Traverser le miroir de l’existence

Traverser le miroir de l’existence

Qu’est-ce qui est vrai si tout est faux ? Sans cesse la même question qui résonne dans notre tête ! Peu importe que cela soit faux, ce qui importe réellement, c’est de comprendre si, toi, tu le valides ou pas ? Tant que tu valideras toute cette histoire falsifiée, tu ne pourras alors qu’expérimenter son sens puis c’est ta voie que tu appelles en toi.

Tu donnes du poids et de la consistance à travers toute l’énergie focalisée sur l’histoire que tu te racontes. Tant que cette histoire, tu la prendras pour tienne, tu la rendras alors toujours plus réelle, puisque c’est ton champ d’expérience. Ainsi, ta réalité est ce que tu crois vivre et ce que tu crois est ce que tu vis. Il ne peut y avoir de différence entre les deux puisque l’un est la continuité de l’autre.

C’est cela, le plus dur à admettre, et donc c’est à travers cette compréhension que l’on apprend à reprendre la responsabilité du courant que l’on veut suivre. Comme on croit que l’on peut changer ses croyances à tout moment, on peut ainsi suivre d’autres flux et s’ouvrir à de multiples réalités.

Toute la problématique actuelle est qu’avant de pouvoir les changer par soi-même, d’autres influences viendront tout autant les modifier puisque nous ne sommes plus en capacité de générer nos propres croyances. Nous sommes programmés pour suivre les courants existants, mais incapables de pouvoir en générer de nouveaux.

C’est là tout le stratagème terrible mis en place par le système. Crée des voies innombrables, mais dont toutes servent à enfermer la conscience dans un flux illusoire. Tous ces courants sont là pour nous éloigner de soi, du centre.

Tous ces flux d’informations opposés au système sont des flux qui restent dans le champ d’influence de la matrice artificielle puisqu’ils servent constamment à ramener tous ceux qui essayent de s’échapper du consensus vers des flux qui ne vont pas dans les mêmes directions, mais qui pourtant suivent la même dynamique. Celle de nous éloigner toujours plus de notre centre et donc de notre pouvoir réel, celui d’être soi-même et donc d’être réellement souverain. Être souverain dans son royaume, c’est ne plus dépendre des informations extérieures, mais seulement de l’émergence de notre propre savoir qui s’ouvre constamment dans l’expérience de notre vie de tous les jours.

Tant que l’on continuera de croire aux histoires que l’on nous raconte, on sera sans cesse pris dans leurs flux illusoires et donc dans leurs filets paradoxaux. Ce flux n’a de sens que pour nous éloigner de notre propre pouvoir, puisque nous donnons à ces histoires, d’une certaine manière, tout notre pouvoir.

C’est concrètement pour cela que toutes nos croyances sont utilisées, afin de récupérer notre pouvoir et pour que d’autres deviennent nos souverains. Nous sommes ainsi enfermés dans la croyance à une réalité dans laquelle nous n’avons plus de pouvoir, ni d’autorité sur soi puisque nous les laissons aux autres comme au système. Sans pouvoir, sans autorité nous ne pouvons que suivre tout ce que l’on nous dit et croire sur parole tout cela. C’est de cette manière que l’être est désactivé de son pouvoir de vie car il n’a plus les rennes de son existence !

Tant que tu vis dans tes croyances, tu ne peux qu’en faire l’expérience pour un jour pouvoir enfin les dépasser et alors, seulement, pouvoir traverser le miroir de ton existence. Le monde extérieur est ce miroir qui sans cesse te révèle toutes tes croyances afin de pouvoir en faire l’expérience, mais cette expérience est là pour être dépassée et non la limite qui te contient sans cesse.

Tant que tu vis dans la réflexion de tout ce qu’il y a en toi, tu ne pourras traverser ce monde illusoire, car tu ne pourras dépasser ce monde de reflet et de projection incessante. Ce qu’il y a en toi t’empêche sans cesse la possibilité de franchir l’irréalité de tes propres ombres et te bloque ainsi dans son processus d’apprentissage constant. Finalement, c’est là où tout le monde reste sans cesse bloqué, puisqu’ils ne peuvent dépasser leurs propres croyances qu’ils rejettent inconsciemment à la face du monde.

