Le chemin du pèlerin infini
Nous sommes tous à l’aube d’un nouveau monde. Nous portons tous dans nos cœurs ce monde à venir et c’est exclusivement à travers nous qu’il va pouvoir enfin éclore. Rien ni personne ne le fera advenir à notre place, puisque nous allons apprendre à reprendre la responsabilité de la création constante du monde que nous vivons.
Nous sommes tous souverains, même si notre autorité, nous la transférons sans cesse à d’autres. Nous sommes ainsi en voie de pouvoir la retrouver, afin d’être les seuls maitres dans notre demeure. La pierre angulaire du monde à venir est cette sagesse, ce savoir ancestral sur ce que nous sommes, car il sera alors ce qui nous porte et nous élève en même temps. C’est à travers la redécouverte de cette voie de vie que nous allons renaitre de nos cendres, et donc renaitre de toutes nos morts.
Le monde que nous traversons est rempli de cendre et de mort parce qu’il sert sans cesse de flamboyance afin de pouvoir consumer à petit feu et donc de bruler tous les êtres de l’intérieur. Ce feu illusoire, cette flamboyance, nous sommes en train d’apprendre à le traverser dans le but de ne plus être sous son emprise ardente.
Le monde meurt, mais tous ne s’en aperçoivent pas. Nous sommes là pour prendre conscience de cet état d’être qui finalement nous plombe, à mourir avec lui, depuis la nuit des temps. C’est seulement quand nous arriverons nous-mêmes à nous détacher de toute cette ardeur intérieure que nous pourrons nous aider nous-mêmes et donc aussi, aider les autres à faire de même, à passer le cap de leur propre flamboyance.
Nous ne pouvons que donner ce que nous avons, et donc nous ne pouvons montrer que le chemin que nous avons pu parcourir nous-mêmes pour y arriver. C’est un monde de vérité qui s’en vient et cette vérité, nous devons la vivre en nous-mêmes pour pouvoir ensuite la partager.
La vérité des autres, du monde ou de tout être qui se dit évolué, est inutile pour soi. La seule vérité utile pour soi est de celle qui éclot en soi quand on arpente et affronte toutes les flamboyances extérieures comme intérieures. La vérité ne peut naitre que de notre expérience, et donc attendre des autres qui nous la donnent, c’est leur donner alors indéfiniment toute notre autorité et donc notre pouvoir.
C’est ce cap que l’on doit tous passer afin de se dépasser soi-même pour arriver à comprendre que c’est seulement nous-mêmes qui donnons aux autres, à travers toutes nos attentes, tout ce que nous pourrions trouver en nous-mêmes en expérimentant le monde.
Nous sommes le chemin et la porte aussi qui nous y barre l’accès. Ce chemin est là, mais comme nous le délaissons puisque d’autres que nous le prennent à notre place, nous sommes sans cesse isolés de notre propre pouvoir. Ne donne plus ton pouvoir, vit-le ! Arrête d’attendre et de croire au pouvoir des autres ! Tu es ton seul pouvoir !
C’est pour cela que la pierre angulaire du monde à venir sera seulement notre expérience ! C’est notre expérience de vie qui seule aura le pouvoir de nous aider à nous libérer de toutes ces flamboyances, de toutes ces fausses lumières qui nous ont éclairés sans cesse dans tout ce qui n’existe pas.
Nous sommes de ceux qui allons là où nous n’avons pas le droit d’aller, comme nous sommes aussi de ceux qui faisons ce qui est interdit ! Parce qu’on nous impose ce qui ne nous aide pas, on n’a pas d’autre choix que de briser les interdits qui nous ligotent et nous oppressent depuis la nuit des temps.
Alors, nous prenons ce droit, car qui peut nous imposer de faire ou d’aller quelque part ? Qui a autorité sur nous et pire, cette autorité était-elle là pour nous aider ou tout au contraire pour nous contraindre à ne pas être ce que nous sommes ?
Si personne ne peut réellement nous aider, c’est que peut-être la seule personne qui puisse le faire, c’est nous-mêmes. Peut-être avons-nous besoin de toute cette folie pour comprendre enfin que la seule autorité qui existe est en soi, sans cesse dans notre conscience, là où tout est présent et donc derrière notre absence ardente dans laquelle nous projetons constamment notre pouvoir sur autrui.
