Ce qui remplit nos têtes, est-ce utile pour sa vie ?

Ce qui remplit nos têtes, est-ce utile pour sa vie ?

Nous sommes tous remplis de formes, qui déforment constamment toutes nos perceptions. Ces formes, ces croyances créent un prisme qui dénature notre perception. Ainsi nous ne voyons jamais le monde tel qu’il est mais toujours comme nous nous le représentons.

Ces représentations sont des couches qui s’intercalent entre nous et le monde. Nous ne voyons ainsi jamais le monde tel qu’il est, mais constamment à travers la forme que nous avons en nous et que nous projetons sur lui.

Tant que nous projetons sur le monde nos croyances et nos formes, nous ne pourrons pas percevoir réellement le monde. Ce processus de projection est constamment actif en nous et, tant que nous ne pourrons prendre conscience de nos propres projections, nous serons leurrés sur ce qui se passe concrètement dans notre monde.

Ainsi nous ne voyons du monde que ce que nous pouvons nous en représenter et donc que ce que nous pouvons en comprendre. Ce processus de représentation se fonde sur notre propre capacité d’interprétation. Ces interprétations sont possibles seulement à travers le terreau de ce que nous croyons déjà. Donc nous pouvons interpréter et donc nous représenter le monde ou les autres qu’à travers une base de croyances déjà bien établie.

Si cette base, cette structure de croyances, n’a pas la capacité de pouvoir décoder ce qui se passe concrètement dans son monde, nous restons perdus dans des conceptions illusoires et inutiles. Ainsi, si nous ne comprenons pas le monde, nous comprenons alors quoi ?

Peut-on comprendre que nous ne comprenions rien ? Et ainsi peut-on comprendre que notre propre incompréhension provient de compréhensions toujours plus illégitimes, avortées, insensées ? Nous sommes un tout qui s’ignore, cherchant dans les parties une cause à l’incompréhension de la partie.

Peut-être que la cause de la partie pourrait s’éclairer de la cause du tout, mais pour cela, il faudrait apprendre à passer à un autre niveau perceptuel ? Apprendre à ne plus voir à travers la partie, la forme, ou le voile, mais pouvoir s’ouvrir à ce qui n’englobe plus mais qui s’expanse !

Si tout s’expanse, alors tout s’exprime à partir du centre ! Si nous n’arrivons pas à comprendre que tout sans cesse se projette de soi, nous sommes alors incapables de voir ce qu’il y a à voir, en soi.

Pourtant c’est dans la perception de ce qui se passe en soi, à travers la prise de conscience de ce qui se projette constamment, que l’on peut découvrir tout ce qui nous voile intérieurement. Quand ces voiles se dévoilent extérieurement et que l’on arrive à les voir pour ce qu’ils sont intérieurement, alors on apprend à lire le langage que la vie utilise constamment.

Tout est jet ! Projet, sujet, objet, rejet, trajet, car tout se jet, est là pour sans cesse, éclore de soi et emplir de tout son jet, le monde alentour. Il n’y a que le jet et cette émergence projette ce qui, en soi, est là. Ce qui est là est expérience extérieure de l’intérieur !

Cette expérience extérieure de l’intérieur est concrète, palpable et sensée ! Ce sens est là pour nous, pour nous montrer ce qui git en soi et donc ce qui agit en soi. Percevoir ce qui git en soi, c’est percevoir ce qui agit et donc ce qui influence à l’intérieur de son monde.

Ce langage est clair ! Il est là pour nous permettre de nous comprendre nous-mêmes, à travers ce qu’il y a en soi. Ce qu’il y a en soi est une forme, un voile, une croyance qui s’expérimente extérieurement à partir de l’intérieur. C’est un tout qui s’ignore comme un symbole à intégrer et quand on arrive à unir les deux côtés, alors la merveille éclot.

Mais avant, est-ce que ce que nous comprenons du monde n’est pas ce qui nous empêche de le voir tel qu’il est puisque l’on voit sans cesse autre chose ? Si ce que nous comprenons du monde nous empêche de nous comprendre nous-mêmes, c’est que cette compréhension n’est pas légitime.

Ainsi, on peut dire que notre réflexion reflète ce qui est inutile pour soi. Si cela reflète quelque chose qui ne nous sert pas finalement, on doit apprendre à passer à autre chose afin de ne plus perdre son temps. Qu’est-ce qui est utile pour sa vie ? C’est concrètement la question à se poser quand on se perd constamment dans nos têtes bien trop remplies !

Ce qui remplit nos têtes, est-ce utile pour sa vie ? Si toutes nos cogitations restent inutiles, pourquoi continuer de réfléchir à tout ce qui nous empêche de découvrir ce qui est utile pour soi ?

Quand on arrive à enlever finalement toutes les couvertures et toutes les couches qui s’interposent entre les êtres, et entre le monde, que voit-on ? Quand plus rien ne peut nous illusionner, que voit-on concrètement ? Quand on a des yeux pour voir ce qui se passe et des oreilles pour entendre ce qui se dit vraiment, que se passe-t-il alors dans notre vie ?

Je vous pose ces questions comme on pose des panneaux de direction, à ceux qui veulent aller là où il fait bon d’aller ? Mais peut-on aller là où il n’y a plus de directions ? Mais peut-on aller là où il n’y a plus de représentations ? Mais peut-on aller là où personne ne va ?

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