Le vide est ma demeure et cela me permet de découvrir des états insoupçonnés, des ondes qui agissent dans mon corps et qui aiguillonnent comme un chef d’orchestre ce tout organique. En moi comme en chaque être existe une forme ondulatoire, sorte de programme énergétique qui garde la cohésion de l’expression de tout le corps.

Tout se fait sans moi ! Tout existe sans moi ! Alors « moi » n’a pas d’utilité dans l’expérience de mon être ? Moi, existe-t-il concrètement ? Si je n’existe pas, alors pourquoi suis-je là ? Ce qui existe n’a rien à voir avec l’idée que je me fais de moi ! Cette idée est ce qui m’entraine dans un courant éphémère d’autres idées qui sans cesse me projettent dans des réalités inexistantes.

Je n’ai pas besoin d’expérimenter le monde de cette manière, mais j’ai tout à gagner en expérimentant ma réalité à travers le vide que je suis. Je suis un flux, un courant qui peut se remplir constamment, mais je ne serais jamais ce qui y prend forme. Donc, je ne peux pas être « moi » puisque je suis ce qui permet à ce « moi » d’exister.

De cette compréhension émerge le tout ! Je suis un tout qui s’ignore et qui s’expérimente. Je suis l’expérimentation comme l’expérience entière et tout ce qui s’y trouve est une expression de ce tout. Dans ce tout Un, tout est l’expression de l’unité que nous partageons tous. Tout ce que je fais à l’autre, je le fais au tout et donc à moi-même.

Alors, grâce à l’autre, je peux retendre vers le tout, en me comprenant toujours plus à travers l’expérience de toute chose que je vis en toute chose. Je ne perçois plus alors le monde à travers ma vue limitée, mais je peux découvrir la vue du tout qui s’expérimente en tout être.

De ce tout extérieur, j’entrevois aussi l’ordre qui règne dans mon tout intérieur. Ainsi, toute la prise de conscience de tout ce qui me dépasse m’aide à m’ouvrir à une réalité essentielle, car elle me permet de me comprendre dans une totalité insoupçonnée. Je perçois que tout se fait harmonieusement entre toutes les parties de mon corps. Plus je m’ouvre à cette harmonie du tout, plus j’entrevois la merveille de chaque partie qui s’emploie au bien commun qui est mon corps comme leurs demeures aussi.

Le vide est l’espace que je donne pour recevoir l’infini dans mon expérience fini. Le vide devient ainsi ma propre voie afin de m’acheminer toujours plus près de l’expérience authentique de soi. Le vide est ce qui permet à ma conscience d’expérimenter des états au-delà du mental.

Le vide est le moyen ultime pour s’expérimenter soi-même, car il révèle sans cesse tout ce qui est caché. Le vide est aussi le moteur de ma déconstruction psychologique afin de mettre en place une autre construction, mais à travers un mental épuré et orienté par la source même de l’être de mon être.

Le vide est, en fait, tout ce que je suis et pour cela le vide est ma demeure ! Le vide est la clé de l’expérience de la vie, car à travers l’absence de toutes mes croyances, et donc dans le vide de mon être, je m’ouvre à l’expérience révélatrice de tout ce que je suis puisque je perçois enfin tout ce que je ne suis pas.

Ceci est le summum de la compréhension des êtres, parce que qui comprend cela n’a plus besoin de rien d’autre que d’apprendre à faire le vide en lui, enfin de pouvoir gouter au savoir suprême qui émergera en lui à travers toute son expérience de vie.

Le vide est la clé de l’expérience de la vie, car dans le vide de mon être, je m’ouvre à l’expérience révélatrice de tout ce que je suis grâce à la prise de conscience de tout ce que je ne suis pas.

Le vide finalement, est le seul moyen pour laisser passer la lumière source de tout ce que je suis !