Il est important de comprendre cette base conceptuelle dans laquelle nous sommes tous pris au piège, afin de nous la révéler et d’apprendre ainsi à l’intégrer et donc à la transcender. Le monde tel qu’il est concrètement, au-delà de tous les pièges inconscients, reste un processus de transcendance, de dépassement, et donc d’intégration continu.

Le retour à l’UN, à la source, est cela : il reprend et repasse par le chemin qui nous a pourtant sans cesse éloignés du centre pour réintégrer tout ce que l’on a séparé, divisé, occulté, mis de côté, jugé, haï, dénigré, etc. Ce chemin est une route en spirale, orientée vers l’unité et où nous apprenons à nous pardonner, comme à pardonner à chacun tout ce que l’on a vécu.

L’autre devient ainsi l’apprentissage réel de tout ce que l’on croit sur lui, mais qui, en fin de compte, est la croyance qui nous limite puisqu’elle nous sépare de l’autre. Nous sommes tous Un, et donc l’autre en tant que soi-même, on ne peut que l’aimer comme soi-même, puisque l’on fait qu’un.

Mais comme on n’aime plus les autres, et comme on ne s’aime plus soi-même aussi, on doit tout désapprendre à travers l’expérience initiatique de l’autre qui devient le miroir de ce que l’on n’arrive pas encore à percevoir en soi-même. Comme tout est UN, tout se projette de soi, de moi, et tant qu’il y a ce « moi » qui croit encore en lui, alors toute projection sera basée et ancrée dans la réalité du moi.

L’autre devient ainsi un briseur du « moi » afin de donner l’opportunité d’éclater l’irréalité de tout ce que l’on croit de l’autre et qui, en fait, est tout ce que l’on croit de soi. Dans cette manière d’entrevoir toute expérience comme base d’apprentissage à « soi-même » et non plus à « moi-même », tout est là pour nous aider à dépasser nos limites, nos croyances, nos ombres.

Mais si on ne comprend pas cela, toute notre expérience sera inversée, puisque nous ne serons pas en capacité d’intégrer ce que nous vivons. Nous le rejetterons constamment sur les autres, comme nous le projetterons aussi sur le monde, et nous nous enfermerons alors dans des croyances toujours plus illusoires qui nous perdent à exister dans un monde insensé où l’autre est sans le bouc émissaire de tous nos malheurs.

Ainsi, la plupart des gens ont besoin de leurs croyances pour exister et, sans elles, ils ne sont plus rien ! Toute la problématique est que leurs croyances ne proviennent jamais d’eux, mais de sources extérieures. Tant que les croyances sont modifiées extérieurement, elles restent basées sur les mêmes systèmes de programmation afin d’enfermer l’être dans un flux qui le dépossède de soi.

Seule la dépossession de soi peut permettre la manipulation que l’on voit actuellement, car l’être reste inconscient totalement de tout ce qu’il vit. Sans conscience, il a besoin alors des autres, et donc du système pour l’abreuver de ce qu’il doit croire, penser et donc faire.

C’est un cercle sans fin où, peu importe les croyances qu’ils possèdent, elles sont toutes là dans le but de le contraindre à ne plus être soi, mais toujours autre. Dans cet autrement, l’être sans conscience réelle de ce qu’il vit est sous assistance, sous dépendance, sous tutelle totale.

En ce sens, il croit pouvoir agir, mais il n’agit jamais de lui-même, puisque ce sont ses croyances qui le poussent à agir. Il est ainsi sans volonté propre, sans conscience propre et, pour cela, il est totalement impuissant, puisqu’il n’est plus en capacité de pouvoir croire autrement qu’à travers ce qu’il reçoit extérieurement comme intérieurement.

