Nourrir l’hôtel des divinités infernales
Quand les histoires de notre monde ne racontent plus rien, peut-on continuer à se raconter des histoires entre nous ? Si on en fait toute une histoire, de dire sans cesse des choses inutiles et futiles, peut-on se nourrir intérieurement de ce qui n’a plus aucun sens ? Si tout ce que l’on voit et entend n’est qu’illusoire, quelle place peut avoir la vérité entre nous ?
Quand les mots ne veulent plus rien dire et quand le sens des choses n’existe plus, à quoi peut-on se raccrocher pour comprendre ce qui se passe dans notre vie ? Quand tous se cherchent et que personne ne se trouve, comment vivre dans cette tension ardente où plus rien ne peut être jamais atteignable ?
Si on ne peut plus rien atteindre mais seulement tendre vers, pourquoi quand même, sans cesse, vouloir atteindre cette inatteignable ? Si tout ce que l’on cherche nous perd, comment arriver à se trouver tout de même ? Finalement, comment être réellement soi-même quand tous n’ont plus le choix de chercher à être autrement ?
S’il n’y a plus de choix, comment choisir ? Là est toute la question que personne ne se pose, puisqu’il n’y a pas de possibilité de se poser ce genre de question. Plus d’autres possibilités que celle que nous propose le système, même s’il n’y a aucun sens à tout ce qu’il propose.
Il n’y a jamais eu de signification à toutes les histoires que le système inonde. Plus rien n’est signifiant puisque tout est là pour nous inculquer toute l’insignifiance de la vie et donc nous raconter n’importe quoi. Comme plus rien ne peut signifier quoi que ce soit, alors on peut tout dire, tout montrer et donc finalement tout croire, afin de pouvoir tout vivre, tout faire, juste parce qu’on croit le désirer.
Le désir est devenu, à terme, toute la clé de ce monde qui flamboie ! Le désir est ce qui enflamme l’enfer de notre réalité ordinaire sans jamais qu’on puisse le voir, ni même le sentir. Pourtant, c’est ce qui embrase toute notre conscience, ce qui enflamme notre routine et ce qui éclaire notre inconstance.
Certains désirent ardemment vivre cette vie de folie dans laquelle tous sont finalement les esclaves de leurs propres désirs. Nous sommes rentrés de plain-pied dans leurs réalités et finalement, avons-nous conscience de ce qu’ils prônent et espèrent ? Pourtant, tout est là, à portée de main, à la vue de tous. Tout, nous montre ce qu’ils désirent, ce qu’ils rêvent pour le déploiement de la vision qu’ils ont de la réalité.
C’est un test planétaire, car finalement, ils nous testent pour savoir jusqu’où ils peuvent aller ! Ils ne peuvent tous nous réveiller, mais juste percevoir jusqu’à quelles limites ils peuvent aller afin que l’on continue tous de dormir dans ce cauchemar dystopique. Tout ce qu’ils montrent est là pour nous orienter dans ce qu’ils veulent mettre en place afin de refondre toute notre normalité.
Peu le comprennent réellement et pourtant ils sont là pour savoir si cela va prendre ou pas ! Ils égrainent leurs folies, leurs inversions comme des graines et regardent si les plantes funèbres poussent dans la conscience des gens ou pas. Si cela pousse dans la majorité des gens, c’est ce monde que l’on vivra.
Leur leitmotiv est finalement : est-il possible de vivre à travers un désir de fin, de finitude et donc de mort du plus grand nombre sans que pour autant ça les dérange ? Ça ira bien de toute façon puisque nous y allons tous !
Ce monde de désir extrême est là face à nous et il perd tous les êtres qui s’y ouvrent. Cherchant constamment à vouloir, à avoir, sans jamais plus comprendre réellement ce qu’est être vivant, puisque tous sont morts et vivants à la fois. Cet état entre deux est la dynamique même qui ne va nulle part et qui assiège tout mouvement réel dans la vie !
Tant qu’existera ce clair-obscur, cet entre-deux où personne ne peut comprendre ce qui se passe, l’être livide, perdu dans un inachèvement constant qu’il ne peut comprendre, mais qu’il vit inexorablement, sera voué à sa perte. C’est là toute l’ambivalence, l’ambiguïté de tout ce qui se montre et qui ne se perçoit pas par le plus grand nombre, puisqu’ils n’ont pas les références et donc le contexte pour déchiffrer ce qui se trame réellement.
Ce monde est là pour attirer toujours plus, sans jamais comprendre ni pourquoi, ni comment nous vivons dans tout ce fléau abyssal, dans toute cette tension ardente, dans toute cette attente constante… dans tout cet état d’inachèvement béant qui nous meurtri sans cesse tout en nous évidant de notre vie.
