Pourquoi suis-je si malheureux ?

Pourquoi suis-je si malheureux ?

Pourquoi ne pas se poser ce genre de question ? Serait-ce une perte de temps que de prendre du temps pour soi, pour se poser, afin de réfléchir à ce genre de question ? Réfléchir, vraiment réfléchir dans le but de sortir du train-train automatique qui nous pousse toujours plus loin, toujours plus loin de soi. Toujours plus loin de là, de maintenant et donc de cet instant présent ! Où suis-je quand je ne suis pas là, quand je ne suis pas conscient de ce que je fais ?

Dans tout cet automatisme, ai-je le temps de me poser des questions sur ce que je ressens, ce que je veux, ce que j’aimerais vivre ou ai-je plus besoin de penser par moi-même quand je suis élancé à toute vitesse dans ce monde de furie ? Je cours, je cours, mais qui court et pourquoi je cours ? Qu’est-ce qui me pousse à aller toujours plus loin, toujours plus vite ?

C’est bien moi qui me pousse ou sinon qui est-ce ? Qui est-ce qui court ? je ne me reconnais plus ni dans ce que je vis, ni dans ce que je dis, ni dans ce que je pense et encore moins dans ce que je crois. Qui croit à travers moi ? Qui est là ? Qui peut me répondre ? Il n’y a personne là, en moi ? Si je ne suis personne, qui court, qui parle, qui vit ?

Y a-t-il encore une place pour moi là-dedans ? Dans ma vie ? S’il n’y a plus de place pour moi, alors comment je pourrais être heureux ? je ne peux être heureux si je ne suis même plus là et donc si je ne suis même plus présent à moi-même !

Voilà la clé qui me perd ou qui peut me permettre de comprendre : pourquoi suis-je malheureux ? je ne peux être heureux si je ne suis plus là et donc si je ne suis plus présent à moi et donc je suis obligatoirement malheureux. Tout est dit : si je ne suis pas là, je ne peux être heureux puisque je ne suis pas là pour l’être !

Alors comment être là ? Comment passer de toute cette absence qui fuit sans cesse et qui fut la base solide de toute mon existence tout en nous poussant à ne jamais pouvoir vivre nos vies ? Comment ne plus se laisser entrainer par le flux de tout ce qui nous disperse et nous empêche d’être simplement là ? Dans cette absence finalement, à quoi je sers, et mieux, qui je sers si ce n’est pas moi ?

Je ne suis pas là et je n’en ai même pas conscience ! Je suis inconscient de tout ce qui m’arrive et donc je me laisse pousser à vivre, une vie qui ne m’appartient plus, qui me dépossède sans cesse de tout mon bonheur. C’est pour cela que je ne pourrais jamais être heureux puisque je ne suis même plus là pour m’y ouvrir !

Comment être là ? Là, ici, maintenant, tous ces mots portent en eux une aide pour te permettre de prendre conscience de toute ton absence qui t’empêche de vivre ta vie et qui ainsi te bloque la possibilité d’être simplement heureux, joyeux. Tant que tu ne prends pas conscience de ton absence, de ton inconscience, tu t’empêches de pouvoir t’ouvrir à ce genre d’expérience.

Tu dois apprendre à voir que, ce que tu vis est là pour t’empêcher d’être heureux. Tant que tu croiras que tu pourras l’être à travers ta vie de tous les jours, tu te programmeras inconsciemment à être sans cesse plus malheureux puisque dans cette vie toute artificielle, il n’y a plus de place pour toi.

Tu vis dans un automatisme grandissant, où il n’y a pas de place à la prise de conscience mais tout au contraire, tout est fait pour que machinalement tu existes. Tout se répète sans cesse, tout se martèle en toi, pour que tu suives le flux sans fin où toutes tes journées sont là pour t’enchainer à vivre sans cesse la même chose. Plus tu vis cela et plus, tu perds ta conscience puisque tout se fait machinalement, inconsciemment, et finalement sans toi.

Si tout se fait toujours pareil, jour après jour, heure après heure, minute après minute, quelle place as-tu là-dedans ? Tout est fait pour que tout se fasse sans toi, car sans toi, tu deviens un outil du système, un rouage de la matrice, une œuvre pour tout ce qui te dépasse.

L’abyme continu de s’agrandir face à toutes ces questions qui viennent éclairer toute notre inconscience à travers toute notre vie automatique. Nous avons fini par nous laisser entrainer dans un système qui peu à peu nous à enlever toutes nos prises de consciences afin de nous mettre sous emprise inconsciente. C’est-à-dire que nous faisons tous les jours, les mêmes choses automatiquement et donc de manière totalement inconsciente. C’est le but du système que de t’effacer peu à peu dans une manière de faire où comme il n’y a plus besoin de toi, toi, tu n’existes même plus.

