Chevaucher le mental
Tu es le gardien de ce que tu vis, mais gardes-tu ce qui est essentiel pour ta vie ou tout au contraire ? Tant que nous n’avons pas conscience d’être le gardien de sa vie, alors c’est que d’autres consciences nous gardent tout autant. Ils nous gardent à travers l’afflux incessant de pensées qui nous piègent !
Ils nous gardent, car ils nous alimentent de leurs doux mystères ! Ils nous gardent parce que nous sommes hypnotisés par leurs voies éphémères, par leurs images passagères. Tant que nous serons remplis de leurs voix, nous projetterons constamment la voie de leurs réalités.
Nous ne sommes que des outils, des rouages dans la mécanique industrielle de cette réalité infernale. Tant que le flux continue de nous faire tourner en rond, nous donnons vie à leur monde dystopique et cruel. Tout provient de ce flux mental et tant qu’il nous remplira dans tout l’espace de notre conscience, nous resterons les bêtes qui se laissent nourrir, dépendant exclusivement de ce mental pour exister. En effet, seul le mental persiste dans notre vie, puisqu’il n’y a que lui, qui nous remplit à ras bord.
Nous sommes un troupeau enfermé dans notre esprit par des voix qui ne viennent jamais de Soi, mais qui alimentent notre moi futile et illusoire. Et ça, c’est toute notre problématique puisque nous sommes enfermés sur nous-mêmes ! Nous sommes un problème sans solution tant que l’on suivra tout ce que l’on reçoit intérieurement. La seule solution est de ne plus dépendre du mental pour sortir du troupeau, de son existence atrophiée, de cette dépendance outrancière.
La libération de notre conscience ne peut passer que par là, en entreprenant d’apprendre à chevaucher le mental sans cesse, pour ne plus se laisser entrainer dans ces voies immondes et artificielles. Chevaucher l’animal, chevaucher nos pulsions, nos réactions et tout ce qui provient du moi.
Ne plus se laisser prendre dans son piège funeste qui est de nous happer dans son mouvement incessant, mais en le transcendant dans un chevauchement constant. Chevaucher le mental, c’est se percevoir comme au-delà de lui et donc comprendre que l’on n’est pas obligé de le suivre. Si on le suit plus, c’est nous qui devenons le cavalier de ce cheval indomptable. Dompter la bête, c’est dompter la furie de toutes ces pensées qui cherchent sans cesse à nous attraper pour nous confondre dans l’abysse infini d’un néant englouti.
Chevaucher le mental, c’est arpenter le monde à travers ce que nous sommes et plus dans tout ce que nous croyons de nous-même. C’est affronter toutes les images inversées qui se déversent à la chaine dans toute notre intériorité.
C’est apprendre à être le gardien de sa vie et donc de toute son existence ! C’est apprendre à ouvrir les portes de sa conscience, comme aussi et surtout, découvrir comment les fermer à tout ce qui n’a rien à faire en soi, si on ne l’a même pas invité. C’est reprendre son statut d’être intègre et authentique en comprenant encore et encore tout ce qui nous dépasse.
Tout ce qui nous dépasse est là pour être chevauché, dompté, compris, dépassé et donc transcendé. Tout ce que l’on vit est là pour nous apprendre le grand Art, celui du grand Œuvre qui est de vivre et de grandir entièrement, complétement, totalement. Il n’y a rien à craindre, car tout est à la mesure de ce que l’on a besoin de vivre !
Il est temps de grandir au-delà du mental afin de retrouver toute la puissance de ce que nous sommes sans cesse ! Il est temps d’apprendre à chevaucher le vent, les tempêtes et même les ouragans, puisque nous sommes des êtres infinis venus jouer, un temps dans ce monde finit. Marche encore, n’est peur de rien et devient un géant de lumière face aux ombres illusoires de ce monde mourant.