Les êtres sans le savoir, pris dans les méandres dynamiques de l’abysse infernal, deviennent avides de tout, cherchant toujours plus, se perdant inexorablement dans des désirs qui les poussent sans cesse hors d’eux-mêmes, et qui les laissent exsangues de leur vie réelle.
Ils cherchent tous ceux qui pourraient leur faire plaisir, comme si seuls leurs plaisirs pouvaient leur faire enfin sentir qu’ils sont vivants. Palpitant pour un rien, ils sortent, ils suivent sans comprendre que tous les chemins fabriqués devant leurs regards hagards sont tous là pour les perdre, dans le néant de leur être éteint puisque désactivé de leur propre vie.
Tout est là pour qu’ils se projettent sans cesse dans leurs désirs inavoués. Dans ce monde de projections, ils sont voués à leur perte puisque tout est fait pour les évider de ce qu’ils sont et donc de tout ce qu’ils pourraient apporter d’authentique à leur vie comme à tout ce monde falsifié.
Tendu de toutes parts, l’être se projetant, écoutant sans cesse toutes les pensées qui le traversent, il se croit être dans tout ce qu’il projette. Il ressent ce qu’il croit projeter et finalement, il vit dans la tension constante d’une illusion qui l’enferme à jamais. Mais toute cette dynamique intérieure l’empêche constamment de pouvoir vivre sa véritable vie.
Ce monde, finalement, est un monde à perte ! Tout se perd puisque tout part de soi. Tout s’enfuit, tout fuite de soi, mais vers où ? Tout part et tout va là où il n’y a finalement plus rien, si ce n’est tout ce qui nous prend et nous perd sans cesse.
Dans cette tension, dans cette projection constante, tout en eux les pousse à vouloir toujours plus. Mais tout ce qu’ils veulent, même s’ils arrivent à l’avoir, jamais ils ne seront rassasiés, puisque leurs faims insatiables sont à jamais attisées par le système. Tout cela, pour l’unique but qu’ils consomment, qu’ils désirent, qu’ils se perdent à jamais dans tout l’inutile vouloir de seulement vouloir constamment.
Voilà le piège ultime qui se montre et qui renferme tous les êtres humains ! Vouloir avoir toujours plus ! Vouloir vivre comme ceux que l’on idolâtre ! Vouloir ce que l’on n’a pas ! Tension incessante de tout ce qui nous empêche d’être simplement soi-même, puisque comment être quand constamment, on imagine avoir besoin d’autre chose pour être bien ?
Plus ils se remplissent et plus ils se perdent, car ils ne voient pas encore que leurs désirs sans cesse renaitront de leurs cendres ardentes ! Tout ce feu est alimenté en chacun, puisque c’est cela qui nourrit sans cesse l’hôtel des divinités ancestrales et infernales.
Ils attisent cette flamme exubérante dans toutes les consciences à travers le flux impétueux d’appétits infinis. Tant qu’ils seront pris au piège de leurs appétits illusoires, tout l’espace de leur tête, sera rempli de pensées qui les projetteront sans cesse dans l’imagination infinie d’avoir enfin tout ce qu’ils désirent.
Ceci est le maitre mot de ce monde falsifié ! Ceci explique pourquoi seul le désir persiste ici-bas ! Ceci ouvre la porte à ce qui nous dépasse et nous manipule au plus haut point ! Écoute bien, c’est toi qui cherches ce que tu trouves sans cesse et quand enfin tu comprends ce que tu cherches, tu essayes de chercher autre chose afin de ne plus te laisser piéger.
C’est toujours la même idée qui tourne constamment en rond afin de t’enfermer dans sa circonférence, et donc dans toute sa superficie. Regarde bien ce mouvement qui boucle autour de toi. Tant que tu es pris dedans, tu tourneras constamment en rond, mais si tu comprends le centre, alors tout change, puisque le mouvement évolue enfin vers une nouvelle compréhension et donc vers un nouveau plan d’existence. L’un ne va pas sans l’autre !
Tout est fait pour te cacher ta source et donc ton centre afin de te désancrer de ta réalité essentielle et t’enfermer ensuite dans toute cette réalité superficielle. L’ancre de ton centre est la seule voie d’évolution, tout le reste sert seulement pour l’involution de la multitude. Comprend bien cette idée, car toutes les formes l’utilisent sciemment ou pas !
