L’école du vide
Je n’ai aucun maitre, aucun guide, aucun instructeur si ce n’est le vide, le tout, la totalité et donc l’unité de la vie. Mon cursus universitaire de ce monde n’existe pas car j’ai suivi plutôt l’école de la vie qui m’a peu à peu amené à m’ouvrir à l’école du vide. Tout ce que je suis, tout ce que j’expérimente provient de cette école infinie. En cette école, il n’y a aucune forme transmise, aucune réponse aussi mais seulement des moyens pour trouver ses propres réponses afin de devenir son propre maitre, son propre guide et donc son propre instructeur.
Tous peuvent s’ouvrir à cette école du vide et maintenant que j’ai arpenté son cursus pour devenir totalement autonome, cette école me demande de transmettre ce que j’ai appris à travers mon expérience de vie. Je n’impose rien comme elle me l’a appris, je vous propose seulement de vous partager comment je l’ai vécu et ce que j’y ai compris.
Je ne suis rien de plus que vous puisque nous sommes tous un, il n’y a pas de différence entre nous tous si ce n’est juste nos moyens de nous percevoir. Nous sommes tous l’expression de la vie et ainsi nous sommes tous Un et tout ce que je vous transmets, tout ce que je vous donne c’est à moi que je le donne toujours en définitive, comprenez bien ici, la nuance de cette vision. Le cadre unitaire est posé et il est ma seule référence tandis que mon orientation est toujours en direction du centre, du Soi, de l’être de mon être infini et total que nous partageons tous.
Une fois ceci expliqué, je peux maintenant vous contez à travers mon histoire ma rencontre avec le vide. Le vide est la base de ce que nous sommes car nous provenons tous du vide, du rien car là où il n’y a plus, tout peut être et c’est pour cela que nous pouvons tout être comme pouvoir tout expérimenter car nous sommes issus de ce rien, de cette absence. Par cette absence, notre présence peut être et ainsi elle veille et à travers son regard tout s’émerveille.
Les mots que j’utilise ne sont pas là uniquement pour donner du sens, ils sont aussi porteurs d’autres choses et si vous vous ouvrez à cette manière de comprendre autrement alors vous pourrez comprendre sans pensée, apprendre sans leçon, être sans faire, devenir déjà ce que vous êtes et surtout suivre sans voie tout ce qui vous parle.
Ne vous arrêtez jamais à l’écorce des choses comme des mots mais plutôt essayez de vous ouvrir à l’essence même qui transpire dans chaque chose car là est toujours montré tout ce qui ne se perçoit pas de suite et donne ainsi la piste vers tout ce qui nous étaient restés cacher. Essayer d’imaginer que mes mots sont tels des miroirs qui essayent par différents angles de vous montrez ce qu’il y a déjà en vous mais comme vous ne le voyez pas encore comme partie intégrante de vous, vous le percevez d’une autre manière, séparé, diffracté mais qui pourtant dans toute sa division, contient en elle, une possible voie vers le retour de votre propre unité.
Tout dans la vie est là pour vous l’indiquer ! Ce retour à votre propre intégrité est en définitive votre unité, c’est le retour ultime de votre vérité et ainsi de votre compression essentielle de qui vous êtes. Tout est sens et tout est signification car tout est là pour vous signifier cela mais tant que vous ne l’entrevoyez pas, tout un sens et donc toute une direction se met en place pour vous amener vers cette ultime signification à retrouver.
A la fin de mon adolescence j’avais découvert et pressenti beaucoup de chose dont je n’arrivais pas à m’expliquer car je ne savais pas comment le formuler, j’en avais l’intuition et donc une certaine compréhension intuitive mais je ne pouvais ni en parler aux autres ni en comprendre réellement l’étendu. Comme toutes mes questions que je me posais ne trouvaient pas de réponses en ce monde, j’ai essayé de les trouver dans les livres mais je n’ai que peu trouvé de réponses pourtant cela m’a ouvert mon champ de compréhension à travers des idées et des concepts qui au final me furent bien utiles.
A force de ne rien trouver dans les livres, chez les autres, dans le monde extérieur, je me suis tournée vers mon propre monde intérieur. Là j’ai cherché à comprendre comment je fonctionnai, comment mon monde s’articulait afin de pouvoir me comprendre. J’avais des réactions qui me dépassaient et qui me montraient tout un décalage entre ce que je croyais être et comment j’agissais quand j’étais bousculé. En fin de compte j’ai compris que je ne me connaissais pas et qu’il fallait que je puisses aller en mon antre enfin de voir tout ce qui en découler.
