Comment la vie fonctionne ?

Comment la vie fonctionne ?

Nous ne savons plus comment la vie fonctionne ! Nous ne connaissons de la vie que son côté déformé, son côté détraqué, car nous avons du exclusivement expérimenté tout son côté inversé. Nous avons été forgés dans le mal-être, et donc tout ce qui nous pousse à vivre est devenu artificiel, illusoire et donc inutile, puisque néfaste.

Nous ne connaissons que le mauvais côté de la vie, car nous sommes dans son antithèse, son opposé, là où le paradoxe prend vie, là où le chaos prend forme, là où la vie n’a pratiquement plus de place pour être. C’est pour cela que nous ressentons ce malaise incessant qui nous tiraille de toutes parts.

Tout ce que nous croyons de notre vie est faux ! Tant que nous fonctionnerons à travers cette falsification comme structure, nous ne pourrons fonctionner qu’à l’envers, sans dessus dessous. L’équilibre n’est plus, puisque tout est là pour nous déstabiliser, autant extérieurement qu’intérieurement.

Nous sommes sans cesse face à l’abîme et ce trou béant est là en nous, nous dévorant constamment. Nous sommes finalement l’alimentation d’un enfer permanent, tout est là pour nous enfermer, nous cloisonner et donc pour nous séparer de nous-mêmes.

Cette séparation à outrance est l’aliment de ce fonctionnement aberrant. Tant que nous alimentons en nous ce gouffre vertigineux, nous ne pourrons alors qu’en faire son expérience.

Il est important de comprendre que la vie ne peut fonctionner, dans notre manière de vivre toute illusoire. L’illusion est la trame de notre fonctionnement chaotique et, pour cela, nous ne pouvons que vivre dans le chaos. Ce chaos est voulu, alimenté, utilisé et orienté afin de nous contraindre à nous battre contre tout ce qui n’existe pas.

Nous devons ainsi comprendre toute cette illusion pour pouvoir la dépasser et commencer à expérimenter tout ce qu’il y a derrière. Car c’est derrière toute cette falsification constante que se trouve la voie.

La voie est « UNE» et pourtant elle est multiple, car elle est différente pour chacun. Mais pour pouvoir s’y ouvrir, on doit apprendre à percevoir au-delà de tout ce que l’on a appris, pour apprendre exclusivement par soi-même.

La vie, en réalité, fonctionne sans nous, et tant que l’on se mettra au milieu, croyant mieux savoir qu’elle ce que l’on doit faire, on fera obligatoirement, tout à l’envers. Finalement, nous ne savons pas ce que nous faisons ! Il y a un moment dans sa vie où l’on dépose les armes, le contrôle, le savoir et toutes nos connaissances, pour se rendre compte que tout ce que l’on fait reste inutile et, pire, est le plus souvent nuisible pour sa propre vie.

Quand enfin on comprend cela, on arrête les frais, on se pose et on essaye de trouver une issue à cette vie sans issue possible. S’il existe une issue et que l’on ne l’a pas trouvée, c’est que tout ce que l’on a fait n’était pas ce qui devait se faire. Alors on arrête tout et on essaye de ne plus fonctionner comme on l’a toujours fait.

Pour cela, on devient le spectateur de ses propres agissements, de ses pensées, de ses désirs et donc de tout ce qui nous pousse à vivre comme nous le faisons. C’est seulement nous-mêmes, face à la prise de conscience de ce qui se passe en soi, qui avons le pouvoir de prendre conscience de tout ce qui ne va pas.

Tant que l’on n’a pas conscience de cela, on ne peut pas changer et donc on est voué à suivre ce fonctionnement aberrant. C’est notre conscience qui a le pouvoir total de percevoir ce qui se passe en soi pour pouvoir évoluer, muter et se transformer en une forme qui soit plus en adéquation avec la vie.

C’est un processus d’apprentissage constant face à tous nos dérèglements qui s’activent et qui nous activent dans une vie où, finalement, nous n’avons plus de place. Cette place, nous devons la reprendre face à tous les stratagèmes mis en place en nous pour nous désinhiber, pour nous désacraliser, pire, pour nous désactiver de notre pouvoir de vie.

Pour retrouver notre place, nous devons retrouver notre faculté innée de prise de conscience afin de sortir de l’inconscience béante dans laquelle on nous a embourbés. La conscience est sans cesse présente en nous, mais comme nous sommes finalement sans cesse absents dans notre expérience, nous ne pouvons plus rien faire.

Ce qui nous rend absent est l’expérience incessante de toutes nos croyances, à travers un flux incessant de pensées qui interfère avec notre réelle expérience de la vie. Tant que l’on est tourné vers ce flux mental, on est sans cesse désactivé, puisque c’est cette partie mentale qui a pris le dessus dans sa vie et qui nous pousse à être des mutants.

C’est ce processus qui nous sort de l’expérience de la vie de tous les jours, et sans cette expérience authentique de notre vie, nous sommes coupés de notre terre, de notre nature et donc de notre eau. Sans eau, sans terre, sans nature, nous ne poussons plus, nous dépérissons alors.

Ainsi, on doit apprendre à sortir de ce flux afin de ne plus alimenter cette excroissance en nous qui nous coupe de notre propre expérience de vie. Sortir du flux, c’est comprendre que le seul réel flux qui soit est celui que l’on vit tous les jours et qui émerge dans notre expérience concrète et donc plus mentale.

Quand on comprend cela, le mental qui divise, sépare, cloisonne doit prendre de moins en moins de place afin de laisser toute la place à l’expérience qui est la seule qui puisse générer en nous l’apparition du réel sens de sa vie.

Ainsi, quand le réel apparait de nouveau, il n’existe plus de dedans et de dehors, mais seulement un tout dans lequel ce tout s’exprime. Nous sommes tous ce tout, mais comme notre vision est déformée, nous nous croyons enfermés et impuissants face à la grandeur de tout ce vaste monde. Nous sommes ce vaste monde, et le voir comme nous nous permet de l’utiliser pour nous réapprendre à comprendre comment la vie fonctionne.

La vie fonctionne parfaitement, et pour cela, nous devons lui faire de la place dans son expérience de tous les jours pour nous guider vers elle, vers une meilleure compréhension de comment elle agit. Quand on laisse la vie suivre son cours, elle reprend sa place légitime et nous embarque avec elle dans son flot.

Le seul flot auquel on doit s’ouvrir est le flux du vivant, car il est le seul qui nous permet de retendre vers soi. Soit vers une meilleure compréhension de soi et donc de la vie aussi…

Aller à la barre d’outils