Traverser nos propres limites
Nous avons besoin de limites comme support à notre évolution car sans appui nous ne pourrions avancer. Ces limites sont une aide dans notre maturation mais il vient un temps où elles deviennent obsolètes, c’est-à-dire qu’elles nous sont plus utiles car elles finissent par devenir un frein. C’est pour cela qu’il faut à un moment de nos vies pouvoir les traverser, les dépasser car elles sont ce qui nous barre la route vers la continuité de notre propre découverte.
Actuellement et collectivement, nous vivons cette période où les limites qui nous ont aidé un temps sont maintenant le barrage à notre propre évolution collective. Nous avons le choix d’accueillir cette information enfin d’en tirer toutes les conséquences et pouvoir ainsi s’ouvrir à sa leçon comme nous avons aussi le choix de ne pas la recevoir afin de continuer par défaut, de suivre le courent de ce flux à travers la direction qu’oriente toutes ses digues.
Les formes de ses digues sont les limites que l’on prend collectivement pour acquis, se sont toutes les croyances que nous partageons et qui encadrent, soutiennent notre mouvement vers un après dont nous ignorons tout. De plus nos propres limites personnelles sont comme une barque qui nous permet de voguer sur les flots de ce courant collectif.
A travers ces deux images qui symbolisent premièrement le flux collectif dans lequel nous avançons et la barque qui circonscrit notre entité dans ce flux et qui nous permet ainsi une certaine liberté entre les deux rives et surtout une sécurité pour ne pas couler, nous pouvons y déceler une première interrogation.
Sans la compréhension de ses deux formes ou limites qui nous constituent, nous ne pourrions pas les dépasser car nous serions obligés de suivre inconsciemment le flux sans autres possibilités. La connaissance de ces processus en soi, sont le vade-mecum qui nous permettra de pouvoir traverser un jour toutes ces limites si on le souhaite.
Pour avoir une idée de cette possible traversé de nos propres limites actuelles, imaginons que dans ce flux orienté par les croyances collectives, nous ne voulons pas aller vers là où tout le monde va, nous connaissons le flux sur lequel on se trouve et nous savons aussi que nous sommes sur une barque qui avance sans cesse dans ce courant. Nous avons en main, la possibilité de manœuvré sur cette barque et ainsi rien nous empêche d’aller sur les digues, sur les berges de tout ce flux.
Continuons l’image, nous avons vécu seulement à travers cette barque donc nous ne savons pas comment nous mouvoir autrement que par la barque et le flux dans lequel nous étions. Toutes nos références sont en rapport avec la barque et avec le flux, sorti de ces deux éléments nous sommes perdus puisque nous ne serions pas comment avancer ni même ou aller. Imaginons que nous allions sur une de ces berges, sur une de ces limites.
Hors du flux, hors de ce courant la barque devient inutile, nous n’avons pas d’autre choix que la déposer pour pouvoir aller sur ce nouveau territoire. Ici il n’y a plus le flux collectif qui nous pousse et il n’y a plus la barque pour pouvoir avancer, alors comment faire ? Ici, je laisse cette terre inconnue en tête et dans l’optique qu’un jour vous puissiez l’arpenterez, la découvrir. C’est juste un autre point de vu, une aide de ce qui est possible.
Mais revenons à nos limites du moment pour en comprendre l’essence et pouvoir ainsi entrevoir comment dépasser les formes collectives comme personnelles qui nous freinent et nous empêchent de découvrir tout ce que l’on ne connait pas encore de Soi.
Nous créons sans cesse toutes ces formes, ces digues, cette barque… elles sont comme cette marche sur laquelle nous posons sans cesse nos pieds et pourtant tant que nous nous focalisons dessus, nous ne pouvons pas créer la marche suivante. Notre réalité est au même point, tant que nous resterons aimanter à elle, nous ne pourrons ni créer la suivante ni pouvoir corrélativement la vivre puisqu’il n’y aura rien pour pouvoir poser nos propres pas. Nous sommes tous face à cette marche, à cette réalité qui nous a porté un temps tout en nous bloquant tout autant de vivre la nouvelle car tout est fait pour attirer et bloquer tous nos regards sur cette seule réalité.
