S’effacer du système

S’effacer du système

Apprendre à devenir de plus en plus transparent afin de ne plus se laisser accrocher par le système à toute cette réalité artificielle. Plus on s’efface du système et moins il agit en nous, nous permettant alors de faire d’autres expériences. Plus on expérimente hors du système et plus on apprend à se comprendre et donc à connaitre tout autant les stratagèmes d’harponnages du système mis en place pour nous coudre dedans.

S’effacer du système, c’est se donner la possibilité de retrouver son fonctionnement naturel afin d’être à nouveau soi-même. S’effacer du système, c’est expérimenter le monde, non plus à travers la compréhension du système, mais au contraire, à travers l’expérience, qui nous permet de nous ouvrir à notre propre base authentique de connaissances et qui génère alors un référentiel ancré sur le réel et plus sur l’artificiel.

Plus on s’efface, plus on redevient soi-même et c’est là tout le paradoxe de notre réalité, puisque toute notre vie, nous avons été pleins de tout ce que nous imaginions.

Ainsi, plus on s’efface et plus on devient un simple observateur. On observe ce qui est là, ce qui agit et ce qui nous illusionne, et on perçoit alors, que l’illusion ne tient qu’un temps, fugace, mais pesant, car si nous ne réagissons plus à elle, elle disparait simplement. Du moins, elle reste en bas, et nous, naturellement, on s’élève percevant alors autrement tout ce qui est là.

Quand l’illusion disparait, apparaît en toile de fond la vérité, mais elle ne se montre pas de suite comme tel, puisqu’elle se découvre doucement à travers ce que l’on sent. Car la vérité est sans cesse agissante et quand on lâche totalement nos attentes, nos vouloirs et donc tout ce que l’on fait en général, tout commence à se faire sans nous.

Et c’est là où tout commence réellement parce que nous devons apprendre, littéralement, à laisser agir cette vérité, au-delà de tout ce que nous croyons comme au-delà de toutes nos imaginations fertiles, afin de ne plus la bloquer, de ne plus l’obstruer et donc de la laisser agir. C’est seulement ainsi, dans un non-agir, un non-vouloir, dans une non-attente, qu’en nous peut éclore naturellement toute l’expérience de la vie.

Cette expérience a toujours été là, mais comme nous étions constamment focalisés sur l’écran de contrôle de notre mental, nous ne pouvions plus la sentir et donc la laisser entrer dans notre expérience. Quand il n’y a plus rien qui la bloque et qui l’arrête, l’expérience de la vie, reprend ses droits et agit à nouveau en nous. Elle est le moteur essentiel de tout ce qui émerge et éclot dans le règne du vivant et même si nous l’avons oublié, nous sommes tous issus de cette trame vivante.

Nous nous sommes depuis tellement longtemps coupés de son règne et donc de sa nature, que nous sommes devenus des mutants, des êtres qui ont été arrachés de leur propre matrice naturelle pour expérimenter une réalité toute artificielle, puisque toute virtuelle.

Le monde que nous quittons quand nous apprenons à devenir transparent, est un monde de mort et de malade où la vie n’a jamais eu sa place et c’est pour cela que le pire peut être expérimenté en son sein. Coupé de l’expérience de la vie, et donc de l’essence de l’être, on ne peut que tendre vers son contraire qui est une expérience mortelle, malade, car déviée constamment de l’essence même du vivant.

C’est pour cela que l’on doit devenir transparent à tout ce système qui nous coupe de notre terre, de nos racines réelles et authentiques, et donc qui nous empêche notre éclosion naturelle afin d’émerger constamment dans un monde falsifié et pire inversé. Tant que nous ne sommes pas transparents au système, c’est qu’il a encore de l’emprise sur nous et qu’il peut nous inclure dans toutes ces réalités éphémères.

Tant que le système vit en nous, nous ne pouvons alors que vivre en lui tout en se perdant dans tout ce  que nous ne sommes pas vraiment. Cette vie du système est hors sol, coupée de son élan naturel, et pour cela elle crée des mutations non naturelles, des modifications génétiques, des transformations artificielles, créant toute une panoplie d’expériences toujours plus horribles.

