La seule question que l’on devrait apprendre à répondre est : suis-je présent à mon expérience, et donc à ce que je vis là maintenant ? C’est réellement la question la plus importante qui soit, car tout part de là ! Tout ce que nous vivons à chaque instant s’ancre dans ce présent et si je ne le suis pas, c’est qu’il y a autre chose qui m’absorbe et m’empêche d’être présent. Si je ne suis pas présent à ce qui est là dans mon expérience, c’est que je suis focalisé sur autre chose et cette autre chose m’absorbe littéralement.

Mon absence provient de ce mécanisme à outrance, de cette dynamique de projection dans laquelle je m’élance sans cesse et surtout par laquelle je me perds constamment. Tant que je serais absent de mon expérience ordinaire, je fermerai la seule porte qui peut me libérer du joug mental, dans lequel la matrice artificielle opère.

Savoir si on est présent ou absent, permet de savoir si c’est nous qui agissons ou pas en nous ? Notre seule et véritable responsabilité est alors de nous permettre d’être toujours plus présents pour ne plus laisser la place à d’autres forces d’agir à travers nous.

Pour apprendre à récupérer complètement toutes nos forces comme entièrement toute notre volonté, nous n’avons pas d’autre choix que de retrouver l’accès à notre totale présence. Cette présence s’ouvre seulement dans l’expérience réelle de notre vie et encore plus dans l’expérience du vide, puisque quand il n’y a plus rien en soi qui interfère avec notre expérience, la présence émerge naturellement dans l’éclosion de notre prise de conscience de tout ce que nous ressentons.

Plus nous faisons l’expérience de notre présence et plus nous découvrons notre propre et véritable conscience. Quand le mental n’interfère plus à travers toute notre absence habituelle, il n’y a plus d’autres volontés que la nôtre et alors seulement on retrouve la capacité de reprendre la main sur la direction de sa vie.

Finalement, on tend peu à peu pour qu’il n’y ait plus de forces qui s’opposent intérieurement, et on accède alors à la force forte de toute force. Ceci est essentiel à percevoir, car tant que cela n’est pas clair, nous n’avons plus la force personnelle et donc plus accès à notre volonté propre, puisque l’un ne va pas sans l’autre. C’est pour cela que nous sommes inexorablement projetés dans cette existence insensée.

Cette force est vitale finalement à entrevoir parce que, comme l’écrit la table d’Émeraude : « C’est la force forte de toute force : car elle vaincra toute chose subtile et pénétrera toute chose solide. » Cette force ne provient pas du personnage et donc du plan mental ou de l’ego, elle provient de l’être et donc de la conscience. Cette conscience a la possibilité d’entrevoir les dimensions que l’on ne percevait pas avant et pour cela, on va finalement s’ouvrir à la pénétration de tout ce qui nous était totalement invisible avant.

C’est pour cela qu’il est écrit : « elle vaincra toute chose subtile, et pénétrera toute chose solide » car cette force, cette puissance a la capacité de percevoir au-delà de la forme physique et de s’ouvrir aux réalités énergétiques, astrales dans lesquels œuvrent toutes les forces et volontés qui nous ont asservis depuis la nuit des temps. Cette puissance potentielle, quand elle se réactive à travers notre présence, permet un transfert de conscience de notre réalité ordinaire vers la réalité essentielle qui se trouve sur tous les plans et dimensions de l’être.

À ce niveau, nous nous ouvrons à ce qui nous dépasse, car nous avons réussi à dépasser les limites de tout ce qui nous contenait à l’intérieur, à travers le processus naturel de récupération de notre présence comme de notre conscience. C’est là que tout le jeu s’inverse puisque nous sommes à présent la force forte de toute force : parce que nous vaincrons toute chose subtile, puisque nous apprenons à pénétrer énergétiquement comme « informationelement » dans toutes les réalités solides.

Nous pourrons alors percevoir les mondes et les dimensions qui nous manipulent depuis si longtemps. Quand nous sommes présents à soi, nous sommes ouverts à tout ce qui se passe dans toutes les réalités. Comme nous ne sommes pas habitués à recevoir ce genre d’informations, il va nous falloir un temps d’adaptation pour commencer à traiter ces nouvelles données afin de pouvoir les utiliser ensuite.

Ces nouvelles informations proviennent de toutes ces réalités et dimensions qui nous sont encore inconnues et qui pourtant font partie prenante de notre expérience de vie. C’est grâce à l’ouverture de notre présence que toutes nos expériences permettront de faire éclore tout ce qui est inné et que l’on avait néanmoins oublié.

C’est en réalité un cheminement où l’on se souvient au fur et à mesure de nos expériences de ce que l’on a toujours su, mais dont nous n’avions plus accès. Le champ énergétique minimum du mental dans lequel nous étions pris au piège, nous renfermait constamment sur nous-mêmes, nous pliant sans cesse dans l’étroitesse d’un monde qui n’existe pas.

Une fois que nous sortons de l’étroitesse du mental, s’ouvre une réalité où nous reprenons toute notre place, puisque nous retrouvons notre dimension, notre grandeur, notre profondeur et donc tout ce qui nous fait être ce que nous sommes.

C’est pour cela qu’à ce niveau, il n’y a plus rien à faire puisque tout se fait naturellement. Juste laisser notre présence agir à travers nous comme un guide et un intercesseurs de tous les mondes, afin de nous acheminer vers ce que nous avons toujours été.

C’est une toute nouvelle perception de la réalité qui s’entrouvre, car à force de s’ancrer à notre propre présence, tout en lui laissant tout le champ accessible et utile pour notre évolution, elle nous montrera tout ce qu’il y a à comprendre dans notre monde.

Ainsi, à travers la force forte de notre seule présence, nous pourrons dépasser toutes les limites solides comme toutes les limites conceptuelles afin d’intégrer ce que nous avons toujours été, soit des êtres infinis.

Cet infini émergera alors naturellement de cette présence merveilleuse, qui a finalement toujours veillé à notre propre retour à soi.