L’insondable découverte de soi
Tout ce que nous sommes raisonne à travers l’expression de notre personnage. Ceci est la limite de notre expérience actuelle, pourtant derrière toutes ces limites, existe autre chose qui peut être expérimenté quand on commence à le percevoir intérieurement.
Plus je suis conscient de l’absence de mon personnage et plus je prends conscience de la présence de l’Être infini qui m’accompagne peu à peu dans toute sa redécouverte. Plus je prends conscience du vide de ma vie et plus je laisse ce vide ne plus m’atteindre, ne plus m’étreindre et donc ne plus m’éteindre.
Le vide de ce monde est là pour nous désactiver de toute notre puissance, de toute notre lumière. Le monde nous programme à le percevoir au-delà de soi, et donc chez l’autre. Ainsi la puissance et la lumière se transfèrent sans cesse dans leur monde. Le vide crée le besoin, et donc la dépendance à ce monde, à ce vide, à ce système, puisque l’on ne perçoit plus notre propre lumière, notre propre puissance.
Dans ce monde vide de tout, le soi, la conscience n’est plus, puisqu’il n’est plus possible d’être ce vide, d’être ce tout et donc d’être par défaut, tout ce qui se montre. Tout ce qui se montre est ce vide, cet abysse mis face à soi-même, pour qu’on s’y noie et que l’on perde tout ce qui est en nous.
L’insondable découverte de soi est là à nos portes sans cesse fermées puisque nous ne savons plus nous comprendre nous-mêmes. Nous ne savons plus ce qui est réel et authentique en soi puisque tout ce que l’on nous a appris était là pour nous contenir dans une voie incertaine puisqu’illusoire.
Nous sommes tous finalement ce vide qui se prend pour du plein ou s’imagine même grand. Non, tout dans notre vie est vide et tant que l’on ne reconnaitra pas ce vide qui nous remplit, nous serons alors seulement le règne du vide et du chaos, le règne de l’insensé qui se croit pourtant constamment sensé.
Nous sommes contenus par ce qui nous dépasse et ce qui nous dépasse, c’est ce que nous sommes réellement. Comprendre que tout est fait pour nous permettre de le redécouvrir est une aide pour notre vie, même ici, surtout ici, en ces terres troubles et abyssales.
Voir ce vide pour ne plus s’y perdre est le début du chemin ! Ce chemin est là, dans le face à face avec nous-mêmes sans que jamais pourtant nous prenions conscience de tout ce que l’on projette. Le vide de ce monde nous jette dans cet abysse infernal où rien n’existe et où pourtant tout prend sens, tout prend vie et donc tout est voie vers ce qui n’existera jamais.
Une voie sans issue possible, puisqu’elle nous entraine à tourner constamment en rond sans jamais s’apercevoir que l’on tourne autour de soi. Tout se projette de nous, mais nous ne voyons plus ce nous, nous ne voyons du monde que ce vide qui s’élance sans fin vers sa propre finitude.
L’insondable découverte de soi ne peut se découvrir seulement au-delà de cette tension, au-delà de toutes ses projections qui nous perdent dans les méandres abyssaux de tout ce qui n’existe pas. Ce monde est un puits sans fin où tournent de multiples images et histoires qui nous entrainent en leur sein, dans leurs profondeurs béantes.
Ce monde nous dévore littéralement, c’est un ogre multidimensionnel qui nous enferme dans des routes sans cesse innombrables, afin que l’on s’y perde sans cesse. Cet ogre est cette voie inféconde qui nous maintient en laisse sans jamais pourtant nous voir comme esclaves.
Le monde est un esclavage incolore, indolore puisqu’inconscient. Ainsi jamais il se montre mais toujours il se cache derrière le voile de tout son contraire. C’est à nous de transpercer tous ces voiles, afin de nous le dévoiler pour ce qu’il est. Quand on apprend à le dépasser, on apprend en même temps à dépasser nos croyances, nos masques, nos voiles et donc notre personnage.
L’insondable découverte de soi ne peut advenir que quand nous dépassons toutes les limites de ce monde illusoire. Quand les limites sont dépassées, reste alors que l’expérience de la vie, et là alors commence réellement notre vie et donc la fin de l’existence.
Nous n’existons plus dans la trame irréelle de ce monde, nous sommes et nous en faisons l’expérience. Alors seulement nos pas peuvent nous amener vers le royaume de notre être. Car ce sont des pas issus de notre nature authentique et elles marchent sur une voie réelle qui sert de passage vers notre véritable nature.