C’est tout un programme qui est là pour nous enfermer dans une routine qui ressemble chaque jour aux jours d’avant, tombant ainsi doucement dans un train-train où nous ne nous rendons plus compte de ce qui se passe puisque c’est toujours pareil. Nous rendant absents, toujours plus absents, car à force de faire pareil, plus rien n’a de gout, de saveur, tout devient fade, tout devient froid et la vie ainsi, peu à peu, s’éloigne, remplacer par un système qui s’infiltre peu à peu en soi pour nous prendre, pour tout nous prendre et même nous.

Nous voilà ainsi enfermés dans une boucle ! Une boucle spatio-temporelle qui s’autoengendre mentalement, émotionnellement et qui s’auto-alimente chaque jour à travers les mêmes stimuli… à travers les mêmes informations, les mêmes sensations, nous évidant alors peu à peu de toute notre énergie, de toute notre conscience puisque nous tendons toujours plus vers l’inconscience béante.

Comment peut-on être heureux quand on se retrouve enfermé dans une boucle sans fin et où le flux sans arrêt devient de plus en plus infernal. Quel intérêt de vivre ainsi ? Quel bonheur peut-on avoir en vivant ainsi ? N’avons-nous pas atteint les sommets de l’inconscience ?

Y a-t-il encore une place pour moi là-dedans ? Dans ma vie ? S’il n’y a plus de place pour moi, alors comment je pourrais être heureux ? je ne peux être heureux si je ne suis même plus là et donc si je ne suis plus présent à moi-même !

Toute cette boucle infernale est ce qui me déporte sans cesse de ma présence et donc de ma conscience. C’est ce mouvement qui me perd dans une réalité ou je n’ai finalement plus ma place puisque tout est fait pour me gommer, pour m’ignorer et donc pour m’oublier.

Alors voilà trois questions importante à se poser pour sortir de cette boucle sans fin, et donc pour arriver à s’exfiltrer de toute cette absence abyssale : qu’est-ce qui gomme ce que je suis ? Qu’est-ce qui ignore tout de ce que je suis ? Qu’est-ce qui fait que je m’oublie alors de plus en plus ?

Qu’est-ce qui m’efface jour après jour dans ma vie ? Quelles sont les choses dont on se souvient le plus dans sa vie ? Ce sont toujours les choses ou expériences que l’on a vécues qui sortaient de l’ordinaire. L’ordinaire, le train-train journalier est ce qui nous efface à chaque instant, puisque plus on vit cela, et moins on est présent, et donc moins on est conscient. Sans présence, sans conscience, nous devenons insignifiants, inexistant et c’est cela qui nous efface sans cesse.

Si je ne suis plus là, comme effacé de ma vie, j’ignore ce que je vis comme tout ce que je suis. J’ignore alors tout de moi, et je me laisse être tout ce que je ne sais plus, tout ce que je ne connais plus, et donc tout est ici possible, comme de vivre tout et n’importe quoi. C’est ici, le point de non-retour, même s’il est toujours possible de retrouver son propre chemin, mais a ce point d’absence et d’inconscience, comme il n’y a plus personne qui tient la barre du navire, le bateau prend l’eau et s’engouffre dans les bas fond énergétique de cet océan sans lumière.

Ainsi, plus il descend, plus il oublie et plus il oublie, et plus il n’a pas d’autre choix que de se laisser couler puisque plus rien n’est là en lui pour l’aider à remonter. Plus rien n’est là pour lui dire ce qui se passe et là finalement dans cette descente, il ne peut plus être heureux, parce qu’il n’est plus là, il a comme disparu de sa propre conscience.

Le malheur est là quand il n’y a plus personne qui se rend compte de ce qui se passe. Le malheur finalement est simplement une expérience dans laquelle l’être n’étant plus à bord de son propre navire, il ne peut que ressentir l’inverse du bonheur qui est simplement la présence totale de la conscience de l’être qui s’éveille dans l’expérience de l’instant présent.

Le malheur est l’absence de l’être, dans son effacement total ! Le monde tel qu’il est, est programmé à cela, à effacer peu à peu l’être à travers des expériences traumatisantes pour le remplacer, à devenir toujours plus servile, et donc toujours plus esclave du système. Ainsi, sans vie et sans conscience, tout peut être fait en nous et c’est pour cela que nous vivons cela sans cesse en cette réalité.

Nous avons pourtant le pouvoir total de ne plus nous laisser faire, mais pour cela, nous devons apprendre à être toujours plus conscient, toujours plus présent, pour reprendre la place centrale de notre vie. Ainsi, au centre de soi-même, on doit réapprendre à se sentir être afin de comprendre ce qui nous bouscule et nous programme à être toujours moins afin de ne plus tomber dans tous ces pièges d’inconsciences extrêmes.

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