Quand tu laisses l’œuvre de la vie diriger tes pas, tout s’ouvre à toi. Nous ne pouvons concevoir l’œuvre de la vie tant que nous sommes encore focalisées sur l’expérience de la personnalité qui prend alors toute la place au milieu de notre existence. Tant qu’elle remplit tout l’espace de notre expérience, il n’y a pas d’espace pour pouvoir accueillir l’œuvre de la vie.

Elle arrive quand nous ne sommes plus, c’est à dire quand la personnalité commence à s’effacer. Après la nuit du personnage, arrive l’aurore de notre vie, quand nous avons réussi à dompter notre mental, notre ego. Quand nous ne sommes plus happer par toutes ses pensées et que nous arrivons à l’écouter de moins en moins. Nous avons ainsi compris qu’il y a plus à apprendre dans l’œuvre de la vie que dans l’expérience du personnage. C’est pour cela que l’on doit transcender le moi pour s’ouvrir à l’expérience du Soi.

C’est un passage singulier, puisque unique pour chacun, car nous nous transformons au-delà de la forme qui nous a soumises si longtemps. Nous naissons littéralement à travers cette forme, à travers cette structure, pour éclore à travers elle, dans une nouvelle réalité et donc dans une nouvelle forme.

Nous avons ainsi appris à ne plus détourner le regard sur ce que la vie nous montre. Bien au contraire, on suit tout ce que la vie nous montre, car on sait que son œuvre est là pour nous permettre de redevenir ce que nous avons toujours été, mais que nous avons dû oublier en chemin.

Tout ce qui se présente à nous est là dans l’unique but de pouvoir nous aider à retrouver tout notre savoir. Chaque expérience est un palier pour nous acheminer vers une meilleure compréhension de soi, vers une meilleure perception de nos états d’âme.

Nous sommes tous Un et Infini, mais nous n’en avons bien sûr plus du tout conscience. Quand on se laisse guider par l’œuvre de la vie et plus par ce que nous croyons être, alors tout se met en place pour que nous puissions, à travers notre expérience de tous les jours, grandir pas à pas. Palier après palier, état d’être après état d’être, on se découvre et on enlève tous les voiles qui nous ont recouvert. C’est grace à ce cheminement que l’on se comprend toujours mieux car l’expérience nous apprend à mieux nous voir et donc à percevoir l’unité de l’expérience.

Notre expérience, puisqu’elle est ancrée dans l’instant présent, nous fait basculer peu à peu dans un autre champ fréquentiel, qui est plus haut que celui du mental. Ainsi, nous commençons à gouter à des émotions fortes comme la joie, le rire, la paix, la sérénité.

Nous comprenons alors au-delà des mots et des idées qui nous ont bercé si longtemps qu’elles avaient fini par nous plomber dans une version chaotique de notre réalité. Ici, s’ouvre une compréhension à plus haut sens, car tout est là pour nous élever toujours plus.

On arrive à comprendre que tout ce que l’on vit, est toujours en rapport avec notre état de conscience et que tant que l’on était délimité par l’influence du champ mental, on ne pouvait faire que certaines expériences comme les plus durs, et les plus déstabilisantes, car on avait accès exclusivement à toutes les émotions négatives comme la haine, la peur et la souffrance.

S’ouvrir à ce monde merveilleux, c’est un peu comme s’ouvrir à soi, au-delà du moi. Quand on arrive à transcender son moi, on laisse le soi, l’être, la vie, peu importe les mots, nous guider et alors tout s’ouvre. Les mots, les idées, les compréhensions, l’être, la vie, le monde et tout ce que l’on a vécu a du sens puisque l’on touche du doigt l’essence même de la vie.

À ce niveau, il n’est plus possible de détourner le regard sur ce que la vie nous montre, car c’est à travers tout ce que l’on reçoit que l’on redevient un peu plus soi. Alors, on se laisse être et à travers l’expérience de l’être, notre être grandit en toute conscience car la présence de la vie infinie émerge en soi.