Ce monde dans lequel la folie règne en maître, est ce système qui n’a plus d’attache, plus de lien, plus de source et donc plus de sol sur lequel il peut s’appuyer. Ce système a créé un néant multiforme, sans repère, sans base et donc un abysse sans fond, où les êtres peuvent expérimenter les pires de toutes les atrocités. Ce monde, nous y vivons tous et pourtant, il ne se montre pas aux grands jours puisqu’il utilise une représentation falsifiée qui permet de rendre cet enfer invisible aux yeux de tous.

Toutefois, c’est ce monde dans lequel nous avons grandi. Ce qui a grandi en nous, est issu de cette transformation non naturelle et pour cela, on nous a peu à peu coupé de notre sol, de notre source et donc de notre vie, pour exister dans une réalité totalement falsifiée. Tout ce que nous faisons nous perd, tout ce que nous croyons nous perd, tout ce que nous voulons, nous perd, puisque tout ce qui agit en nous, est là pour nous perdre sans cesse.

C’est pour cela que l’on doit s’effacer de ce monde, de ce système, afin de retrouver un ancrage dans la trame réelle et vivante de ce qu’il y a en chacun de nous. S’effacer du système, n’est pas se battre contre lui ou contre quiconque, non, bien au contraire, c’est comprendre que l’on peut continuer de vivre comme on la toujours fait, mais à travers une autre perspective.

C’est vivre tous les jours pareil, c’est continuer son train-train journalier, mais en devenant observateur, en devenant initiateur d’une expérience différente de sa vie afin de faire éclore dans sa réalité, une nouvelle trame d’expérience, une nouvelle base de connaissance.

Tout est là, présent, agissant, mais ce qui agit en nous, n’est pas la vie, mais tout son contraire. En étant observateur, on prend conscience de ce qui se passe en nous, et ainsi on prend de la distance, pour moins se laisser submerger par ce qui nous remplit et nous pousse sans cesse à agir, réagir, penser, vouloir, désirer et ainsi de suite.

Tout est là, présent, agissant, mais ce qui agit en nous, n’est pas la vie, mais tout son contraire. Tout ce qui agit en nous doit être perçu pour enfin pouvoir s’en démarquer, sans defocaliser et enfin sans désidentifier. Ainsi, plus on observe et plus, on comprend, puisque qu’on prend avec soi ce qui se passe et donc on reprend peu à peu la possibilité de moins se laisser envahir par ce qui nous remplit.

Plus il y a de l’espace qui s’ouvre en soi, plus on se permet de s’ouvrir au vide et plus on devient transparent, car on s’ancre peu à peu à la trame de la vie qui est sans cesse disponible et donc ouverte et vide. Dans ce vide, on s’efface, ou du moins notre personnage s’efface et laisse alors la place à ce que nous avons toujours été, mais dont nous ne pouvions plus faire l’expérience.

Alors la vie reprend son règne, il n’y a plus rien en nous qui veut quoi que ce soit puisque tout ce qui arrive, est là pour nous aider et nous acheminer au retour de notre puissance, de notre présence, de notre conscience et donc de toute notre souveraineté.

Nous entrons alors dans un tout nouveau monde, une dimension inconnue, où tout est énergétique. C’est pour cela que pour s’ouvrir a elle, on apprend d’abord et surtout à la sentir en soi, à sentir ce qu’elle fait en soi et ensuite, on comprend et apprend ce qu’est cette toute nouvelle réalité. Ce nouveau monde ne peut se découvrir que dans l’expérience, car seule l’expérience à la capacité de nous acheminer à notre propre découverte.

S’effacer du système devient alors la porte qui nous permet de nous recâbler à une expérience authentique de sa vie qui est une voie initiatique. Parce que l’expérience énergétique nous apporte la possibilité de nous rebrancher aux flux réels et authentiques de son être infini.

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