C’est pour cela que l’être actuel de notre monde contemporain est totalement colonisé, cultivé, parqué et qu’il ne peut s’échapper de la prison conceptuelle dans laquelle il reste pris au piège. Comme le piège est partout, c’est-à-dire par rapport à tout ce qu’il reçoit extérieurement comme aussi par rapport à tout ce qu’il reçoit intérieurement, il n’a plus de possibilité de créer sa propre trame de croyance puisqu’on lui a coupé sa propre capacité de comprendre par lui-même, sa propre capacité d’interpréter par lui-même et donc sa propre capacité d’imaginer par lui-même. Inconscient de cet asservissement béant, l’être est voué à suivre les flux qu’il reçoit puisque, finalement, il s’en alimente.

Il ne sait plus s’alimenter lui-même et, pour cela, il a été programmé à devenir dépendant des systèmes de croyances du système, puisque le système a réussi à remplacer toutes ces capacités naturelles comme toutes ses structures naturelles par des structures artificielles. C’est à travers ces structures artificielles que l’être est lobotomisé, conditionné, robotisé, afin d’être un rouage du système et non un système par lui-même. Il n’est plus capable d’être un système puisqu’il est incapable de s’auto-alimenter et donc de dépasser les limites inhérentes qui lui ont été inculquées.

C’est là toute la folie de ce monde, d’avoir réussi à asservir tous les systèmes souverains, autonomes, infinis et puissants en des rouages qui sont là pour les rendre toujours plus impuissants, assistés, finis. Ne pouvant, alors plus dépendre que du système lui-même pour pouvoir réellement exister.

C’est l’inversion la plus incroyable qu’il puisse exister et ne pas s’en rendre compte, c’est se laisser asservir indéfiniment dans les rouages de toutes nos croyances afin de se laisser contraindre à exister dans une impuissance programmée et donc acceptée. Tant que l’on compte sur nos croyances pour dépasser cette machination extrême, on ne pourra sortir des limites qui nous contiennent, puisque, finalement, ce sont ces croyances qui nous contiennent et qui nous rendent incapables de pouvoir les dépasser.

Alors comment ne plus dépendre de ses croyances ? Car finalement, toute la question est là : comment ne plus dépendre ? Qu’est-ce qui nous pend ? Qu’est-ce qui nous met dans cette situation, d’être pendu littéralement dans ce monde, afin de ne plus tomber totalement dans ses griffes flippantes et fumantes ?

Nous sommes littéralement pendus dans ce monde, agonisant d’une mort prochaine, programmée, alimentée, et nous attendons du système qu’il nous aide, à nous retenir quelque peu pour tenir un peu plus, un peu mieux. C’est pourtant le système qui nous pend sans cesse dans l’abîme de cette réalité mortifère !

Avons-nous oublié, de là d’où nous venons ? Avons-nous oublié tout ce qu’il nous a fait subir? Avons-nous oublié qui nous sommes ? Avons-nous oublié que cette dépendance ne provient pas de nous, de notre vouloir, mais seulement de sa programmation incessante à nous rendre sans cesse plus impuissant, sans cesse plus insignifiant, sans cesse plus incapable ?

Nous avons été forgés au marteau de la souffrance, aux chocs de la violence gratuite et marqués au fer rouge de la maltraitance normalisée. Nous avons été déstabilisés, apeurés, tourmentés de tellement de façons que nous avons été contraints de nous protéger afin de devenir d’une certaine manière une prison de souffrance et d’incompréhension.

Ce monde de fous, nous n’avons pas pu l’intégrer, car nous ne sommes pas fous, alors nous l’avons occulté, mis de côté, et nous avons fini par vivre dans une conception paradoxale. Paradoxale, car ne pouvant intégrer ce monde de malades, nous l’avons transformé, modifié afin qu’il puisse rentrer quand même dans le cadre d’un monde dans lequel on voulait vivre.

Entre tout ce que nous croyons maintenant et tout ce que nous avions vécu d’avant, il y a un monde que nous avons été obligés de combler par des croyances à un monde qui nous ressemble plus, mais qui, pourtant, nous éloigne de la réalité terre à terre de tous les jours. Comme les deux resteront à jamais inconciliables, puisque nous ne sommes pas capables de comprendre la folie que nous avons vécue, nous avons construit une autre réalité pour pouvoir accepter de vivre dedans, sans devenir fous pour autant.

