Être est le chemin
Être est le chemin, car être est sans cesse en puissance mais pas encore exprimé en actes. L’être s’exprime grâce à la confrontation de son propre chemin, mais cette fameuse route, nous n’y sommes plus puisqu’on nous y détourne sans cesse. Alors, inexorablement, nous nous retrouvons dans d’autres voies qui expriment alors, sournoisement, d’autres puissances et donc d’autres volontés. C’est pour cela que nous ne vivons plus l’être de notre être puisque nous ne sommes plus dans son axe et donc dans son flux.
Le « non-être » est devenu notre voie ! Nous sommes alors desaxés de notre vie et donc enfermés dans ce passage afin de pouvoir retrouver la direction et donc la voie de notre être. Cette direction à retrouver est là pour finalement exprimer dans notre expérience sa puissance à travers tous ces actes.
L’être ne se possède pas ! L’être n’est pas un avoir puisqu’il ne se voit pas, puisqu’il ne se pense pas non plus. L’être est, et c’est cela qui fait toute la différence d’état et de vibration de ce qu’il vit. Il ne projette pas, il n’est pas sujet au trouble de se voir, puisqu’il ne se voit pas, il vit tout simplement.
L’être n’est pas sujet ou objet, l’être est « jet », tout naturellement ! Il est ce qui est et ce qui est, est à travers tout. Il n’a pas besoin d’autres choses que ce qu’il est et tout ce qui se croit en lui n’est pas, mais est seulement ce qui se superpose et qui « jet » alors plusieurs fois.
Être est le chemin, mais pour cela, on doit apprendre à nouveau ce qui s’entend bien pour comprendre réellement ce qu’être est dans son for intérieur, pour l’expérimenter alors à l’extérieur. Tout ce qui s’entend bien se comprend bien !
Mais qui comprend ce qui s’entend en soi ? Entends-tu réellement le sens de ce qui se dit et donc la direction qui te tend vers ? Être est le chemin, mais sais-tu ce que cela est, d’être ? Si « Être est le chemin », alors « ne pas être » est comme une obstruction, un arrêt sur le chemin ?
Quelques questions à suivre pour percevoir ce chemin de l’être. Quelques mouvements de sens et de significations pour élargir les processus qui en soi et en l’autre se projettent. Quelques explications de soi envers les autres pour comprendre que tout est là pour se comprendre ou pas ! Tout sert finalement notre propre intégration !
Alors qui peut comprendre ce qui s’entend en soi comme ce qui s’entend en l’autre ? Si « qui » n’existe pas, que reste-t-il ? S’il n’y a jamais eu personne qui est là, que reste-t-il ? S’il n’y a rien en soi qui interfère, alors on comprend, on prend avec soi, avec ce qui est à l’intérieur, on prend conscience de ce qui est dit. Là alors arrive le dit, mais avant ça, jamais il ne perce, mais seulement quelques traces, quelques sens, c’est tout.
S’il y a quelque chose, alors ce quelque chose prend avec lui ce qui est dit, est traduit ainsi à travers ce quelque chose. Ce quelque chose devient ainsi un prisme qui sans cesse modifie ce qui se dit et donc il n’entend que lui et jamais ce qui se dit.
C’est pour cela que personne ne s’entend puisque chacun entend que ce qu’il y a déjà en lui, prenant seulement ce qui résonne et qui donne raison à ce qui se trouve déjà là ! Ainsi personne ne peut comprendre l’autre avant de se comprendre soi-même car comme tout s’inverse, comme le tout « un verse » vers les autres, tout est là pour se comprendre mais qui comprend cela ?
Entends-tu réellement le sens de ce qui se dit et donc la direction qui te tend vers ? Entendre, attendre, tendre, tout est tension, tout est vibration, tout va vers soi ou vers l’autre et toi, où vas-tu ? Le sais-tu ? Comprends-tu comment savoir où tu tends ?
Si tu ne sais entendre l’autre, c’est que tu tends sans cesse vers toi-même, car « toi » a besoin de se comprendre et donc de s’intégrer afin de disparaitre unitairement, pour finalement arriver à s’ouvrir ainsi au grand tout. Quand tu es ouvert, c’est qu’en toi, il n’y a plus rien, et de ce rien tu peux t’ouvrir au tout et donc aux autres.
Quand tu es ouvert, tu es vide ! Quand tu es vide, tu es pur potentiel et alors « Être est le chemin » car tu as su te mettre de côté pour recevoir l’infini en toi et le laisser agir pour intégrer tout ce que tu as cru et donc tout ce qui t’a sans cesse obstrué. Quand tu es vide, alors le possible passage de la lumière de ta vie peut venir jusqu’à toi et t’éclairer ta voie de ce qui est le plus essentiel à percevoir et à comprendre.
Si « Être est le chemin » alors, « ne pas être » est comme une obstruction, un arrêt sur le chemin et c’est le lot de tous de s’être arrêtés en si bon chemin. Mais comme tous sont persuadés de ne pas s’être arrêtés en chemin, ils suivent d’autres voies qui sans cesse obstruent ce qui sont et donc ce qu’ils doivent apprendre à vivre et à expérimenter autrement pour avancer concrètement sur le chemin de l’être.
C’est pour cela que l’être de ce monde fait du surplace !
Son agissement l’immobilise, son action l’arrête, sa voie l’obstrue et tout ce qu’il fera sera là constamment pour inverser ce qu’il fait.
N’y a-t-il pas meilleur moyen pour arriver à désactiver l’être humain de toute sa puissance comme de toute son infinité ?