Voir, c’est entendre !
Nous ne comprenons pas encore l’intrication qui existe entre ce que l’on entend intérieurement avec tout ce que l’on voit extérieurement. L’unité de tout ce qui existe n’est plus accessible à notre compréhension afin que l’on puisse expérimenter ce monde inversé.
Une fois que l’on comprend à nouveau l’unité de tout ce qui est, nous pouvons alors en faire l’expérience. Mais pour cela, on va devoir reprendre notre capacité d’interprétation comme de compréhension aux autres.
Comme finalement, on ne voit de notre réalité que ce que l’on croit, on ne voit du monde et des autres, que ce que l’on est capable de pouvoir en interpréter. C’est cette interprétation qui crée constamment la réalité que l’on va vivre extérieurement puisqu’on la comprend intérieurement.
L’extérieur est l’expression de ce qui est nous, comme l’intérieur est l’impression de ce qui est nous. Ce nous, cet un, est ce qui crée toute chose et chacun expérimente l’expression de sa vie en rapport avec son impression, ainsi l’extérieur est le prolongement de l’intérieur afin d’en faire l’expérience.
Si l’expression de ce qui est en nous ne provient pas de notre impression, nous expérimentons une réalité qui ne provient aucunement de ce que nous sommes réellement, mais d’une réalité issue d’une impression exotique, paradoxale, lointaine. Nous vivons une réalité qui ne nous appartient pas parce que l’impression de tout ce que l’on reçoit mentalement crée une expression à sa démesure.
Ainsi, tout ce qui se montre à notre conscience est interprété par la narration intérieure d’autres consciences à la nôtre. Ils nous remplissent sans cesse d’un flux narratif pour impressionner notre conscience afin de créer son expression extérieure.
C’est en cela qu’ils créent leur réalité, puisqu’ils nous expliquent ce qu’elle est, à travers ce que nous en percevons dans notre propre conscience. Ce flux narratif est la trame de notre réalité puisqu’il interprète et comprend ce qui nous arrive, par le biais de son point de vue manipulé et orienté.
Tant que l’on voit à travers ces points de vue falsifiés, on ne peut que créer un monde à travers leur propre vision des choses. Et dans ce monde inversé, nous sommes voués inexorablement à notre perte puisque nous sommes versés dans leur réalité sémantique !
Ce pouvoir de création, nous leur laissons inexorablement, car nous n’en avons pas conscience. Comme nous n’avons pas conscience de leur narration, nous nous laissons entraîner constamment dans leur voie sans issue tout en croyant écouter notre propre voix.
Cette histoire de « voie/ voix » est un continuum de sens entre ce qui est perçu intérieurement comme ce qui est perçu extérieurement. Tout est une histoire de perception ! Comme tout est Un, le rapport qu’il y a entre l’un et l’autre, est toujours un rapport de sens et donc de signification.
Il ne peut y avoir de différence entre l’un et l’autre et pourtant quand la voix en nous, nous montre tout autre chose, et donc nous explique tout autre chose que ce que l’on voit extérieurement, nous rentrons alors dans une boucle paradoxale, dans laquelle plus rien n’a de sens et de signification. C’est à l’intérieur de cette boucle paradoxale, que notre réalité est issue, comme c’est à l’intérieur de cette boucle mentale que l’inversion se produit tout en générant alors tout le paradoxe de son existence.
Tant qu’il n’y a plus de liaison de signification entre l’intérieur et l’extérieur de notre vie, nous sommes enfermés dans le courant illusoire qui nous leurre et nous enferme dans une réalité insignifiante, pire, une réalité où il n’y a aucun sens et donc aucune porte de sortie. Voilà, ce qu’est notre réalité inversée : Une prison de l’âme !