Et c’est pour cela que nous sommes incapables de pouvoir affronter un monde qui ne peut exister dans notre manière d’interpréter notre monde. C’est cela qui nous piège à ne pouvoir rien voir de ce qui se passe et donc à imaginer sans cesse tout le contraire, mais qui reste une illusion, une inversion qui nous protège et nous éloigne en même temps. C’est dans cette opposition constante que notre réalité paradoxale prend vie.

Alors que les fous, eux, ont pu accepter toute cette folie, toute cette violence et donc vivre dans le monde réel. C’est pour cela qu’ils sont à la tête de notre réalité, ils en sont les élites, les rois, les présidents, les chefs d’entreprises. Ils ont tout pouvoir puisque la folie de ce monde fait partie intégrante de leur propre folie.

C’est pour ça qu’ils peuvent tout faire, puisque nous restons incapables de comprendre leur folie comme toutes les choses folles qu’ils se permettent de faire, sans que personne ne puisse jamais s’en rendre compte. Au royaume des fous, les fous règnent en maîtres !

Cette folie que tu ne peux accepter chez les autres fait partie de toi aussi ! Tu dois affronter la folie en toi, pour qu’elle puisse apparaitre dans le monde du dehors. Ta folie en toi est le garant de ta sagesse naissante, car elle est la porte qui t’empêche de prendre conscience en toi, comme en ce monde de ce qui se passe réellement.

Cette folie est là, et elle a besoin de toi afin que tu te la révèles et qu’elle puisse alors te montrer toute la folie de ce monde. C’est que comme ça que toute l’invisibilité paradoxale de ta vision pourra enfin s’estomper et te montrer le monde tel qu’il est. Quand tu le verras en toi, ce monde de fou, tu seras alors prêt à le voir de partout afin de pouvoir à jamais ne plus t’y immiscer et ne plus te laisser manipuler par toute cette folie environnante et malfaisante.

Pour traverser le miroir de ton existence, tu dois trouver en toi tout ce qui te bloque et t’illusionne, à ne plus pouvoir percevoir ce qui se passe réellement à l’extérieur de toi. Tout ce qui te bloque et t’illusionne extérieurement est sans cesse en toi, et pour cela, tu as le pouvoir de le changer, en changeant ta manière de percevoir ce que tu crois.

Pour percer cette vision illusoire, tu dois comprendre que tes croyances au départ sont le blocage ultime qui te montre un monde qui n’existe pas, et donc qui t’enferme dans son courant illusoire et, pire, qui t’empêche de voir le monde réel. C’est seulement dans le monde réel, dans son expérience la plus concrète, la plus directe, que tes croyances pourront évoluer.

Mais cela doit venir de toi, de ton expérience et plus de ce que tu crois, ou de tout ce que tu entends. Tu dois apprendre à te forger toi-même ! Ainsi, toutes tes croyances pourront se métamorphoser à travers ton expérience, puisque tu apprendras du monde et plus de tes croyances ou de tes attentes.

C’est là où tu redeviendras autonome, puisque tu retrouveras la possibilité d’interpréter ta réalité à la mesure de ta propre expérience et plus à la mesure des attentes de toutes tes croyances. C’est le passage de la réflexion incessante de ton être vers son émergence, et donc son expérience, qui est le déploiement de ton être en ce monde.

Cette émergence, cette éclosion est la libération de la forme qui t’a contenu, protégé, mais enfermé tout autant. C’est cela, concrètement, réellement, traverser le miroir de son existence. Comprends bien toujours, ces deux mouvements, car si l’un libère, éclaire, intègre, dépasse, l’autre tout au contraire enferme, assombrit, cloisonne et donc illusionne constamment. En sachant dans quelle dynamique tu es, tu sauras si tu pointes vers la bonne direction de ton être.

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