Expérience non ordinaire de la réalité

Expérience non ordinaire de la réalité

La non-focalisation est le moyen le plus rapide pour atteindre cette expérience de la réalité originelle. Pourtant, il reste le plus compliqué à expérimenter puisqu’il utilise de manière opposée tout ce que l’on a appris en ce monde inversé. Le chemin de la sensation permet aussi d’y arriver, mais il est plus long, il reste du moins l’expérience la plus approchante de notre réalité d’ici-bas afin de pouvoir être un palier qui nous achemine à travers toutes les réalités qui nous séparent de notre origine.

Chacun suivra ou expérimentera ce qu’il a besoin d’expérimenter pour apprendre par lui-même ce que c’est que de se laisser guider par l’expérience, car en définitive, on en revient sans cesse à cela. L’expérience est le guide ultime de notre vie et tant que nous ne l’intégrons pas, nous nous laissons abuser par l’exubérance de notre mental afin de faire des expériences qui nous éloignent toujours plus de ce qui nous serait utile pourtant.

Je vous partage ma manière d’utiliser la non-focalisation pour vous aider à comprendre d’abord ce qui est possible de faire dans le but de mettre en place cette expérience pour vous-même. Je ne détiens aucune vérité, je vous partage seulement mon expérience et tout ce qui en émerge ensuite. Après, à vous de voir ce qui résonne à votre cheminement actuel.

Comme tout ce qui nous élève, passe obligatoirement par l’expérience, l’expérience peut être utilisée de multiples manières. C’est à chacun de se laisser guider par l’expérience afin de trouver sa propre manière appropriée pour pouvoir grandir en toute conscience sur son propre chemin d’intégration.

Alors comment ne pas focaliser, est du moins la plus essentielle des questions à se poser, car comme l’indique la carte sur la porte, sans cela, on ne peut pas l’ouvrir et donc accéder à notre réalité d’origine. Il est important de faire les choses doucement par paliers afin de s’accoutumer à percevoir comment faire un premier pas et ensuite un second qui donneront à notre marche un élan nécessaire pour arriver à atteindre notre but.

Pourtant, l’idée même de non-focalisation n’a aucun but, puisqu’elle ne rentre pas dans notre manière d’agir et d’exister ordinairement. C’est pour cela qu’il est si important à expérimenter, car il nous donne l’opportunité d’expérimenter la réalité sans but, ni désir autre que d’être un simple observateur de ce qui se passe dans notre expérience ordinaire.

Quand nous sommes simples observateurs, nous n’avons plus rien en nous qui agit, mais seulement qui regarde, sans attente, sans désirs, sans rien, seule l’observation s’expérimente. Ainsi, c’est comme si nous nous effacions le temps de notre expérience, et quand il n’y a plus rien en soi, il y a quelque chose d’incroyable qui se passe. L’œuvre du personnage prend alors fin et laisse la place à l’œuvre de la vie.

Alors la vie reprend les commandes dans notre expérience et même si nous ne comprenons pas réellement ce qui arrive, il se passe des choses, et ces choses doivent être simplement observé, sans réaction ni jugement, car sinon nous sortons de l’œuvre de la vie pour rentrer à nouveau dans tout l’œuvre du personnage.

Ceci est la base conceptuelle afin de pouvoir faire facilement cette expérience. Alors commençons, premièrement, pour s’entrainer à ne plus focaliser, il est utile d’apprendre à le faire à l’extérieur. Il suffit d’être dans un endroit où il y a du bruit et de se mettre dans un état d’esprit où tout le jeu que l’on se propose est d’observer simplement tous ces bruits sans se focaliser dessus.

Il est important de comprendre que l’on peut avoir conscience qu’il y a du bruit sans pour autant se focaliser dessus et c’est là où réellement l’expérience peut commencer, car tant que ce premier pas n’est pas possible, le reste sera plus compliqué puisque le bruit prend toute la place en soi. C’est toujours une expérience de vase communicant parce que ce à quoi on focalise, c’est comme si on se branchait dessus, enfin de partager toute son expérience. Finalement, comme nous sommes sans cesse « un », nous faisons littéralement l’expérience d’autres réalités en se focalisant simplement dessus.

Comme nous sommes dans des réalités innombrables, nous en faisons sans cesse l’expérience sans réellement nous en rendre compte, puisque nous sommes sans cesse en train de juger de tout ce qui nous arrive. Nous nous enfermons alors dans l’expérience unilatérale du mental et, c’est pour cela que l’on se coupe de l’expérience réelle de sa vie.

Une autre manière de s’entrainer : comment observer les nuages sans jamais en voir un seul ? Notre vision doit devenir englobante et plus focalisante, et avec l’expérience, on y arrive. Il suffit juste déjà de le savoir possible pour en faire ensuite l’expérience. Ainsi, à travers différentes expériences de ce type, on module notre perception, notre observation sur l’ensemble et plus sur une partie.

Nous nous permettons alors d’expérimenter à travers le tout et non plus à travers une partie exclusive. C’est ainsi que cela nous ouvre une expérience non ordinaire de notre réalité. Ceci fait, il suffit ensuite de le transposer à l’intérieur. D’expérimenter tout ce qui se passe en soi, sans jamais s’arrêter sur une sensation ou une émotion, ou même une pensée, mais juste laisser le courant de ce qui est, aller et voir ce qui se passe simplement.

Ainsi, on apprend à se transposer de l’intérieur du courant au courant lui-même. On devient littéralement le flux et ce flot infini, c’est la vie qui nous guide à présent et nous apprend en même temps.

Ainsi, on se met en retrait de toute focalisation, ce qui nous désolidarise de notre réalité ordinaire afin de retrouver notre réalité originelle. Dans cette expérience de non-focalisation, il n’y a rien à faire ou à vouloir, mais simplement lâcher prise de toutes nos focalisations pour pouvoir ouvrir cette porte expérimentale en soi.

Une fois qu’il n’y a plus de focalisation, il y a comme une vacuité, un mouvement énergétique qui s’installe en soi et qui nous entraine dans une expérimentation inconnue. C’est l’œuvre de la vie qui a maintenant les commandes et qui agit à travers tout l’espace que nous lui avons laissé disponible. Observant ce qui se passe sans jamais s’arrêter dessus, on se laisse être et l’on voit simplement ce qui arrive et qui repart.

Ainsi dans se laisser aller, dans se laisser être, l’être de notre être reprend vit en nous puisque nous le laissons être enfin ce qu’il est, puisque nous ne sommes plus en attente, ou en désirs de, mais juste dans l’observation des processus de vivant qui nous enseignent à travers sa propre expérience.

Ceci est une des voies vers la compréhension de ce que nous sommes tous mais pour l’intégrer réellement, il n’y a qu’à l’expérimenter afin de laisser émerger en soi, ce qui est, car c’est ce qui est, a toujours était une aide pour soi, tout le reste n’aura été qu’un frein, une limite, un arrêt sur le chemin de la vie. Comprendre cela ouvre la porte à ce qui est et permet à ce qui n’est pas de ne plus s’y arrêter, de ne plus donner d’importance et donc de le laisser aller là où il va, soit nulle part.

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