Regarde bien ce que la vie te montre et plus ce que ta tête t’entête à te montrer
Sors de ce chevauchement sans fin ! Ton mental te chevauche et t’entraine toujours plus loin. Comprends vraiment tout ce mouvement en toi, car tout dépend de cela. Tant que tu seras chevauché par tout ce flux qui t’entraine, tu ne pourras qu’aller inexorablement là où il va.
Tu n’as ainsi pas de choix autre que de te laisser faire, de te laisser être et donc de délaisser toute ta vie à ce qui t’attache intérieurement. Tu es attaché à ce mouvement sans fin, sans jamais pouvoir comprendre qu’il est ce qui t’asservit, puisque finalement il t’emploie à ne plus être toi-même.
Regarde bien ce que la vie te montre et plus ce que ta tête t’entête à te montrer, car là reste le piège béant, abyssal. Entrevoie cette voie sans fin qui t’assiège et qui te dévore à petit feu. Prends en conscience afin que tu puisses apprendre à t’en défaire. Elle est là depuis si longtemps qu’elle habille tout ton être de ses parures les plus complexes, les plus lointaines, les plus pesantes.
Son monde si compliqué, elle te le donne à chaque instant pour que tu puisses à jamais comprendre le paradoxe qui t’assiège. Comprends cela : tu te laisses fabriquer tous les murs du labyrinthe qui t’enferme. Chaque pensée, chaque réaction crée un maillage énergétique et donc informationnel qui te plombe.
Tu n’avances plus, tu creuses inexorablement ta propre tombe ! Tu creuses dans ton esprit, dans ta conscience, le cimetière de ta vie, de ta non-vie. Tu ne vis plus depuis que tu penses, puisque tes pensées sont devenues le vecteur du vidage incessant de toute ton expérience d’ici-bas.
Tu ne peux plus expérimenter ce monde parce que tu expérimentes exclusivement le mental. Il a fini par prendre toute la place dans ton existence, puisqu’il existe exclusivement à travers toi. Il a réussi à te déposséder complétement de toi-même tout en te remplaçant par son flux sans fin. Il n’y a en toi plus que lui qui agit et toi, tu n’es même plus là pour t’en rendre compte ! Mais où es tu ?
Il n’y a plus personne, et c’est pour cela que longtemps mon seul nom était personne. Car je n’étais littéralement personne, sans traces, sans conscience, sans place pour pouvoir vivre réellement. Cette place, cette conscience, je me suis battu pour la récupérer. J’ai affronté mon chant mental jusqu’à pouvoir m’en séparer. Je me suis déshabillé des voiles de mon mental parce que je ne voulais plus rentrer dedans. J’ai compris que deux, c’était déjà trop… alors plus ? Comment se retrouver quand nous ne sommes plus là !
Tous ces costumes, tous ces habits comme tous ses masques, je les ai laissés aux autres, aux hôtes. Je suis nu maintenant, intérieurement, face à la conscience de l’absolu et dans ce vide, je peux tout recevoir, tout comprendre, puisque tout ce qui se reflète en moi n’a plus de forme pour pouvoir se déformer.
Je laisse ainsi la place à l’infini ! Et l’infini grandit en moi, dans mon expérience de tous les jours ! Je ne suis finalement plus personne et pour cela, je peux tout être, parce qu’il y a en moi tout l’espace et la place pour tout recevoir. Dans cet espace, il y a seulement ma conscience, et donc ma présence éternelle qui m’emplit de toute sa lumière, de toute sa force et donc de toute son énergie.
Tout coule de source ! Les obstacles, j’ai appris à les enlever au fur et à mesure de mon expérience de vie pour laisser couler l’Être de mon être en moi, dans l’espace de toute ma vie. Quand il n’y a plus d’obstacle en soi, il ne reste que la voie infinie qui s’unit à travers mon expérience intérieure dans l’expérience extérieure pour agrandir sans cesse toute ma conscience.
Il n’y a pas de fin à l’expérience et donc, il n’y a pas de fin à tout ce qui m’agrandit. C’est pour cela que nous sommes tous les enfants de l’infini, puisque l’infini se vit en toute conscience à travers la sensation constante de toute notre présence.