Le maitre de ce monde fonctionne grâce à cette idée remaniée infiniment : dis-moi ce que tu désires le plus et je te le donnerais. C’est pour ça que tout dans ce monde est là pour être désiré. Puisque notre réalité est basée sur la division et donc sur le manque de notre unité, le désir semble pouvoir combler tout ce manque, tout ce vide et donc aussi toute notre incompréhension.
Tout ce qui se montre est là pour être attrapé, mais personne ne perçoit que ce que l’on veut, il le veut tout autant et pour bien d’autres raisons. Tout ce que l’on cherche nous trouve constamment, mais est-on au clair de ce que l’on veut vraiment ? Si ce n’est pas clair, on peut vouloir même ce qui nous perd et ce monde en est totalement cette expression tant que l’on n’aura pas compris intégralement ce que l’on veut vraiment. C’est cela qui fait sans cesse la différence ! Ce que l’on veut vraiment ou pas !
C’est pour cela qu’en contrepartie, l’être se perd et qu’il croit perdre tout autant une partie de lui-même qu’il donne inexorablement à son maitre comme monnaie d’échange. Mais le mètre n’est finalement qu’un espace dédié, qu’un moyen utilisé, prêt à être dépassé quand on comprend finalement qu’il n’est là seulement pour nous aider à avancer par soi-même. Ceci, même de ceux qui lisent cela et qui en seront terrifiés puisqu’ils ne veulent surtout pas dépasser ce qu’ils ne perçoivent pas ni ne comprennent pas non plus, par peur de ce qui les soumet.
Tant que l’on croira avoir besoin de maitre, alors le maitre sera là. Il existera seulement pour se confronter constamment à l’élève qui se croira plus petit, moins fort afin de lui barrer le passage, et de lui imposer de se battre contre lui. Il sera celui qui s’oppose à lui et donc celui que l’on doit affronter, car sinon, il aura sans cesse une mainmise sur soi.
Mais peu importe ce qui bloque, quand on perçoit enfin tout ce qui nous empêche d’avancer, on apprend tout autant à pouvoir le dépasser et c’est là tout ce qu’il y a à trouver. Mais qui comprend finalement cela, n’aura plus besoin d’antagoniste extérieur !
Ainsi, le maitre de ce monde, l’est seulement à partir du moment où les êtres s’y soumettent ! Comme tous ceux qui nous gouvernent ne sont pas encore prêts à faire front à sa réalité et donc à la réalité de ce qui nous oppose les uns les autres, ils le projettent extérieurement afin d’en faire un dieu. Ils créent alors tout ce qui attise le feu de sa réalité infernale sans comprendre que ce sont sans cesse eux-mêmes qui brulent à travers tout ce qu’ils font aux autres.
Quand ils auront enfin compris à quoi sert le mètre de ce monde et donc la mesure de ce que l’on doit vivre, alors ils deviendront littéralement leur propre maitre. Plus personne ne pourra les contenir et donc les soumettre, puisqu’ils seront devenus la mesure même de ce monde et donc de toute chose. Mais pour cela, ils doivent apprendre à retrouver toute leur responsabilité ! Tout acte a une conséquence, même si leurs divinités disent tout le contraire.
Ce monde dans lequel tout ce qui brille, attire sans cesse la majorité, pourtant il n’est pas que là pour asservir l’être humain, il est tout autant une école dans laquelle on peut découvrir comment se libérer de tous ses maitres et aussi et surtout de tous ses chefs sans fin. Tant que l’on ne comprendra pas cette autre possibilité, on s’enferme alors inexorablement dans les histoires insignifiantes du monde qui alimentent nos propres histoires et donc notre propre insignifiance.
L’esclavage de la terre est exclusivement possible grâce aux histoires insensées de ce monde comme aux histoires illusoires que l’on ressasse sans cesse en soi. Tant que l’on est nourri de ces histoires, comme il n’y a aucun sens à y trouver, il n’y aura aucun sens à vivre notre vie, alors on partira sans cesse dans notre tête pour imaginer un monde meilleur, pour désirer tout ce qui brille et envier tout ce monde funèbre.
Mais dans ce monde que l’on nous montre, il n’y a rien à envier. On n’envie finalement que ce que l’on croit et comme ce que l’on croit reste à jamais illusoire, on espère tout ce qui n’existe pas tout en voulant vivre une vie tout autant chimérique. Tout est faux en son règne ! Vouloir ou désirer la fausseté pour croire être enfin différent, enfin puissant et donc se croire finalement au-dessus de tous est le leurre suprême dans lequel tous les puissants tombent tête baissée.
