Avancer sur un chemin qui n’existe pas
Nous vivons tous dans une structure intérieure bien particulière puisqu’elle est, pour nous, complétement transparente. En effet, elle n’a pas encore d’espace de réalité propre dans notre propre conscience. Cette structure est une prison éphémère parce que nous en sommes sans cesse inconscients et elle est gardée par des gardiens tout autant invisibles à nos yeux. Ils sont ceux qui nous parasitent intérieurement, et donc ils sont les garants de notre propre enfermement à travers leur propre occultation. Ils ont créé, peu à peu, des murs dans nos consciences qui nous orientent et nous contiennent dans tout ce que nous croyons.
Ils sont le pouvoir occulte de notre réalité, caché dans les plis de dimensions inconnues, ils sont les garants de notre chute perpétuelle vibratoire et donc de toute la falsification de notre réalité. Ils resteront invisibles, tant que nous n’en prendrons pas conscience, seule notre prise de conscience peut nous les faire apparaitre sur le théâtre de notre réalité ordinaire.
Nous existons ainsi seulement dans ces murailles, et nous n’avons plus accès à ce qui se trouve en dehors. Là, enfermé dans toute cette structure psycho-émotionnelle, tout est mystère puisque nous vivons tous, à chaque instant, tout ce qui nous dépasse et nous leurre. Le seul moyen de transcender toute cette mystification, c’est d’en prendre conscience afin de pouvoir ne plus s’identifier à tout cela et retrouver alors la voie à notre être réel et authentique qui est sans cesse au-delà.
Mais au-delà, il y a tout ce qui nous fait peur et toutes ces peurs sont finalement devenues les limites mêmes de ce qui nous contient. Après toutes nos croyances, il y a un abysse et ce puits sans fond génère en nous constamment la terreur. C’est pour cela que l’on a tous peur du vide en nous, car, ici, on est face à tout ce que l’on ignore et alors on peut tout imaginer et bien souvent le pire.
Mais le pire, n’est-il pas sans cesse tout ce que l’on croit ? Alors, ce vide, on s’en détourne trop fréquemment puisqu’on ne se sent jamais prêts de pouvoir affronter nos propres démons et pourtant, tant que l’on ne fera pas front à ce qui se cache en soi, on ne pourra découvrir toute notre splendeur et toute notre puissance.
Finalement, toute la problématique, est de pouvoir se confronter à notre structure d’enfermement, mais pour pouvoir y faire face on doit obligatoirement affronter le seuil de tout ce qui nous en empêche. Ce seuil est là en nous ! Il est ce qui nous contient, nous comprime, nous sépare d’avec notre totalité.
Il est la limite qui nous différencie pour que l’on finisse par s’y perdre dedans. Nous vivons dans un monde de limite mais finalement toutes ces limites sont en nous. Plus nous découvrirons toutes nos limites qui nous enferment et plus nous pourrons les dépasser et commencer à vivre sans elle et donc plus nous pourrons aller au-delà du seuil qui nous a sans cesse contenu.
Nous ne nous rendons pas compte de ce monde de limite en nous puisqu’il n’existe pas encore à notre conscience et n’apparait ainsi, jamais à notre esprit. Pourtant derrières toutes ces limites, il y a caché tous nos gardiens et maitres ! Sans le savoir, nous existons seulement dans le flux de ces limites et donc dans le courant de toutes ces voix qui nous narrent une réalité complètement illusoire.
Ainsi nous sommes face à tout l’illusoire et pourtant nous avons un besoin viscéral de comprendre comment nous fonctionnons et surtout comment sortir de ce labyrinthe qui nous retient prisonnier. Nous devons aller voir en nous ce qui y siège afin d’entrevoir comment nous sommes manipulés, comment nous sommes poussés à vivre comme nous le faisons car sans ça, nous resterons prisonniers du seuil.
Le seuil est là, en soi, il n’y a pas d’autre possibilité que de faire front à tout ce qui s’y trouve dans le but de grandir et de murir à hauteur de ce que nous sommes réellement. Sans cela, nous resterons pris au piège de limites qui n’apparaîtront jamais dans notre réalité et pour cela seulement, nous y serons enfermés indéfiniment.
Finalement, s’il y a bien une chose à entrevoir dans ce que nous ne voyons jamais, c’est que nous ne sommes que prisonnier des émotions qui nous gouvernent à travers l’illusion de croire que nous sommes libres de vivre tout ce que nous imaginons.
Comme nous ne voyons jamais les limites comme les fils de toutes nos manipulations, nous ne voyons encore moins toutes nos émotions qui nous piègent et nous rendent sans cesse immobile face à tout ce que l’on ressent puisque l’on ne peut les accepter réellement dans notre cadre de référence. Elles n’ont pas de place pour exister, puisque l’on vous a appris à sans cesse les dénigrer et donc à les mettre à coté de votre expérience de vie.
Voyez-vous tout le paradoxe de ce qui se passe en vous, car cela se passe réellement en vous, mais comme vous n’en avez jamais conscience, vous continuez d’écouter des voix qui vous disent sans cesse tout le contraire de ce que vous ressentez… Tout l’inverse et l’opposé, enfin de diviser toujours plus et c’est ici la ruse infernale !
Comment voulez vous être au clair avec vous-même quand tout est mensonge en votre demeure ? Quand vous voyez que le monde périclite et que pourtant la voix en vous vous dit tout le contraire de tout ce que vous percevez. Le pire c’est que vous avez fini par croire seulement la voix en vous et hélas, plus du tout, ce que vos sens vous montrent directement.
Tant que vous n’apprendrez pas à réécouter correctement tout ce que vous recevez de vos sens, tout restera insensé, car tout est fait pour cela. Tant que vous écouterez ce chant mental, vous resterez illusionner. C’est là où tout se joue, ici et maintenant, dans tout ce champ d’interférence par lequel, tous vos gardiens du seuil continueront de vous enfermer à percevoir une réalité qui n’existe pas et c’est parce qu’elle n’existe pas, qu’elle peut vous enfermez à jamais à l’intérieur.
C’est ici, toutes les limites que vous avez en vous ! Ces limites proviennent de l’illusion de la narration qu’il y a en vous, à vous montrer sans cesse, ce qui n’est pas. Il n’y a rien de réel dans tout ce que vous entendez, le seul réel est ce que vos sens vous apportent et c’est à travers ce réel que vous devez enfin affronter votre monde afin de le dépasser.
Car vos sens vous montrent ce qui est là tout en vous permettant alors de comprendre tout ce qui ne l’est pas. Vos sens deviennent alors vos instructeurs dans le but de rendre apparentes vos propres limites et de faire alors apparaitre tous vos gardiens du seuil.
C’est seulement comme cela que vous pourrez rendre réel l’irréel pour pouvoir alors seulement le traverser. En effet, on ne peut avancer sur un chemin qui n’existe pas, mais on peut apprendre à créer des chemins qui n’existent pas dans le but de traverser les réalités illusoires qui nous y enfermaient alors. Ainsi, vous arrivez à retourner le paradoxe à votre avantage, en l’utilisant pour votre bien. Et votre bien est ultime quand vous comprenez cela.