L’œuvre de la vie infinie

L’œuvre de la vie infinie

L’œuvre de la vie s’expérimente exclusivement dans l’instant présent. L’œuvre du personnage s’expérimente exclusivement dans un temps imaginaire, fabriqué à travers la dimension mentale. Ces œuvres sont antinomiques, car chacune se trouve vibratoirement à l’opposé l’une de l’autre.

L’une est réelle, authentique, tandis que l’autre est irréelle puisque ancrée dans une expérimentation illusoire de la réalité. Nous ne connaissons plus l’œuvre de la vie, puisque nous expérimentons notre vie seulement à travers l’œuvre de notre personnalité.

Nous ne voyons plus qu’à travers le prisme déformé de notre mental, qui perçoit tout ce qu’il entoure, à travers des représentations qui déforment tout. Notre regard finalement ne voie que ce que nous croyons, même si cela n’existe pas, et c’est cela tout le piège qui se referme sur nous constamment.

Dans cette vision déformée de la réalité, nous finissons par agir et fonctionner de manière totalement disproportionnée puisque nous ne réagissons plus à ce qui se présente dans notre vie, mais exclusivement à ce que nous croyons et donc à ce qui se présente mentalement.

Ainsi, notre mental a remplacé l’œuvre de la vie par une œuvre irréelle qui nous pousse à faire des choses insensées. Comme on ne sait qu’écouter notre mental, à travers notre personnage, c’est lui qui prend toute la place et qui œuvre à travers nous, nous débranchant alors inexorablement de l’œuvre de la vie.

Débranchés du réel, nous sommes devenus des mutants qui n’ont plus la capacité de pouvoir regoutter à la vie puisque tout ce à quoi nous accédons, est exclusivement dans notre tête, nous coupant alors de la sensation réelle de notre vie.

Sans cette sensation, il n’a plus accès à l’œuvre de la vie. Sans l’expérience de l’œuvre de la vie, nous restons coupés du seul passage possible pour pouvoir s’extirper du plan falsifié dans lequel on œuvre.

Nous pouvons percevoir notre réalité à travers ces deux visions et comprendre ainsi celle qui nous est utile, comme celle qui nous reste inutile. Quand nous comprenons enfin que toute notre expérience, si elle s’ancre dans la dimension mentale, nous pousse à exister dans une réalité toute artificielle et qui plus est, nous empêche de refaire l’expérience réelle de notre vie, on cherche alors un moyen pour en sortir.

Ce moyen est simple et il passe par la reconquête de nos sensations. Tant que nous ne sentons plus ce qui se passe dans notre corps, nous sommes comme coupés de l’œuvre de la vie et donc de l’instant présent. Ce présent, nous n’en connaissons plus son expérience, car notre champ mental, nous a peu à peu désensibilisés à cette expérience authentique.

Ainsi, nous sommes devenus absents de toute l’expérience qui se passe dans notre corps, nous coupant ainsi d’accéder aux informations essentielles pour réellement arpenter sa vie. Nous n’arpentons finalement seulement ce champ mental, dans lequel nous nous projetons toujours plus et dans lequel nous nous isolons.

Perdu dans l’espace de notre tête, nous avons fini par croire qu’exister, n’était possible que dans nos pensées et donc dans nos croyances qui nous ont remplis sans cesse de tout leur poids. Nous n’avons plus à porter tout le poids de ce qui nous écrase. Nous avons besoin de nous décharger de toute cette pesanteur afin de regoutter à la légèreté de l’être.

Tout est « Un » et à travers toute cette unité, le monde s’exprime à travers lui ! Pour comprendre comment fonctionne le vivant, il faut pouvoir s’ouvrir à sa propre vision, à son propre regard et ainsi pouvoir voir à travers ses yeux.

Tant que nous regardons avec la vision du personnage, cette perception unitaire nous sera impossible puisqu’elle s’oppose à l’extrême. Pourtant, nous avons tous la capacité de pouvoir voir à nouveau, à travers notre propre unité.

Cette capacité est accessible, mais pour cela, on doit la réactualiser à travers notre expérience du moment présent, qui est la seule porte à franchir. Cette porte ne peut être franchie par notre tête, notre mental et donc nos pensées. Tout au contraire, elle se franchit quand on ne pense plus et donc quand nous ne sommes plus ancrés dans l’espace de notre mental.

Quand on est plus ancré dans le mental, on est ancré dans l’expérience de la vie, qui seule nous aidera à percevoir au-delà des limites de notre personnage afin de s’ouvrir peu à peu à tout ce qui nous dépasse. Ainsi, peu à peu, l’expérience de la vie, à travers l’instant présent, nous ouvre la voie royale vers l’unité.

C’est l’œuvre de la vie, quand on la laisse faire à travers notre expérience de tous les jours, qui nous achemine, extérieurement comme intérieurement, à réintégrer tout ce que l’on vit dans l’unité de fond qui existe sans cesse de partout. Alors, on s’ouvre à une vision holographique et unitaire, c’est-à-dire que tout devient utile dans notre expérience parce que tout est là pour ça, pour notre apprentissage.

C’est tout un changement de paradigme qui nous est demandé d’entrevoir. Quand l’œuvre du personnage s’arrête, l’œuvre de la vie reprend son cours naturel et nous achemine tranquillement et sereinement vers l’unité.

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