Sortir de l’automatisme
Nous sommes conditionnés depuis notre tendre jeunesse à être sans cesse rempli de tout. Nous vivons ainsi baigné dans ce trop plein et nous ne savons pas faire autrement car nous ne connaissons que cette manière de vivre.
Nous avons fini même par croire que ce trop-plein était tout à fait normal. En définitive, cette normalité nous pousse à vouloir sans cesse nous remplir à travers d’innombrables flux d’informations qui nous abreuvent de vide car ils nous apportent rien d’autre de véritablement significatif à notre vie. Seulement de l’information pour de l’information sans aucune réelle raison si ce n’est de nous y remplir sans cesse.
Comme pour la nourriture, nous nous remplissons d’aliments sans véritables saveurs et la plupart du temps sans en avoir véritablement conscience. Nous faisons tout si machinalement que nous en prenons très peu de plaisir et dans cette absence de saveur, comme de conscience, nous faisons pour faire sans jamais vraiment savoir pourquoi on le fait.
De manière similaire, avec l’afflux incessant de toutes nos pensées, nous nous laissons emporter sans cesse par ce flux, sans savoir pour qu’elle raison, sans comprendre pourquoi nous ne pouvons jamais nous y soustraire et pire en croyant que notre vie, ne peut se vivre autrement qu’à travers ce trop plein de pensées qui nous dicte le récit de ce que l’on doit croire.
Finalement tout ce que l’on reçoit machinalement, automatiquement et donc sans véritable conscience de son processus même, est sans aucune valeur réelle pour notre vie si ce n’est simplement pour l’unique besoin de se remplir sans cesse. Ce constat nous montre toute la futilité des processus que l’on vit et dont nous ignorons, hélas encore tout.
Ce trop plein est notre vie. Sans réel sens, sans jamais de véritable valeur à ce que l’on vit mais quelle importance puisque tout le monde vit comme ça. On pourrait s’arrêter là comme le font la majorité des êtres de ce monde où aller plus loin, pour gratter derrière tout ce processus de consommation à outrance. C’est bien en effet, un mécanisme de consommation car nous sommes finalement et seulement des consommateurs du système.
Nous ne sommes rien d’autres pour le système et c’est pour cela qu’il nous traite ainsi. Tout peut se résumer dans cette consommation à outrance, que cela soit la nourriture comme nos pensées incessantes, cela reste réellement les mêmes mécanismes de dépendance qui sont mis en place. Nous sommes dépendants du système pour manger, pour vivre, pour penser même et donc obligatoirement pour croire à travers tout ce remplissage incessant.
Nous croyons au bienfondé du système comme nous croyons au bienfondé de ce trop plein que l’on vit tous les jours même si on remarque bien que cela ne nous rend jamais véritablement heureux mais bien au contraire toujours plus malheureux. D’après ce constat d’échec, l’on devrait quand même commençait à se poser des questions et voir qu’il y a bien quelque chose qui cloche là-dedans.
Soit, nous continuons cet automatisme à outrance, soit nous essayons de comprendre pourquoi ce trop plein et quel sens, il peut nous apporter dans nos vies. S’il se trouve qu’il n’y ait aucun sens à vivre de cette manière, alors pourquoi continuer ? Et si cette manière d’être en plus, nous rends si malheureux pourquoi ne pas essayer de trouver de meilleurs moyens de vivre enfin de pouvoir un jour, gouter au véritable bonheur ?
Tout ce que nous vivons est là pour combler notre vide ! Mais ce vide aura beau être combler tout le long de notre vie, nous finirons tous par y retourner puisque c’est de là d’où nous provenons tous. Ne serait-il pas plus utile de pouvoir déjà commencer par nous ouvrir à la réalité de ce vide en nous pour nous permettre de mieux comprendre tout ce trop plein qui nous en empêche sans cesse l’accès ?
Cela ne sert à rien de fuir tout ce vide puisque nous sommes issus de lui. Nous n’avons pas en avoir peur car c’est seulement de l’inconnu dont nous avons véritablement peur. Affrontons ce vide pour pouvoir ensuite dépasser ce trop plein qui nous plombe à vivre une vie de plus ne plus pesante.
Accordons-nous à la réalité du vide en nous afin qu’il nous mette au diapason de ce qui est essentiel à vivre et nous montre ainsi tout le sens de ce que l’on a vivre. Mais pour s’y ouvrir, nous devons être conscient de ce que nous faisons, comme aussi de tout ce que nous recevons. Tant que nous sommes inconscients de tous ces processus de remplissage, nous ne pourrons comprendre le sens qu’il y a, à les recevoir. Si nous nous laissons vivre à travers tout cet automatisme par tous ces flux qui nous dépassent sans cesse nous ne pourrons jamais savoir ce qui se passe en nous et découvrir pourquoi nous y somme absorbés.
Pour sortir de l’automatisme de nos vies, nous nous devons de nous questionner pour savoir si ce que nous faisons, nous le faisons par ce que nous le voulons ou par habitude. Si c’est par habitude, nous devons nous posez ces autres questions : est-ce que cela a du sens pour notre vie ? Est-ce utile pour notre vie ? Si nous voyons que cela va à l’encontre de notre vie, devons-nous continuer de le faire ?
Tout ce mécanisme va nous servir pour reprendre peu à peu, conscience de tout ce que nous faisons et pour ensuite délimiter tout ce qui nous utile de tout ce qui nous est inutile, voire même parfois nuisible. Sans cette conscience, nous ne pourrons pas sortir de l’automatisme de notre vie car nous ne serions pas, par quoi commencer. Ceci est un début mais c’est les premiers pas qui pointent vers le centre de votre être et qui vous apporteront à terme la découverte de qui vous êtes réellement et donc corrélativement, de la libération de tout ce que vous ignorez et qui continu encore de vous asservir.