Dépasser la réflexion de tous nos reflets

Dépasser la réflexion de tous nos reflets

Nous vivons dans un monde de reflets, où les ombres ont finalement pris l’habit du réel. Ainsi, nous ne pouvons plus voir ce qui se passe dans nos vies, aveuglés par toutes ces formes qui se projettent alentour. Nous nous arrêtons sans cesse sur ces projections incessantes, en les prenant sans cesse pour des choses concrètes, réelles, valides. Nous nous basons ainsi sur ce qui n’existe pas et nous nous perdons alors inexorablement dans ce monde illusoire, éphémère, irréel.

Ce monde artificiel existe exclusivement en nous, dans nos pensées, dans nos croyances, et même dans nos rêves. Tout germe et croît dans notre conscience et ce monde de reflets, d’ombres se projette autant intérieurement qu’extérieurement. Nous sommes ainsi dans la trame d’un rêve géant, collectif, ne voyant que des ombres qui reflètent sans cesse l’illusion de nos croyances, dues à notre absence, à notre inconscience et donc perdu, hagard, dans une incompréhension béante.

Nous ne comprenons pas ce monde ! Nous ne nous comprenons pas et pour cela, tout se projette indéfiniment de soi, pour nous permettre, un jour, de découvrir toute la lumière qui se cache en soi, et qui projette notre monde.

Nous ne comprenons pas ces reflets, puisque nous ne pouvons encore les reconnaitre pour ce qu’ils sont, mais juste pour ce qu’ils représentent. Ce monde de reflet représente une vie, où nous nous voyons exister seulement à travers le courant de nos pensées, à travers le mouvement de nos croyances.

Notre existence est devenue pure réflexion d’un monde qui s’interpose dans notre conscience. D’une réalité qui se projette à la lueur de notre esprit et qui nous enferme inexorablement dans la trame de toutes ces réflexions.

Au centre, il y a le flux de notre propre lumière, qui projette sur la bulle de notre expérience toutes les formes, toutes les croyances, qui sont présentes en soi-même. Tous ses reflets sont là pour nous permettre de nous comprendre, de comprendre ce qui git en nous et donc de prendre conscience de tout ce qui agit et dynamise notre vie.

Nous sommes un tout qui s’ignore et qui se réactualise sans cesse, projetant constamment tout ce que nous avons besoin de comprendre. Comme nous nous croyons séparés, individualisés, nous ne sommes plus du tout capables de comprendre l’unité de notre propre expérience.

Tout ce que nous vivons est là pour nous permettre d’apprendre tout ce que nous avons oublié de tout ce que nous sommes pourtant sans cesse. Ce tout est là, constamment, en toile de fond, il opère tout en nous aidant à comprendre tout ce que nous ne comprenons plus.

Il est ce que nous sommes et donc il est le moyen et le passage vers là où nous allons inexorablement, puisque nous sommes sans cesse ce tout qui s’ignore. Quand ce tout se révèle à notre conscience, ou du moins quand nous arrivons à percevoir ce tout à travers tous ces reflets, ces ombres, alors elles nous montrent constamment tout ce qui se cache en soi-même, puisqu’elles ne proviennent que de soi.

Tout ce qui se révèle ainsi en soi s’éclaire, s’intègre et s’unifie à ce tout que nous sommes, pour nous permettre de nous éclairer sur les dynamiques de l’être qui sont au-delà des mouvements illusoires du personnage. Ainsi nous passons peu à peu à un autre niveau de conscience, celui de l’être.

Les reflets qui se projettent sont vus comme les ombres de notre propre totalité et donc ils sont intégrés dans une dynamique de révélation constante. Alors nous devenons capables de transcender nos propres croyances afin de nous réintégrer dans le processus de la vie même.

Dépassant l’expérience de nos croyances, car nous les intégrons dans tout ce que nous projetons sans cesse, nous laissons alors la vie reprendre son flux, pour nous permettre de faire l’expérience réelle de son cours. Dans cette expérience, nous ne croyons plus, nous n’attendons plus car nous savons que la vie elle-même, le tout que nous sommes, nous guide vers l’intégration de ce que nous sommes.

Donc ce n’est plus nous qui existons, mais l’expérience même de la vie, qui prend existence en nous ! C’est la vie qui nait en nous, qui germe en nous et donc qui nous guide vers notre propre intégration. Nous devenons vides, ouverts pour recevoir humblement ce tout en soi-même. La partie s’est comme effacée, alors la partie peut redevenir le tout ! Là est la clé réelle, concrète de tout ce qu’il y a à comprendre pour passer d’un pâle reflet à tout ce qui est !

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