J’ai compris très vite que j’étais devenu plein de moi-même et que ce plein m’empêchait de pouvoir avancer vers une meilleure compréhension de moi-même. C’est dans cette période que j’ai entendu l’appel du vide, du sans forme, du rien et j’ai ainsi commencer à expérimenter ce vide. Comme j’étais plein de moi-même, je comprenais intuitivement qu’il y avait en moi des processus qui était hors de porté pour l’instant à cause de tous ces systèmes habituels de pensées qui étaient devenu prépondérant.
Je devais chercher des moyens pour m’ouvrir à une autre expérimentation de toutes mes routines habituelles car je prenais conscience qu’elles me remplissaient sans cesse inutilement et ainsi je pressentais qu’il fallait que je cherche un moyen de me vider afin d’inverser mon mode de fonctionnement. J’entrevoyais que pour y arriver je devais canaliser toutes mes pensées, jusqu’à atteindre un état de vide, de non pensée où je pourrais expérimenter ces autres manières d’être et donc de fonctionner.
C’est à cet instant que j’ai pris conscience de ce trop plein et du fonctionnement aberrant que je vivais chaque instant, alors l’école du vide apparut car c’était plus possible de continuer dans ce que je savais être nuisible. Cet état de trop plein restait pourtant quelque chose qui se faisait automatiquement et j’entrevoyais là que cet automatisme était le processus même qui m’empêcherait de m’ouvrir à un savoir plus essentiel.
L’école du vide s’ouvrit exactement à partir du moment où je pris conscience de ma problématique de remplissage et que dans cet état, il ne pouvait y avoir de possibilité de m’ouvrir à tout ce qui était important pour moi : soit ici me comprendre réellement. Je comprenais que ce processus même d’automatisation était la barrière même qui m’empêcherai de pouvoir m’ouvrir à tout ce que je cherchai à comprendre.
Je devais trouver un moyen pour peu à peu fonctionner autrement et la méditation fut au départ ma porte de transfère afin d’apprendre à fonctionner autrement. La méditation ici dont il est question est une expérimentation du vide, soit de l’absence de pensées afin de libérer de l’espace en soi pour s’ouvrir à autre chose. L’idée que j’ai comprise bien plus tard fut de tendre vers une possible sorti du champ mental afin de pouvoir expérimenter un état qui nous est totalement naturel mais dont nous ignorons tout puisque nous l’avons oublié.
En fait, j’ai compris que nous sommes dans un état non naturel ou le chant mental nous enferme dans un flux ininterrompu de pensées afin d’alimenter toute une structure psychologique et donc mentale qui nous fait croire à imaginer être quelque chose qui n’existe pas et à travers toute cette irréalité nous nous laissons leurrer à croire puis à réagir à des pensées qui auto-alimentent cette illusion. C’est tout ce trop plein qui nous leurre et nous perd dans tout ce royaume où nous nous projetons sans cesse et le vide fut pour moi un des moyens pour en sortir.
L’école du vide m’ouvrit peu à peu un espace en moi afin de pouvoir doucement me reconnecter à ma propre voie, la voix de mon être essentiel. Je passais ainsi d’un mouvement extérieur, superficiel car il tournait autour de toute la superficie de cette vie, allant toujours plus loin à l’extérieur de mon être essentiel à un mouvement inverse qui peu à peu se rediriger vers le centre afin de suivre une spirale qui me ramenait toujours plus près du centre de mon être. L’école du vide me permit de contrebalancer totalement ma fuite incessante vers toute l’extériorité de ce monde, ainsi j’appris peu à peu à me laisser couler dans tout ce qui me dépasse afin de faire confiance, de lâcher prise de l’emprise du mental.
Quand il n’y a plus de pensées, il n’y a plus rien à attraper, tout coule sans accroche, sans diffraction et ainsi le rayon de notre propre lumière arrive directement et nous permet d’entrevoir autrement les choses, le monde, les autres car cette information provient directement de notre source. Nos systèmes de pensées diffractent ce rayon et ainsi le déforment sans cesse à travers des colorisations, des polarisations qui multiplient sans cesse ce qui est Un.
Quand on comprend ce processus de multiplication, il n’y a qu’à l’inverser pour s’ouvrir à son effet d’unification. En effet l’unification de notre propre rayonnement peut nous permettre de pouvoir englober toute notre énergie à être cette lumière totale et indivisible. Ici vous pourrez comprendre que comme tout n’est jamais comme il apparait, le vide n’est jamais vide et le plein n’est jamais plein pourtant sans notre prise de conscience, que sommes-nous face au vide de notre vie quand nous sommes plein de ce vide existentiel ?