Processus d’infantilisation et de soumission psychologique

Processus d’infantilisation et de soumission psychologique

Nous percevons tous en ce moment notre monde à travers de multiples représentations qui nous permettent d’interpréter notre rapport au monde. Notre rapport au monde, aux autres et à soi, se base et s’articule sur toutes nos façons d’entrevoir notre réalité. Ainsi, nous ne voyons jamais le monde, les autres ou soi-même, tels qu’ils sont, mais seulement, tels qu’on se les représente.

Nous superposons sur le monde, sur autrui, tout ce que nous en imaginons, tout ce que nous en comprenons, et donc nous ne voyons jamais directement autrui, mais uniquement ce que nous projetons dessus. Nous vivons ainsi constamment dans un monde de projections et nos rapports ne sont pas basés sur l’autre, mais exclusivement sur nos propres interprétations et représentations que nous projetons sans cesse.

Nous vivons ainsi seulement à travers ce que nous pouvons interpréter du monde, de l’autre et de soi-même, et ainsi nous n’avons de rapport réel qu’avec nous-même ou du moins qu’avec ce que nous projetons de nous-même sur autrui. Nous sommes ainsi, sans nous en rendre compte, dans un processus fermé dans lequel nous interagissons seulement avec la perception de nos propres représentations.

De ce fait, nous ne voyons pas réellement notre monde, nous ne voyons pas authentiquement les choses ou les autres et donc nous ne percevons pas non plus, nous-même puisque tout ce que l’on perçoit intérieurement, interfère et diffracte notre perception, à travers le prisme de toutes nos représentations intérieures.

Ainsi, nous ne vivons pas dans le monde, mais seulement dans sa représentation mentale. Tout le problème actuel, c’est que le monde tel que nous le connaissons, s’appuie sur des cartes et des représentations périmées. Elles sont finalement le socle de la réalité, de notre interprétation du monde tout en étant aussi les murs qui nous contiennent. Toutes ces représentations sont devenues les limites infranchissables de notre propre réalité. Ainsi, les seules réelles limites qui existent dans notre réalité proviennent toujours de l’intérieur.

Nous sommes tous appelés à pouvoir les dépasser afin de nous ouvrir à une nouvelle réalité. Cette nouvelle réalité est là, déjà présente, mais cachée par notre train-train habituel, par notre manière de voir et donc par notre manière de fonctionner de tous les jours. Tant que l’on continue de vivre de cette manière toute habituelle à travers toutes nos projections, nous vivons alors de manière totalement automatisée, illusionnée par toutes nos représentations. Ces représentations nous empêchent littéralement de pouvoir faire une expérience réelle et authentique de la réalité.

Pour pouvoir s’ouvrir à cette nouvelle réalité, on doit apprendre à sortir des limites de toutes nos représentations et donc on doit apprendre à sortir de notre zone de confort. Cette zone n’a de confort que le mot, car l’idée derrière cet espace mental est de nous circonscrire dans un flux qui sans cesse tourne en rond tout en nous enfermant dans son mouvement sans fin.

Tant que l’on reste dans son flux, nous sommes obligatoirement enfermés dans cette réalité carcérale qui ne se montre jamais pour ce qu’elle est. Pour découvrir ce qu’elle est et ainsi se donner les moyens de pouvoir la dépasser ensuite, on a besoin d’expérimenter notre vie, à travers d’autres manières de faire afin de sortir finalement du flux insensé dans lequel on est pris au piège.

Concrètement, on a besoin d’aller arpenter notre réalité à travers les repères de toutes nos représentations dans le but de confronter si tout ce qu’ils nous montrent est bien réel. Si cela n’est pas réel, c’est-à-dire si on ne trouve pas ce qui est indiqué sur nos cartes mentales, on doit ainsi pouvoir les modifier pour inclure ce que l’on trouve ensuite dessus et agrandir alors, au fur et à mesure, toutes nos représentations.

C’est seulement ainsi que l’on pourra s’ouvrir à une autre réalité, car on ne se basera plus sur les limites des représentations que l’on nous a inculquées, on se basera exclusivement sur notre propre expérience afin d’établir de nouvelles représentations qui nous permettront alors de découvrir cette réalité qui nous a été sans cesse caché. C’est seulement ainsi que l’on peut s’ouvrir à ce nouveau monde, en prenant les devants et en faisant confiance à notre seule expérience.

L’expérience est la seule voie possible pour nous libérer du joug de cette ancienne réalité infernale. L’expérience a le potentiel de nous rétablir dans un flux authentique qui seul nous donnera l’opportunité de reprendre le bon fonctionnement de notre conscience, de notre puissance et donc de notre souveraineté.

Tant que l’on n’expérimente pas notre monde, nous sommes tels des enfants auxquels on leur dit sans cesse de rester sagement dans l’espace qui leur est dédié. Cet espace est notre réalité actuelle, dans lequel le système a tout mis en place pour nous contenir, pour nous assister et ainsi pour nous empêcher de pouvoir grandir par soi-même. Ce processus d’infantilisation et de soumission psychologique a permis de nous restreindre, de nous illusionner tout en nous empêchant d’aller voir ce qu’il y a au-delà de notre réalité habituelle.

Tant que l’on continuera de vivre comme on le fait, on restera dans ce lieu, dans cet endroit où nous tous, nous sommes comme bloqués dans notre propre évolution puisque nous nous laissons faire. Nous nous laissons illusionner à ne pouvoir vivre qu’à travers les représentations qui nous enferment dans une expérience de la réalité où seules nos croyances nous limitent à ne pouvoir vivre que comme nous l’imaginons.

Ces croyances, ces représentations, tant que nous nous baserons dessus, elles resteront les barreaux conceptuels de notre propre prison, puisqu’elles nous empêchent de faire concrètement l’expérience de nos propres limites. Pourtant, c’est bien l’expérience de nos limites qui nous donnerait l’occasion de les remettre en question et surtout de les dépasser afin de nous en libérer. Nous sommes tous pris dans une bataille psychologique dont nous ignorons tout et tant que nous continuerons de vivre comme on l’a toujours fait, nous resterons enfermés par toutes nos représentations mentales.

Ceci est une image de l’incarcération mondiale vécue par tous ! Cette image est là pour aider, quiconque qui s’y ouvre à commencer à se faire une idée de comment sortir de ce stratagème d’enfermement dans lequel on est pris au piège depuis que l’on est dans ce monde. Ainsi toutes nos représentations mentales sont devenues les barreaux de notre propre conditionnement, mais elles peuvent dévernir la voie de notre propre libération, si nous reprenons la main dessus consciemment.

La seule chose qui différencie ces deux voies, ces deux flux, est notre rapport à ce que nous vivons. Si notre rapport au monde est lié à nos représentations, elles resteront les barreaux de nos prisons puisqu’elles influencent notre vie à ne pouvoir l’interpréter que par rapport à elles. Par contre, si notre rapport à tout ce que nous vivons, est basé sur notre seule expérience, alors nos représentations vont obligatoirement se transformer par rapport à la confrontation du réel. C’est tout l’enjeu du basculement actuel !

Notre seul moyen de grandir dans notre réalité est de pouvoir comprendre que nous avons besoin de passer d’une existence ancrée dans un flux irréel et artificiel, issu du mental, là où siègent toutes nos représentations et interprétations de notre monde, envers une existence ancrée sur le flux réel et authentique de notre expérience concrète de tous les jours afin d’intégrer de nouvelles représentions et d’influer vers une nouvelle manière de vivre plus en adéquation avec ce qui est.

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