Briser la continuité illusoire de notre vie

Briser la continuité illusoire de notre vie

Nous ne savons plus : juste être, et donc nous ne pouvons plus juste expérimenter le monde. Nous ne sommes plus juste avec nous-mêmes puisque nous nous sommes désharmoniser de notre être réel. Nous ne sommes plus en phase avec notre propre nature puisque le monde extérieur a réussi à nous dénaturer.

Nous sommes, finalement tous, hors de notre nature réelle et pour cela nous expérimentons sans cesse le désordre et l’inharmonie. La nature de notre monde comme la nature de notre expérience sont finalement totalement contre-nature. C’est ce que nous vivons et nous avons besoin de le percevoir pour retrouver notre propre nature, notre propre sol afin de pouvoir à nouveau éclore à ce que l’on est réellement.

Être est devenu conceptuellement improbable, car nous n’avons plus les repères naturels et donc utilisables pour nous permettre de pouvoir de nouveau l’expérimenter. Tous nos repères comme tous nos systèmes de fonctionnement sont ancrés dans une terre humide illusoire. Ainsi, nous utilisons sans cesse ce qui ne provient jamais de nous et qui nous perd pourtant simplement parce que nous croyons que cela est ce que nous sommes.

Nous expérimentons alors tout le contraire du vivant qui nous en éloigne sans cesse. Nous sommes ainsi perdus dans le monde du « faire » et du paraitre qui nous isole du monde réel de l’être et de son expérience directe. Nous ne sommes plus sur la terre de notre être réel, mais enfermés dans une mer, une matrice où tout est reflété, projeté et donc dépourvu de son jet direct.

Comme nous ne voyons plus directement les éléments comme ils sont, mais comme nous nous les représentons, nous ne sommes plus en capacité de comprendre ce qui se passe dans notre vie. Tout ce que nous voyons, entendons et comprenons de notre expérience d’ici-bas est tronqué, dénaturé et donc dépourvu de son message initiateur.

Dans cet état de fait, nous ne pouvons plus utiliser notre expérience comme une aide dans notre vie. Nous sommes coupés de nous-mêmes comme de la possibilité de pouvoir réaccéder à une compréhension utile pour notre vie. Dans cet état d’absence de clarté, nous ne pouvons plus concrètement avancer et donc simplement être, puisque nous sommes sans cesse autres.

Nous expérimentons une sorte de non-être ! Ainsi, nous ne vivons plus, mais nous existons à travers une idée, une conception de nous-même qui nous piège dans sa propre représentation. Nous ne vivons pas, car nous ne pouvons exister seulement dans l’idée que nous nous faisons de nous-mêmes et qui nous élance à faire d’innombrables choses toutes plus inutiles que futiles.

Ainsi, nous fonctionnons à travers seulement le prisme de nos croyances qui nous poussent à faire des choses, à réagir au monde, aux autres et nous enferme ainsi dans une auto-programmation qui nous alimente et nous ancre dans tout ce que nous ne sommes pas, mais que nous croyons sans cesse.

L’être dans cette réalité de représentation et de croyances n’a plus de place pour éclore naturellement puisque tout est fait pour nous remplir de tout ce que nous croyons. Ainsi ce n’est plus l’être qui alimente notre expérience, mais seulement nos croyances. Nous finissons alors d’exister seulement à travers toutes nos croyances intérieures qui construisent alors toute notre réalité extérieure.

Tant que l’on ne redonnera pas de la place à l’être, l’être ne pourra éclore en soi pour ensuite s’exprimer dans notre réalité extérieure. Être est un chemin qui servira finalement à briser la continuité illusoire de notre vie ! Mais pour s’ouvrir à cet état, on doit apprendre à se laisser être.

Se laisser être est aux antipodes de tous nos modes de fonctionnement. C’est pour cela que nous ne fonctionnons plus de manière naturelle, mais toute superficielle. C’est pour cela que nous avons fini par tourner sans cesse en rond sans comprendre ni pourquoi et ni comment cela nous arrive.

Tout tourne sans cesse à partir de notre être qui est le centre de toutes nos expériences. Tant que l’on ne prend pas conscience de la réalité de notre être qui est sans cesse caché par notre personnalité illusoire, on continuera d’alimenter ce qui nous perd et nous illusionne.

Nous avons un besoin fou de briser la continuité illusoire de notre vie ! Pourtant, tout est fait pour que jamais cette continuité illusoire s’arrête puisque c’est à travers son mouvement que l’on s’illusionne constamment.

Cette continuité s’actualise dans le récit qui nous berce sans cesse intérieurement comme dans toutes les réactions à tous ce qui se passent dans notre monde afin d’ancrer encore plus l’expérience illusoire de notre personnalité. Notre personnage est en réalité cette continuité qui nous oppresse et nous illusionne et tant que nous existons à travers lui, l’être n’aura tout bonnement pas de place pour pouvoir enfin émerger.

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