C’est tout un passage qui se propose à nous collectivement ! Une image d’un pont me vient tout à coup et je nous vois tous dessus en train d’y marcher, découvrant peu à peu cette passerelle tout en la créant en même temps. Chacun interprète ce passage à sa propre mesure, à travers les couleurs et les formes de sa propre perception comme aussi de sa propre compréhension.
Ce pont existe déjà en fait, mais pourtant sa forme, sa texture, tout de sa réalité extérieure se pare seulement de comment on l’imagine car il existe déjà potentiellement en chacun de nous puisqu’il est le mouvement même de la création qui nous pousse à avancer toujours plus vers soi-même.
Sans nous en rendre compte, cette réalité à venir est déjà là, cette marche est déjà présente en nous mais nous devons l’activer par notre envie d’avancer, de comprendre et de pouvoir vivre plus en accord avec nous-même. Nous sommes déjà toute cette terre à venir mais nous devons l’appeler, l’imaginer, la sentir en nous, au plus profond de nous pour que ce rêve, cette image en nous soit la graine qui permettra de faire germer cette nouvelle marche à toute notre humanité.
Tout nait de l’intérieur afin que l’extérieur suive l’œuvre de notre être réel ! La réalité est en nous, toujours, mais pour la comprendre, nous avons besoin qu’elle se projette extérieurement afin que l’on puisse grandir dans notre propre création. Cette création doit à terme devenir consciente afin de pouvoir créer à la mesure de ce que l’on souhaite vraiment.
Toute notre réalité actuelle est créée inconsciemment et c’est pour cela qu’elle se bat contre nous car elle n’est pas en accord avec nous même, elle est issue du désaccord d’êtres coupés de leur propre source et qui ont su orienter toutes nos croyances afin de mettre en œuvre ce monde inversé. Notre réalité est la marche d’un escalier à plusieurs niveaux puisqu’elle est multidimensionnelle et aussi multidirectionnelle par ces différents sens possibles et pour l’expliquer de manière imagée, il y a deux directions qui s’affrontent.
Une direction qui pousse les êtres vers une marche où ils seraient les maitres de leur propre marche, de leurs propres créations afin qu’ils puissent s’ouvrir totalement et en toute conscience à leur pouvoir de vie. Puis il existe une autre direction en sens contraire qui pousse tous les êtres vers un monde où ils seraient encore plus inconscients et où ils continueraient de créer inconsciemment leur réalité à travers des êtres qui les asserviraient de plus en plus.
C’est deux réalités existent déjà puisque le temps n’existe pas réellement et pourtant, nous les êtres qui expérimentons toute ces temporalités, nous avons en ce moment ces deux potentialités qui œuvrent déjà dans nos consciences à travers les idées et les pensées qui nous accompagnent. Ainsi en nous même, il peut être facilement possible de percevoir laquelle de ces possibilités nous alimentons.
Nous sommes toujours sur un pont car nous sommes sans cesse passant, sans cesse en mouvement et nous n’avons pas encore la sagesse de pouvoir comprendre comment nous nous mouvons dans ce flux potentiel et multiple. Nous sommes là pour réapprendre à savoir comment se diriger en toute conscience vers là où l’on veut aller mais sait-on déjà là où l’on veut aller ?
Tout est une histoire de mouvement, de flux et nous, nous sommes ces êtres en mouvement. Rien n’est immobile si ce n’est l’être de notre être qui veille et observe nos choix, nos expériences et ainsi tous nos mouvements. Nous sommes sans cesse mobiles car nous ne savons pas comment juste être ce que l’on est déjà, alors tout se met en marche pour nous pousser à réatteindre notre être, notre centre, notre vérité.
Ainsi tous ces mouvements, tous ces buts que l’on cherche, nous tendent sans cesse vers le centre de la cible qui est l’être de notre être, imperturbable, immobile, silencieux et dans la paix la plus total car pour lui tout est un et total, infini, incommensurable et donc à jamais innommable. Ainsi peu importe que l’on rate la cible puisqu’elle est le mouvement même qui nous pousse inexorablement à nous rapprocher du centre de notre être et donc elle est ce flux qui nous pousse sans cesse à aller vers Soi, même si on l’ignore totalement.