Percevoir au-delà des apparences
Au début de notre cheminement intérieur, percevoir au-delà des apparences est la plus grande de toutes nos problématiques. Les apparences sont toujours trompeuses et tant que l’on n’arrive pas à percevoir toutes les illusions qui nous gouvernent, nous sommes comme englués dans des courants de sens et de significations inversées qui nous perdent dans des voies sans issue.
C’est littéralement le but de toutes ces apparences que nous ne puissions jamais retrouver la voie de sortie et donc la redirection de notre route naturelle afin de pouvoir nous y acheminer tranquillement. Toutes ces apparences nous encerclent afin que l’on adhère à tout ce qu’elles nous montrent. Tant que l’on prend pour réel tout ce que l’on voit extérieurement comme intérieurement, on est pris au piège dans son flux incessant qui nous entraîne toujours plus loin de là où l’on devrait être.
Toutes ces apparences nous poussent sans cesse dans des contrées dans lesquelles l’on se perd sans cesse. Tant que l’on croit à ses apparences et donc aux illusions qu’elles véhiculent, nous serons sans cesse happées et pris au piège dans leurs mouvements incessants. Nous avons besoin de sortir de tous ces mouvements anéantissant.
C’est cela qui est réellement dur à admettre, car tout nous en empêche sans cesse ! Tant que l’on est pris par ces deux mouvements, extérieur et intérieur, on est pris à part, délocalisé et déporté, afin de nous isoler en nous-mêmes, nous empêchant alors d’expérimenter tout ce que l’on devrait vivre.
Ne pouvant vivre ce qui est face à soi, car sans cesse projetés mentalement, nous sommes constamment amenées dans cette dynamique qui nous recâble sans cesse à cette réalité illusoire. Nous ne savons ainsi que vivre à travers cette histoire dans notre tête, qui nous raconte là où l’on doit regarder, tout en nous détournant ainsi sans cesse de ce qui est utile pour soi de vivre.
Ne plus s’ancrer dans la projection de cette histoire sans fin est le moyen ultime afin de pouvoir ensuite commencer à s’ouvrir à la création de sa propre histoire, car elle seule est réellement signifiante. Les autres histoires ne sont là que pour interférer et alimenter des courants de croyances qui génèrent les réalités dans lesquelles les êtres se perdent.
Le seul moyen de se libérer de tout cela est que l’on doit apprendre à sortir des histoires du monde extérieur, comme de sa propre histoire personnelle mentale, afin de s’ouvrir, à travers l’expérience réelle de sa vie, à l’émergence de sa propre histoire.
Comme l’histoire intérieure provient du flux des histoires illusoires extérieures, elle est aussi tout autant illusoire et c’est réellement compliqué d’admettre que notre monde n’existe pas et qu’il est là seulement pour nous y enfermer. C’est pour cela que notre histoire doit naitre exclusivement de notre expérience et plus de ce que l’on reçoit mentalement.
La connaissance provient de l’expérience consciente ! La conscience de l’expérience permet de faire émerger ce que la vie a à nous transmettre, afin de grandir à travers son apprentissage. L’apprentissage émerge de l’expérience, tandis que la programmation archontique de ce monde émerge exclusivement du flux mental.
Donc, il y a plusieurs courants d’histoires ou de croyances que l’on doit apprendre à traverser et donc à ne plus se laisser happer par tous leurs flots corrompus et irréels. On doit apprendre à naviguer dans ces courants afin de ne plus être pris dans leurs mouvements incessants. On doit devenir comme transparent, dans le but de ne plus rien retenir. Sans rétention, leur mouvement continue et ne nous touche plus. Sans réaction, toutes ces dynamiques ne rentrent plus en nous et n’existent plus alors dans notre réalité. Alors, ils disparaissent d’eux-mêmes, ou du moins, notre vibration augmente et dépasse alors tout ce plan mental, s’ouvrant à ceux qui sont au-dessus.
On doit découvrir en soi, là où il n’y a plus de mouvement ! Là où il n’y a plus de mouvement, c’est au centre de soi-même, à l’intérieur de l’intérieur de Soi ! Là où il n’y a plus rien, plus de mouvement, plus de bruits, plus de pensées, plus d’images ou même de désirs. Dans le silence absolu, dans ce rien, ce néant de tout, alors là, peut émerger, quand tu es prêt, tout ce que tu es. C’est ici que l’infini de ton être peut se révéler à toi, dans ton monde finit. Seulement ici et si tu ancres ta vie dans ce silence absolu, alors l’être de ton être, pourra t’enseigner qui tu es, est te montrer au delà des apparences, tout ce qui est à vivre.