L’accès à tout ce qui nous dépasse

L’accès à tout ce qui nous dépasse

Après avoir dépassé le chaos de ce monde brûlant et flamboyant, arrive l’expérience du néant. Le néant, le plus absolu, t’attend puisque là où tu vas, il n’y a plus rien. Ce rien est terrible pour tous ceux qui viennent du trop-plein, car face au néant, tout ce qui reste encore caché dans l’ombre la plus tenace, doit s’anéantir à travers sa propre révélation.

Dans le néant, le paradoxe est la loi et beaucoup s’y perdent parce que rien n’est stable et concret, tout au contraire, tout est vague, puisqu’ici œuvre le sans forme. Dans ce sas de déconstruction de toi, tu devras mourir à ton être illusoire et seule la voie du néant te permettra d’annihiler l’incarnation de ton personnage, soit le reflet illusoire de ton jeu. Ici, tu devras lui couper, en quelque sorte, la tête, à ton mental, pour qu’il ne puisse plus jamais s’exprimer à travers ce reflet et donc cette forme.

N’oublie jamais cela : tu n’es pas ton mental, tu n’es pas ton personnage, tu n’es pas ton corps, tu n’es pas donc tout ce que tu imagines et donc c’est tout ce que tu imagines qui t’enferme à vivre une vie, hors de tout ce que tu es réellement. Ceci est essentiel à percevoir, car quand tu vois cela réellement, plus rien ne te raccroche à ce que tu es, puisque tu es toute chose qui peut s’exprimer dans toute chose.

Tu deviendras alors, à travers ta quête de libération, un chevalier sans tête parce qu’en toi, tu expérimenteras seulement le silence. Comprend bien toutes ces images, car elles deviendront toujours plus parlantes que tous les mots que ton personnage faisaient semblant de pouvoir dire. Tout ce qui sortait de lui, même au plus fort de sa voix, ne voulait rien dire, parce qu’il ne savait pas être l’outil de la vie, mais seulement l’instrument du chaos et donc de la mort.

Chacun exprime sa voix à travers la voie de là où il est branché ! Ceci est le summum de ce tout ce qui se comprend, car quand on s’ouvre au silence, à quoi est-on finalement branché ? Quand on s’ouvre au personnage, à quelle chaine on se retrouve branché ? Peut-on se brancher sur deux flux à la fois ? Trois questions pour une réponse, ou trois réponses pour seulement une question. Chacun suivra, la branche sur laquelle il se retrouvera…

Le néant de ce monde provient de ce champ d’interférence où le rayon de notre être véritable est sans cesse dévié, et pire inversé. Alors pris au piège, dans tous ces reflets illusoires, il se retrouve enchainé dans une émission falsifiée de tout ce qu’il croit vivre.

C’est en cela qu’il ne peut y avoir que le chaos dans cette vaste réalité illusoire. C’est en cela que la voie du néant s’ouvre face à la voie du chaos pour nous permettre finalement d’anéantir tout ce qui n’existe pas en nous, en nous donnant alors la possibilité de retrouver l’accès à la voie de notre être essentiel. C’est donc toujours une voie de passage et c’est cela qui manque le plus dans tout ce que l’on cherche.

Le silence, alors comme le vide, devient les moyens du néant, mais de ce néant nettoyant, car il libère finalement tout ce qui nous empêche de pouvoir faire à nouveau l’expérience de notre être réel. La voie du néant devient alors le passage obligé pour nous montrer tout l’illusoire qui s’exprime encore à travers nous et qui nous leurre à chercher tout ce qui n’existe pas.

Ce vide alors devient ma voie et donc la voix qui s’exprime à travers moi. Je ne recherche plus rien puisque j’ai déjà tout trouvé dans ce vide. Ce vide est l’accès à tout ce qui me dépasse et donc, il est la première porte que j’ouvre pour expérimenter un monde dont j’ai tout oublié.

Dans ce tout d’où tout provient, plus besoin de s’accrocher au doux mystère de leur monde, car on le voit enfin pour ce qu’il est : c’est-à-dire la voie du véritable néant, soit le passage du chaos au cosmos de l’être total et infini. Ainsi, je n’écoute plus que la voie du silence et cette voix me murmure une mélodie qui m’émerveille à nul autre pareil et dans laquelle la joie, seule, s’exprime à travers moi.

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