Nous ne savons plus : juste être ! Nous ne savons plus : juste expérimenter le monde ! Nous ne sommes plus juste avec nous-mêmes puisque nous ne pouvons être nous-mêmes. Nous nous sommes désharmonisés de notre être réel, du moins le système a mis en place une procédure qui nous éloigne toujours plus de l’être.

Nous ne sommes plus en phase avec notre propre nature puisque le monde extérieur a réussi à nous dénaturer. Nous sommes finalement tous, hors de notre nature réelle et pour cela nous expérimentons sans cesse le désordre et l’inharmonie.

Le moyen utilisé est le mental qui nous relie tous les uns aux autres, tout en nous séparant de notre être réel. Le mental, peu à peu, a pris tout l’espace de notre expérience et a réussi à nous cloisonner dans l’expérience de nos seules pensées, et donc dans l’expérience de nos croyances.

Nous n’expérimentons plus le monde, car le mental interfère constamment dans l’espace de notre tête et nous montre et nous projette une réalité qui n’existe pas mais que l’on prend pourtant pour réelle. Le mental a réussi à créer de multiples cartes à l’intérieur de nous, qui nous imposent de voir le territoire à travers son prisme déformé.

Ainsi nous ne vivons plus, nous existons seulement à travers toutes ces cartes, qui nous empêchent de faire l’expérience directe et concrète de notre territoire. Le territoire, l’expérience réelle n’est plus utile puisque seule le mental appose sa forme et sa compréhension.

Isolés dans l’espace de notre tête, nous sommes comme désharmonisés du flux de la vie. Pourtant nous croyons être en harmonie avec l’idée que nous nous faisons de la vie. Cette idée, comme toutes les idées qui éclosent en soi-même, nous enferme dans un courant expérimentable artificiel. Ce flux, cette dynamique est l’aliment de notre désharmonisation d’avec la vie puisqu’il nous empêche de pouvoir nous y ouvrir directement.

Ce courant mental nous remplit à ras bord afin que plus jamais nous ne puissions rentrer en relation avec la vie puisque nous sommes en relation exclusivement avec l’idée que nous en avons. Tant que nous laisserons cette histoire nous alimenter, nous ne serons plus en capacité de nous ouvrir à la véritable vie.

Toutes ces croyances sont justement ce qui nous désinhibe sans cesse de la vie, car à force de les croire à travers tout le flux de nos pensées, nous créons l’espace théâtral de ce qui n’existera jamais, si ce n’est quand même de pouvoir sans cesse nous y prendre au jeu.

Et ce théâtre mental est ce qui nous piège à ne pouvoir vivre la vie puisque nous nous enfermons dedans sans jamais prendre conscience de l’illusion qui nous gouverne et qui interfère notre réalité. Nous sommes ainsi voués à ne pouvoir exister que dans ce courant mental dans lequel on se projette sans cesse.

Tant que nous nous laisserons entrainer dans ce courant illusoire, nous ne pourrons prendre conscience du flux qui nous immerge et nous sépare de l’expérience réelle de notre vie. Nous sommes ainsi pris dans le mouvement de ce qui nous enferme à jamais.

Comment sortir de ce torrent tonitruant ? On ne peut comprendre sans la structure même qui nous permet de comprendre. On ne peut fonctionner qu’à travers notre propre fonctionnement.  Si la structure même de notre réalité est cela même qui nous illusionne, comment voir autrement ?

Si le fonctionnement même de notre fonctionnement est ce qui nous fait dysfonctionner, comment fonctionner autrement ? Qu’est-ce qui est en jeu en nous ? Qu’est-ce qui agit en nous ? Avons-nous conscience de ce qui se trame en soi ?

La conscience est-elle réellement là où on la croit être ? Si elle n’y est pas, où est-elle ? Si tout ce que nous croyons est faux, comment essayer de voir le vrai, le véridique, l’authentique ?

Si tout est faux, nous n’avons pas d’autre choix que tout remettre en question ! Est-on prêt pour cela ? N’avons-nous pas d’autres choix possibles ? Si ce choix même de tout remettre en question nous est impossible, alors nous ne pourrons pas aller voir par nous-même tout ce qui ne va pas.

Qu’est-ce qui bloque ? Si la conscience est réellement là, en soi-même, es-tu conscient de ce qui se joue là, maintenant en toi-même ? S’il n’y a pas réellement conscience de ce qui se joue, c’est que nous sommes inexorablement inconscient, même en nous croyant conscient !

Donc tout ce que nous croyons est faux ! On ne peut plus se baser sur ce royaume falsifié si ce n’est nous tromper à travers toutes les cartes que l’on nous a inculquées. Chaque carte, chaque croyance, chaque idée qui agit en nous, doit être éradiquée et remplacée par une connaissance directe, issue de notre seule expérience.

Puisque chaque carte, croyance, idée sont issues du système qui nous a complètement extériorisés. Il nous a fait être autre, différent, insensible, nous immobilisant dans une réalité mentale qui nous coupe de toute notre sensibilité. Sans cette sensibilité, nous sommes comme coupés de nous-mêmes, ne pouvant retrouver la voie réelle de notre être.

Nous sommes des êtres sensibles, qui existent pourtant hors de toute sensation ! La pensée est devenue l’unique vecteur d’information et grâce à ce stratagème infernal, il nous enferme dans un monde qui n’existe pas.