Embrasser le vide
Là est tout le grandiose et pourtant tout dans ce vide nous éclabousse de son ordinaire expérience. Embrasser le vide, est le début de l’œuvre, c’est le premier pas pour s’ouvrir ensuite à tout ce qui se cache en soi. Mais tout est fait pour nous montrer que ce que nous faisons est inutile, alors nous ne le faisons jamais et donc ne pouvons jamais expérimenter le début du chemin.
Sans premier pas, il ne peut y avoir de voyage, d’aventure ou même de découverte ! Le premier pas, he bien, c’est cela, c’est embrasser totalement, complètement le vide, affronter le rien en soi, l’ouverture sans attente ni désir, l’expérience juste pour l’expérience et tant que cela ne s’expérimente pas, tout nous dira constamment : NON NI VA SURTOUT PAS !
Et c’est là tout le piège, puisque notre mental nous dira : « Quelle folie d’embrasser le vide ». Pourtant, c’est dans l’accueil total au vide, dans l’expérimentation de ce que nous n’avons pas l’habitude de faire et donc d’être que tout se joue réellement. Tout se joue de nous pour que nous ne puissions jamais expérimenter le vide, puisque le vide est la clé pour sortir du piège infernal dans lequel nous sommes tous tombés.
Si nous n’embrassons pas le vide, nous ne pourrons pas faire l’expérience de notre réalité intérieure qui est la seule qui puisse nous donner les armes de pouvoir combattre nos propres démons, comme nos propres systèmes de croyances qui sont des structures d’enfermements.
Finalement, c’est tout le domaine énergétique que nous ne pouvons expérimenter ! Puisque c’est à travers les émotions et les sensations de notre corps que l’on s’ouvre à la réalité énergétique. Tant que l’émotionnel œuvre en nous sans que nous en ayons conscience, nous sommes littéralement les jouets d’êtres qui nous dépassent et qui s’abreuvent de notre énergie générée.
Si nous n’embrassons pas le vide, nous ne pourrons pas faire la liaison à travers la dimension énergétique avec la réalité essentielle et donc informationnelle, là où notre être réel siège imperturbable. Cette liaison arrive seulement grâce à l’expérimentation de notre réalité énergétique et si nous restons ancrer seulement dans notre réalité mentale, nous nous coupons de la possibilité de nous délivrer de la matrice infernale.
Il n’y a pas d’autre alternative et c’est pour cela que tout est fait pour ne jamais pouvoir embrasser le vide. Même quand on commence à expérimenter le vide, rien ne se passe et alors, on se dit que cela ne sert à rien puisqu’il ne se passe rien. Et c’est là tout le subterfuge, car il se passe des choses, mais dont on n’a pas encore conscience.
Toute notre vie, on s’est habitué à être plein ! Pleins de pensées, pleins d’action, pleins de rêves, pleins de désirs, on est tellement rempli constamment que le vide n’a pas plus sa place. Pourtant, en nos jeunes années, nous étions vides de tout et pourtant nous profitions de tout. C’était possible seulement parce que nous étions vides et donc totalement ouverts à tout !
Qu’est-ce qui a pu changer entre tant ? C’est le plein en nous-même qui prit tellement de place que le vide n’a plus de place et donc l’être rempli à jamais et obligé de faire les mêmes expériences, de suivre les mêmes courants de pensées et finalement, il s’y perd.
Il ne connait plus que les chemins de la pensée et œuvre alors exclusivement dans une réalité mentale où interfère ce qui le piège de l’intérieur et le projette sans cesse, tout en lui coupant la possibilité de faire simplement l’expérience de sa vie. Embrasser le vide, c’est donner les moyens de sortir des courants exclusifs de la pensée et donc du champ sempiternel du mental, afin de s’ouvrir peu à peu aux chemins de la sensation.
Le chemin de la sensation s’expérimente quand on vide son esprit de tout, et dans cette ouverture totale, on s’ouvre simplement à la sensation de son corps ou aux émotions qui pointent leurs nez. Une fois que l’on est focalisé sur les sensations du corps, on se débranche ainsi naturellement du domaine mental, pour s’ouvrir au royaume énergétique.
Ici, il n’y a rien à attendre et s’il n’y a rien, c’est une bonne chose, il suffit de savoir que dans ce rien, il se passe des choses qui nous permettent de nous mettre naturellement au diapason du domaine énergétique. Tant que l’on n’est pas sur le même niveau vibratoire, rien ne se passe pour soi, puisque nous nous trouvons plus bas énergétiquement.
Il faut juste apprendre à laisser être et donc à se laisser guider par le rien, le vide, l’absence. D’une certaine manière, c’est un sas de décompression mental, de décompression du plein afin de nous recalibrer sur les autres plans. Toute notre vie nous a déstabilisés à un point extrême, le vide est là pour tout rééquilibrer, réajuster et tendre dans une certaine osmose.
C’est pour cela qu’il ne se passe rien ! Si vous comprenez que plus vous l’expérimenterez et plus vous vous mettrez au niveau de votre corps énergétique, alors, une fois atteint, c’est lui qui sera à même de faire la liaison avec votre réalité originelle. Le vide permet de faire émerger l’essentiel, l’utile, le vital. Il remet les choses et les évènements dans un contexte plus grand qui donne à toutes nos expériences un sens et donc une compréhension utile à tout ce que nous vivons.
Plus on embrasse le vide, et plus le vide nous élève vibratoirement, énergétiquement et en dernier, en connaissance de soi. Le vide est l’école ultime, puisque tous peuvent y accéder quand ils sont prêts. Ici, il n’y a plus rien à chercher, mais seulement à apprendre à se laisser guider par ce qui nous dépasse et qui peut, si on laisse faire, nous emmener là d’où nous venons.
Mais ce cheminement ne peut se faire dans le plein mental et donc dans le flux de la pensée, il ne peut que s’expérimenter dans le vide, là où nous n’avons finalement plus de repères, plus rien pour se raccrocher. C’est finalement dans ce saut de la foi au vide de son être que l’on peut arpenter le chemin qui nous fera sortir de l’esclavage humain.