Il n’existe pas de différence puisque tout est UN ! il n’existe pas de hiérarchie puisque tout est l’expression de la source ! Il n’existe que des êtres qui croient et jugent à hauteur de tout ce qu’ils imaginent. Cela est leur réalité, parce que seulement c’est ce qu’ils croient, ce qu’ils jugent et donc ils s’y enferment sans cesse à l’intérieur. Ils ne comprennent pas encore que tout ce qu’ils croient des autres, c’est exactement ce qu’ils vont vivre en eux, puisque tout est à jamais UN.
Le contexte, la cause de tout ce malaise, est dans toutes ces histoires qui nous bouleversent sans cesse ! Tant que l’on s’identifie à toutes ces histoires, toutes ces histoires pourront continuellement nous rendre encore plus malades, car elles sont devenues le fléau de nos tourments. Pire, elles ont une mainmise totale sur notre vie parce que ce sont elles qui nous poussent à vouloir toutes les choses du monde. Elles nous poussent à désirer toutes les choses que nous ne pouvons avoir et à envier tous ceux qui ont tout ce que nous n’avons pas.
Quand on perçoit le contexte de la réalité dans laquelle on est pris au piège, on peut arriver à entrevoir la cause de ce contexte. Si le contexte dans lequel on vit est un ensemble d’éléments qui nous font exister et donc qui nous pousse à agir comme nous le faisons, qu’elle est la place de notre propre liberté ?
Est-on réellement libre dans le contexte actuel ? Si toute notre volonté est utilisée simplement pour désirer ce que le monde nous montre, nous ne pourrons aller au-delà des limites que ce monde impose. Si le contexte de ce monde est là pour nous limiter à vouloir seulement ce que l’on nous montre, alors on peut se perdre à jamais à chercher ce qui peut nous être complétement inutile tout en nous cachant tout ce qui pourrait nous être finalement utile.
Et c’est là tout le stratagème infernal, qu’à travers le contexte conceptuel de ce monde, personne ne puisse conceptualiser la cause et donc le but inavoué de ce contexte inculqué à tous. Nous ne pouvons finalement alors sortir de ce contexte insensé qu’en comprenant que le sens que nous cherchons n’est pas dans ce monde, et donc pas dans le contexte dans lequel nous existons tous.
Le sens à tout cela est en soi, mais hélas, il se trouve au-delà de notre expérience ordinaire puisqu’il est au-delà du champ mental ! Il ne peut se trouver qu’en expérimentant autrement notre réalité de tous les jours.
On a besoin de s’ouvrir à d’autres expériences de vie, comme le vide, ou toute action qui peut nous sortir momentanément de l’influence mentale et donc astrale. Plus on pourra expérimenter ce qui est dans toutes les autres dimensions de notre être et plus le sens que l’on cherche pourra émerger. Plus il pourra grandir en soi et plus il nous aidera à créer la trame de ce monde vermeille que nous attendons tous et qui pourtant ne pourra qu’éclore au cœur de notre être le plus sacré.
Le sacré est là de partout, même si nous ne savons plus le voir ! Il est au cœur même de soi et même en toute chose ! Regarde bien ce que le système aimerait faire, il désire au secret de sa conscience pouvoir tout désacraliser, la vie, la famille, nos croyances, nos traditions, tout ce qui nous relie les uns les autres.
Il veut tout exploser, tout diviser, tout fragmenter afin de pouvoir réordonner tout cela dans son sens. Son sens, sa signification réelle est qu’il n’y a plus rien de connu, plus de vie, plus de famille, plus de croyances, plus de traditions, plus rien qui nous relie et qui pourrait nous rendre toujours plus forts, et donc plus puissants, et ainsi plus intelligents. C’est cela qu’ils veulent, qu’ils désirent, qu’ils espèrent, qu’ils rêvent sans cesse dans leur nuit de folie.
Mais ceux qui comprennent cela, ceux qui perçoivent leur folie, leur envie, sorte obligatoirement de leurs influences. Ils ne sont plus soumis à leur ordre et donc à leur mainmise. La soumission est une chose toute individuelle, une expérience avec soi-même à travers ce que l’on croit. Quand on perçoit leur folie, leur délire et donc l’établissement de leur réalité, puisque c’est ce qu’ils font sans cesse dans leur plan, on sort littéralement de leur enfer.
L’enfer n’est-il pas seulement un enfermement dû exclusivement à ses propres croyances ? Si les croyances inculquées sont dépassées, elles peuvent alors créer des portes de sorties afin d’acheminer l’être vers sa réalité essentielle qui deviendra alors la base du déploiement de toute sa souveraineté. Et ça est peut-être la réalité du monde à venir ?