Quand nous nous raccordons au centre de notre présence, le monde change puisque notre regard enfin s’élève et nous transporte là où nous avons toujours été. En haut, en l’air…
Le monde d’en haut est là en nous, sans cesse, mais comme on nous a appris à ne plus le voir, nous n’avons plus d’autre choix que d’apprendre à nouveau. Nous sommes le chemin et la voie vers ce nouveau monde, mais pour pouvoir s’y ouvrir, nous devons l’arpenter en nous-mêmes afin de pouvoir le faire éclore dans nos vies.
Nous n’avons pas d’autre choix que d’apprendre à se choisir soi-même. Plus l’autre ! Plus le monde ou le système, non simplement et exclusivement soi-même ! Nous nous sommes tellement perdus dans ce monde infernal, que nous avons oublié le plus important. Tout part sans cesse de soi et donc tout sera à jamais accessible quand nous reprendrons enfin, le chemin du pèlerin infini.
Peu importe les routes folles, comme tous les évènements ahurissants du monde du dehors, le seul chemin à atteindre est celui qu’il y a en soi. Tout est fait dans le dehors pour nous happer dans un dedans qui n’existe pas afin de ne jamais pouvoir expérimenter tout ce dedans qui existe éternellement.
C’est le jeu ambigu et paradoxal de ce monde qui nous dévore sans cesse. Cet ogre infernal, qui nous veut comme seul aliment, nous brule intérieurement, car c’est le seul moyen qu’il ait trouvé pour nous assimiler. Assimiler à son monde, et donc pouvoir sans cesse se confondre dans toute sa folie sans jamais pouvoir comprendre que la folie a un prix.
Le prix de Soi, le prix de sa Vie et donc de son Âme puisque tout notre temps nous est pris constamment. Nous sommes ainsi avalés dans cet abysse temporel illusoire et nous n’y voyons que du feu. Nous ne voyons rien, car tout ce qui se montre, s’entend et se donne est là pour notre perte, pour nous dévorer tout cru.
Qui sait de nos jours fermer les portes de sa demeure sacrée ? Qui sait de nos jours fermer toutes les ouvertures à ce qui nous dévore sans cesse ? Qui sait se protéger de l’assaut infernal du monde du dehors comme du monde du dedans ?
Qui sait ce qui ne se sait plus ? Ce qui ne s’apprend plus ? Ce qui ne se montre plus ? Qui sait cela, de nos jours ? Seul celui qui a affronté toute sa flamboyance, toute son ardeur, comme toute sa folie, peut apprendre enfin à retrouver tout ce qui est au-delà de cela, de ce cela qui nous piège sans cesse !
C’est pour cela qu’il faut aller là où on ne peut plus aller ! C’est pour cela qu’il faut vivre comme on nous a toujours dit de ne pas vivre ! C’est pour cela qu’il ne faut plus écouter personne et encore moins moi-même afin de t’ouvrir à ta propre autorité. Ne donne plus ton autorité à personne, si ce n’est à toi-même ! C’est le seul moyen que tu as pour expérimenter qui tu es !
C’est à toi de reprendre toute l’autorité que tu donnes et projettes en l’autre ! C’est à toi de reprendre de toutes ces mains ardentes et brulantes ce qui t’appartient de tout temps ! C’est à toi de retrouver ce que tu es réellement derrière tout ce que l’on t’a dit de faire et qui t’a orienté inexorablement à ne plus être toi-même afin de devenir éternellement autre. On ne peut plus suivre les voies de ce monde sans se perdre et c’est pour cela que l’on doit retrouver sa propre voie, sa propre et unique voix. C’est cela, retrouver sa propre vie et donc sa propre autorité.
La pierre angulaire ne s’obtient qu’à ce prix, à celui d’avoir tout affronté pour qu’il ne reste plus rien d’autre que le vrai, que le bon, que l’utile pour soi. Tant que tu n’iras pas au bout de ce monde illusoire, l’illusoire te mangera, constamment, sans cesse, inexorablement et c’est pour cela que tu dois apprendre à en faire l’expérience.
L’expérience est l’unique voie à suivre pour sortir de toutes les voies falsifiées du système. Tu ne peux plus écouter toutes ces voix sans te perdre dans leurs visions falsifiées !
Seule ton expérience t’apportera la voie authentique de ce que tu as besoin de découvrir pour avancer vers ta propre infinité…
Laisse ce qui finit sans cesse,
cela n’a jamais existé,
si ce n’est pour t’attraper en plein vol.
C’est cela le seul vrai vol de ce monde.
Te voler toi-même !