Bienheureux, celui qui se laisse être
Bienheureux, celui qui, sans désir, sans attente, sait que chaque expérience qu’il va vivre est là pour le combler de tout ce qu’il a besoin de vivre, comme aussi de tout ce qu’il lui est essentiel à comprendre. Malheureux, par contre, est celui qui ignore que la vie peut être si enrichissante, qu’il n’y a plus besoin d’attendre quoi que ce soit, puisque tout vient à lui quand il sait, à nouveau, se laisser être lui-même.
Dans un monde dans lequel tous imaginent sans cesse être soi, qu’il est compliqué de se laisser être soi-même, sans attente, sans désirs, sans pensées, sans rien. Être est définitivement incompatible avec nos manières d’exister. Tout se résume à cette incompatibilité acquise, car cela impose de nous désactiver de notre propre pouvoir, de notre véritable force et donc de toute notre souveraineté.
Nos manières de fonctionner sont là pour transférer peu à peu toute notre souveraineté à d’autres. Ceci est le but de notre asservissement, ici en ce temps imaginaire et tant que l’on n’en prend pas conscience, nous sommes pris dans le système qui nous fait croire que nous avons besoin des autres ou du système pour pouvoir exister.
Ce besoin provient seulement de toutes les croyances que l’on nous a terraformées à l’intérieur de toutes nos expériences humaines, car toutes ces expériences ont servi à nous déprogrammer de ce que nous sommes réellement. Tant que nous vivrons l’expérience de ce monde à travers toutes les structures de croyances que l’on nous a inculquées, nous ne serons jamais libres d’être ce que nous sommes. Ainsi, nous ne pourrons simplement pas nous laisser être soi-même, car cela n’est plus possible dans cette manière de dysfonctionner.
Comme nous fonctionnons à l’envers, nous vivons littéralement un monde inversé. Tout ce que nous faisons va contre nous et sans jamais s’en apercevoir. Nous sommes devenus inconscients de soi, ignorants de toute notre force, vivant à travers des vues futiles qui nous élancent dans des expériences sans cesse plus puériles. Nous sommes voués à vivre comme des enfants gâtés dont les parents leur jouent de multiples tours afin qu’ils ne puissent jamais réellement grandir.
C’est cela tout l’artifice de ce monde qui nous infantilise sans cesse et nous empêche de devenir ce que nous sommes réellement. Nous ne sommes pourtant plus des enfants, notre vision innocente n’existe plus puisque nous voyons tout le monde à travers les histoires que l’on a prises pour nôtre.
Toutes ces histoires continuent de nous enfermer dans leur propre vision paradoxale. Et le paradoxe que l’on vit nous empêche de pouvoir comprendre que toutes les tensions en nous-même sont là pour nous inhiber de notre force et de notre puissance afin de nous détruire de l’intérieur en nous retournant sans cesse contre nous-mêmes.
Seule la division en nous-mêmes nous pousse à nous battre contre nous-mêmes ! Tant que l’on est identifié à une quelconque illusion de division en soi, il y aura toujours, en contrepartie, une autre division à soi pour se battre entre elle. Comme tout dans notre monde est divisé, fragmenté, compartimenté, tout est toujours opposé à autre chose et ainsi, tous se battent sans jamais comprendre, pourquoi ils se battent.
Cet état d’être est voulu et même alimenté par le système, car quand l’être se bat contre lui-même, il ne peut se battre contre ce qui est plus important. Tant qu’il y a cette bataille intérieure, l’être reste un rouage utile au système, puisque tout en s’auto-disqualifiant de ce qu’il est réellement, il génère et alimente tout le chaos de ce monde.
C’est ce chaos qu’il faut réellement voir pour ce qu’il est. Il n’existe pas ! Il n’existera jamais et pourtant le monde en est comme circonscrit à l’intérieur. C’est seulement parce qu’ils s’identifient à tout ce chaos intérieur comme extérieur que l’enfer peut exister dans leur réalité.
C’est uniquement parce qu’il s’imagine extérieur à ce monde qu’il génère tout son intérieur de folie sur cette terre. Nos manières de fonctionner sont là pour transférer peu à peu toute notre souveraineté à d’autres. Le système utilise nos batailles intérieures, comme programmation inconsciente de tout ce qui va devenir le moteur de notre perte. Cependant, nous croyons nous battre pour la bonne cause, mais il n’y a pas de bonne cause à se battre.
La cause qui nous pousse à nous battre contre nous-mêmes sert de mouvement de perte de notre propre énergie. Cette énergie est doublement utile pour le système, puisqu’en la récupérant, il peut l’utiliser pour la création de leur propre enfer sur Terre, tout en nous désinhibant de notre essence de vie. Ainsi, sans énergie, nous devenons plus manipulables parce que nous ne pouvons plus utiliser cette énergie pour ce qui est essentiel, comme elle se déverse sans cesse dans toute notre superficialité.
Ceci est le but de notre asservissement, ici en ce temps imaginaire et tant que l’on n’en prend pas conscience, nous sommes pris dans le système qui nous fait croire que nous avons besoin des autres ou du système pour pouvoir exister. Diviser pour mieux régner est l’idée, mais inversement, réintégrer toutes nos divisions en devient alors le contre-point.
Quand on arrête de s’identifier à notre personnage, qu’on le laisse tel quel, qu’on en enlève tout son vêtement, derrière, il ne reste pas plus rien, mais il reste tout. Puisque, hors de cette division factice, peut s’expérimenter alors réellement toute l’unité. Dans l’unité, il n’y a plus de guerre, il n’y a plus de jugement, il n’y a plus d’attente parce que tout est accessible à l’Un, il n’y a plus de tension, puisque tout détendu, et donc tout est entendu, c’est tout cela qui fait la différence, mais pour le comprendre, il n’y a qu’à l’expérimenter et alors tout s’éclaire.
Bienheureux, celui qui, sans désir, sans attente, sait que chaque expérience qu’il va vivre est là pour le combler de tout ce qu’il a besoin de vivre, comme aussi de tout ce qu’il lui est essentiel à comprendre…