité factice et donc pour grandir et mourir en son sein.

Dans cette réalité factice, nous existons à travers ce que nous croyons, et donc nous ne vivons pas, puisque notre vie ne nous appartient plus. Elle appartient à ceux qui nous dictent quoi voir, quoi comprendre et donc quoi faire. Tant que cette chaine exubérante est ouverte en soi, ce plein nous manipule constamment à faire des choses qui ne proviennent jamais de notre propre volonté, mais de volontés extérieures à nos consciences.

Tant que nous suivrons gentiment tout ce qui se dit en soi, il n’y aura pas de place pour vivre sa vie, mais juste pour exister dans une réalité factice, à travers les voix qui nous nourrissent, et nous empêche totalement de pouvoir faire nos propres expériences qui nous aideraient à grandir et à murir par soi-même. Tant que l’on reste alimenté par ce plein existentiel, ce plein nous empêche littéralement de pouvoir grandir naturellement, pour devenir le dieu que nous sommes potentiellement tous.

Comme nous ne pouvons jamais grandir à travers nos propres expériences, et donc comme nous ne pouvons comprendre et interpréter par rapport à nos propres expériences, nous sommes indéfiniment entrainés, façonnés à rester des enfants. Cet enfant, tant qu’il sera alimenté extérieurement comme intérieurement par ce plein artificiel, il n’aura jamais la place pour grandir en lui-même et devenir autonome puisqu’il dépend de la chaine mentale qui l’assiège à n’être que le pâle reflet de ce qu’il est réellement.

Personne ne viendra l’aider à grandir puisque tout est fait pour l’infantiliser afin qu’il reste sans cesse colonisé et donc dépendant du système qui l’abreuve et qui le perfuse constamment. L’être humain est dépendant à un tel point et dont pourtant il en ignore tout. Pourtant, c’est à partir de cette prise de conscience, que l’être humain pourra enfin comprendre qu’il se doit à lui-même, d’apprendre à fonctionner différemment, afin qu’il puisse de nouveau grandir et murir à hauteur de ce qu’il est vraiment.

Pour qu’il arrive à grandir par lui-même, il ne doit plus dépendre des chaines extérieures comme intérieures, car ce sont elles qui les retiennent, prisonnières d’un monde qui n’existe pas, mais qu’il projette pourtant constamment à travers toutes ses croyances. Toute cette structure de croyance, est la grotte qui l’enferme à jamais et tant qu’il ne prendra pas conscience que tout ce qu’il voit et comprend, extérieurement comme intérieurement, ne sont que des ombres qu’il projette de toute sa lumière intérieure, il restera pris au piège.

Dans cette grotte, il ne peut pas vivre, mais seulement exister ! C’est à lui d’apprendre à détourner son regard pour s’ouvrir à un tout nouveau champ d’expérience. Ces nouvelles expériences ne peuvent se produire dans le champ mental, puisqu’il est sans cesse piraté, astralisé.

L’expérience du vide devient ainsi un moyen essentiel, puisqu’il te permettra de t’ouvrir à une expérience réelle et authentique de ta vie. Toutes les expériences que tu vivras en toi, proviendront de ce qui te dépasse, mais qui te constitue tout autant.

Plus tu apprendras à ne plus dépendre de ces chaines intérieures comme extérieures, et plus l’émergence de ce que tu es vraiment éclorera en toi. C’est pour cela qu’il est important de faire de la place, du vide, du rien, de l’inhabituel dans ta vie afin de te laisser pousser dans tout ce que tu es vraiment. C’est dans le vide que tu grandiras vraiment, car là où il n’y a plus rien, là tu peux réellement expérimenter pour toi-même et en toi-même tout ce que tu as besoin de vivre pour devenir ce que tu es réellement.

C’est l’expérience réelle de ta vie qui te donnera l’occasion de tout comprendre sur ce que tu as à faire, comme sur ce que tu as à être. Tout cela, quand tu le vivras, deviendra une voie réelle de réalisation et donc d’émancipation de ce monde falsifié.

Et un jour, tu ne seras plus plein de ce monde, mais vide de tout et pour cela, ton réel monde, tu pourras le laisser émerger dans le vide de ton être. Ceci est la voie des sages de l’ancien temps, ceux qui ont réussi à traverser le plein de leurs époques.

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