La condition humaine
La majorité des gens ne cherchent pas à savoir, puisque finalement, ils savent déjà. Ils sont persuadés que ce qu’ils savent est juste, réel, concret. Ils n’ont pas besoin de savoir autre chose puisque ce qu’ils ont, leur suffit à fonctionner normalement comme tout le monde dans cette réalité.
Ainsi, la majorité des gens, ne cherchera jamais à remettre en cause tout ce qu’ils savent puisque c’est leur système d’exploitation, leur système de référence, c’est ce qu’ils sont ou du moins c’est ce qu’ils croient. Toute cette structure de référence est un cadre conceptuel qui leur permet de comprendre la réalité dans laquelle ils vivent.
C’est seulement quand l’être rencontre une problématique qui ne cadre pas avec son système interne de référence, qu’il sera dans l’obligation de chercher une solution, afin de pouvoir y survivre, en élargissant son cadre de référence pour lui permettre de trouver une solution au-delà de son propre système.
Ainsi, c’est cela qui créera une brèche et qu’il lui donnera l’opportunité de comprendre, au fur à mesure, toute l’illusion du savoir qu’il présupposait juste, réel, concret de sa réalité. Alors, il sera dans l’obligation de tout remettre en cause afin de retrouver un cadre de référence plus juste et surtout en rapport avec tout ce qu’il aura compris.
Il passera alors dans un nouveau fonctionnement puisqu’il ne se basera plus sur l’information du système, qu’il sait maintenant complètement illusoire, il se basera sur ses propres informations, passé à la critique de sa propre réflexion. Ainsi, il deviendra peu à peu autonome et ne dépendra plus de l’information véhiculée par le système.
Notre civilisation est fondée sur le bien-fondé de tout ce qu’elle véhicule. Tant que l’on croit à son bien-fondé, on n’a rien à chercher, puisque tout ce que l’on reçoit sert de support au bon fonctionnement de notre existence. Ainsi, le système est le support de notre existence et tout est là pour nous permettre de vivre correctement à travers ce flux d’informations.
Dans ce support apporté sans cesse par l’extérieur, il n’y a rien à chercher puisque tout est sans cesse accessible. Mais toute cette information était-elle utile à notre vie ou au système ? C’est là tout le piège, puisque tout est fait pour ne jamais chercher ce qui est utile pour soi, parce qu’on ne sait pas finalement ce qui est utile dans nos vies. Comme tout ce que l‘on croit être utile ne l’ai pas et que tout ce qui est inutile serait en réalité totalement utile, on se perd à ne plus rien comprendre, et c’est le but. Rendre tout incompréhensible afin de désinhiber l’être de son réel pouvoir.
Nous tous avons été habitués à fonctionner d’une certaine manière. Ce système de fonctionnement se base exclusivement sur ce que l’on reçoit extérieurement. C’est-à-dire que pour fonctionner, on nous a habitué à attendre des autres ou du système, tout ce que nous avons besoin de savoir ou de comprendre et donc, d’une certaine manière, tout ce que nous pouvons alors faire en correspondance.
Nous sommes dans cette manière de fonctionner totalement dépendants du système comme des autres. Nous n’avons aucune idée de ce qu’est l’indépendance ! Notre réelle dépendance provient de notre dépendance d’esprit avec autrui. Nous ne pouvons fonctionner seuls puisque nous avons besoin du système à travers les autres pour régler toutes nos problématiques.
Enfant, nous nous reposions sur nos parents pour prendre nos décisions. Puis, on a grandi et l’école nous a donné un cadre de référence à apprendre et non à comprendre. Ce cadre est là pour que nous puissions devenir utiles au système et non pour que nous soyons utiles à notre vie.
L’école ne nous a pas appris à réfléchir par soi-même, elle nous a inculqué seulement ce que l’on devait croire, par exemple l’histoire de notre monde. Elle nous a appris à être dépendant du système et donc jamais, elle ne nous a appris à devenir indépendant, à remettre en cause ce qu’elle enseignait ou même tout ce que l’on nous racontait tous les jours, tout au contraire, et c’est important de le percevoir.
Elle nous a appris l’autorité, comme aussi suivre des règles et des devoirs. Elle nous a peu à peu façonné et conformé à rentrer dans le moule du système afin de le suivre et d’en devenir plus tard complétement dépendants, puisque ne faisant plus qu’un avec. L’autorité des parents a été peu à peu transférée aux enseignants, puis à nos directeurs d’entreprises, comme aussi aux maires de nos villes comme aux présidents de nos pays. Ainsi, toute notre vie, on a grandi sous l’autorité d’autres personnes qui prenaient en charge notre vie.
En plus de cette autorité extérieure, on nous a appris à dépendre de l’information que l’on recevait du système. Ainsi, tout ce qui arrive de nos journaux, comme de tous nos écrans multimédias nous apportent l’information nécessaire pour comprendre et interpréter tout ce qui se passe dans notre réalité extérieure.
Cette masse d’information est devenue l’essence de notre autorité intérieure puisqu’elle nous dit quoi croire, quoi penser, quoi suivre ou même faire en rapport avec tout ce que l’on reçoit. Puisqu’on ne nous a pas appris à réfléchir par soi-même et à remettre en cause, mais seulement à prendre pour acquit, tout ce que l’on reçoit comme information, tout ce qui vient de l’extérieur est devenu alors totalement indispensable. Ce flux de données est devenu le flux de notre autorité, car nous n’avons jamais eu d’autorité propre.
Nous sommes conditionnés à suivre ce que l’on nous dit parce qu’on nous a appris à fonctionner de cette manière ! il n’y a pas de plus grand stratagème d’esclavage moderne que celui-ci puisque tant que l’on n’en prend pas conscience, on est dans l’obligation de suivre le flot puisqu’on nous a appris à vivre seulement comme ça.
C’est pour cela qu’il est si dur, voire impossible, de parler de ces choses-là avec des êtres qui sont encore conditionnés à vivre ainsi. Car tant qu’ils n’auront pas eux-mêmes remis en cause toutes leurs croyances et leur système de fonctionnement, ils ne seront pas en capacité de le comprendre et donc d’écouter ce qui va à l’encontre de tout ce qu’ils vivent.
Ils resteront dans l’obligation de croire que tout ce qu’ils reçoivent comme information est réel, car cela ne peut pas être autrement puisque c’est l’essence de leur réalité. Finalement, ils ne savent pas vivre par eux-mêmes puisqu’ils fonctionnent collectivement. Ils ne savent pas vivre personnellement, puisqu’ils sont tel un réseau branché les uns aux autres aux flux de leur réalité collective. Le flux du réel ne pourra les atteindre que quand ils auront compris : l’illusion qui se génère de tout cet afflux extérieur. Alors, seulement, ils pourront s’ouvrir doucement au flux de leur réalité personnelle.
Ici, s’ouvre un autre problème, puisque leur réseau personnel est parasité et interféré par ce qui crée le système extérieur. Alors, l’être devra affronter sa réalité personnelle comme il a affronté sa réalité collective afin d’atteindre ce qui est hors du mental. Une fois dépassé tout ce qui le bloquait encore mentalement, au point de connexion de sa propre source, il sera à même de découvrir sa réalité authentique qui est au-delà de toute illusion.