L’être voit à travers les limites de la narration qu’il a en lui

L’être voit à travers les limites de la narration qu’il a en lui

Nous suivons sans cesse une voie ! Cette voie, nous la croyons extérieure, mais en réalité, elle est constamment en construction à l’intérieur de soi. Elle est issue de notre vision du monde, alimentée par notre compréhension et notre interprétation de ce que nous vivons tous les jours. Nous suivons ainsi sans cesse cette construction intérieure.

Nous, en tant que conscience, nous sommes des êtres de sens et c’est notre signification qui crée une vision mentale afin de décrypter le monde et pouvoir ainsi ensuite en faire son expérience. Nous ne voyons du monde extérieur que ce que nous pouvons en interpréter intérieurement.

Quand nous marchons, nous regardons toujours en direction de là où nous voulons aller. C’est le même principe pour notre réalité, nous allons là où nous nous focalisons intérieurement.

Notre pouvoir réel est dans le choix de notre focalisation, car là réside réellement notre liberté, puisque nous pouvons alors choisir ce sur quoi nous allons penser. Si ce choix n’est pas fait consciemment, nous ne pouvons être concrètement libres, mais suivre, par défaut, ce qui se présente en soi comme seule voie possible.

Il est important de se rendre compte de toute la différence qui existe entre ces deux possibilités, car c’est ce hiatus que l’on peut apprendre à suivre afin de sortir du non-choix apparent que l’on vit en général, puisque inconsciemment.

Mais peut-on précisément choisir notre propre vision intérieure ? Peut-on voir différemment en nous-même ce qui se présente à soi ? Avons-nous le choix réellement de pouvoir voir autrement ? Si nous ne pouvons voir que ce qui se montre en nous, nous sommes incapables de voir autrement et c’est là que tout nous bloque concrètement.

Cette voie se crée pourtant à travers notre voix intérieure qui permet la prise de conscience de tout ce que nous vivons. Mais cette voix, si elle ne nous appartient pas, voit-on alors autre chose que ce que l’on devrait voir ?

Ce sont ces questions essentielles que l’on doit absolument se poser pour voir si ce que l’on voit en soi provient de nous ou pas. Si nous ne pouvons voir autrement tout ce que l’on nous montre, c’est que finalement, nous ne pouvons pas voir par nous-mêmes et donc nous devenons alors incapables de voir autrement.

Cette incapacité d’où provient-elle ? Elle provient du fait que l’on nous montre les choses à l’intérieur de soi. Comme on nous les transfère intérieurement, nous sommes ainsi coupés de la possibilité de pouvoir les faire émerger de soi, puisqu’on nous les apporte à notre place. Ainsi, nous n’avons plus de choix possible autre que d’utiliser ce que l’on nous montre pour comprendre notre réalité.

La soumission du règne humain provient exclusivement de cette emprise mentale qui apporte le prisme d’interprétation de tout ce que les êtres vivent quotidiennement. Ainsi toutes leurs vies, étant perçues intérieurement à travers la narration qu’ils en ont, leur montrent, leur expliquent et finalement leur décryptent tout ce qu’ils en ont à comprendre.

Cette dynamique mentale qui s’interfère dans leur réalité, ne provenant pas de leur propre source, permet la mise en abyme de l’être, à travers la projection constante d’une réalité qui n’existe pas, mais dans laquelle il est enfermé puisqu’il est persuadé que c’est sa propre voix qui interprète tout ce qui lui arrive.

L’être, soumis à son interférence mentale, voit et comprend seulement à travers les limites de la narration qu’il a en lui. À ce niveau, il est enfermé dans une voie irréelle, dans laquelle tout ce qu’il expérimente, extérieurement comme intérieurement, n’existe pas. Tant qu’il reste identifié à cette voie éphémère, il ne peut en expérimenter que son courant illusoire, ne pouvant voir réellement ce qui se passe concrètement dans sa vie.

Ainsi, il suit une voie sans issue possible ! Il n’a pas d’autre choix que de trouver une autre issue et pour cela, il doit apprendre à modifier son propre fonctionnement de base pour expérimenter autrement sa vie.

La voie illusoire qui l’entraine constamment est dans l’expérience de son personnage, qui est ancrée dans les bas-fonds énergétiques de la conscience. À travers sa perception limitée, il n’est pas en capacité de lui permettre de changer de voie, puisque c’est sa perception même qui crée cette voie illusoire.

Il doit apprendre à exister sur un autre niveau, qui est celui de l’être. L’être s’expérimente dans un flux énergétique qui est plus haut, car il est ancré sur les niveaux supérieurs de la conscience. Il doit ainsi apprendre à fonctionner non plus par rapport à ce qu’il perçoit mentalement, mais par rapport à ce qu’il ressent énergétiquement.

Sa focalisation doit peu à peu être transférée du plan mental au plan énergétique. Ainsi, il apprend à dépasser l’expérimentation mentale du personnage vers l’expérimentation énergétique de l’être qui le déporte du plan d’interférence astrale vers une dimension authentique de son être.

Tant qu’il reste au niveau du personnage, il n’a pas de choix possible, puisque le champ mental le remplit quotidiennement d’une voix qui ne lui appartient pas et qui lui montre tout un monde qui n’existe pas. Cette voix qui le remplit constamment lui bloque la possibilité de pouvoir choisir parce que le processus même de compréhension et d’interprétation de sa réalité ne provient pas de sa propre expérience, mais de l’expérience et donc de la perception d’autres entités.

Il est ainsi biaisé de regarder mentalement l’interprétation d’une réalité chimérique qui n’a qu’un but qui est de l’enfermer dans toute son irréalité. Tant qu’il est soumis mentalement, il n’est pas en capacité de changer son expérience, puisqu’il ne peut comprendre que ce qu’il comprend est cela même qui le piège.

C’est seulement la compréhension de cet état de siège et donc la mise en perspective de tout ce qu’il expérimente mentalement qui pourra l’aider à s’ouvrir à une autre expérimentation, mais issue de sa propre expérience. Seule sa propre expérience, au-delà du mental, et donc issue de ce qu’il ressent, pourra l’aider à passer du personnage à l’être.

Ce qu’il ressent lui permettra alors de s’ouvrir à l’expérience réelle de sa vie, puisque ancré dans la dimension énergétique de son être et donc lier à de toutes les autres dimensions supérieures de son être.

Tant qu’il se perçoit exclusivement à travers ce que l’on lui montre, il reste aveugle au monde. C’est quand il commence à voir qu’il ne voit pas, qu’il peut alors seulement commencer à apprendre à voir. Tout se mettra alors au diapason de ce qu’il doit apprendre et comprendre, mais au-delà du moi et donc au-delà du fonctionnement limitant du personnage.

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