Tout se passe sans cesse en nous et pourtant nous sommes complétement absorbés par ce qui se passe dehors. Nous sommes sans cesse aveuglés par ce monde extérieur, par l’idée que nous avons de lui.

Nous ne voyons rien de ce monde intérieur, car tout ce que nous croyons percevoir est ce qui sans cesse nous en empêche. Nous sommes devenus aveugles et sourds à tout ce qui est réel, authentique et donc à tout ce qui est vital pour notre vie.

Nous ne connaissons rien de ce monde intérieur, nous sommes remplis de tellement de préjugés dessus, qu’il faudrait déjà apprendre à faire table rase de toutes ces croyances, car sinon nous serions sans cesse leurrés avant même d’avoir commencé toute son exploration. Seul le regard vierge de tous préjugés nous donnera l’opportunité de comprendre réellement ce qui se passe là en nous.

Nous avons tout à désapprendre pour comprendre ce qui est là, accessible, présent, mais dont nous ne pouvons pas nous y ouvrir, puisque nous sommes sans cesse fermés. Nous sommes fermés par nos idées arrêtées, nos façons de voir étriquées, comme aussi par nos manières de vivre tourmentées.

Tant que nous ne serons pas ouverts, nous ne pourrons pas faire l’expérience de ce qui est réel et authentique. Nous ne faisons que l’expérience de nos croyances qui sont devenues les limites qui nous contiennent et qui nous enferment sans cesse.

Nous n’avons plus de possibilité d’être au monde puisque nous nous sommes coupés de son expérience. Notre expérience s’ancre constamment dans un flux irréel et tant que nous existerons à travers lui, nous serons finalement fermés à la possibilité de pouvoir vivre sa vie.

Nous ne vivons pas, nous existons seulement dans une forme qui nous coupe de toute l’essence de la vie. C’est pour cela que nous sommes sourds et muets à la vie, car elle n’a plus de place dans notre expérience de tous les jours.

Nous nous sommes tellement éloignés d’elle, que nous ne comprenons plus cette simple constatation. Tout se passe sans cesse en nous et pourtant nous y sommes constamment absents. Dans cette absence, nous existons totalement de manière inconsciente puisque nous ne savons jamais ce qui se passe en soi.

Nous sommes sans cesse focalisés sur nos pensées, qu’elles nous coupent littéralement l’accès à ce qui se passe en soi. Tant que l’on restera ancré dans la narration de sa vie, on créera la limite même qui nous contiendra et qui nous coupera la possibilité de la vivre concrètement.

C’est si simple de comprendre que tant que nous sommes absents de notre expérience de tous les jours, nous passerons alors constamment à côté de sa vie. Tant que nous ne serons pas ouverts, nous ne pourrons pas faire l’expérience de ce qui est réel et authentique.

C’est à travers l’expérience réelle de sa vie que l’on avance, que l’on apprend et que l’on grandit en toute conscience. C’est cette expérience qui nous a permis de grandir dans notre vie, mais nous l’avons oublié. Préférant la douce voix de notre mental qui a réussi, à terme, à s’interférer complètement dans tout l’espace de notre expérience de tous les jours.

Alors, nous lui laissons totalement les commandes de notre vie, sans jamais s’apercevoir que tout ce qui nous coupe de notre réelle expérience provient de là. Provient de cette voie qui s’insinue en nous et qui nous dit sans cesse ce qu’il faut comprendre, interpréter, nous délestant sans cesse de notre place, et donc de notre expérience de vie.

Cette voix est ce qui nous programme, ce qui nous infantilise, ce qui nous assiste et donc ce qui nous rend dépendants. Cette dépendance est pourtant ce qui nous empêche ensuite de pouvoir réellement choisir sa vie puisqu’on n’a plus le choix.

Le choix illusoire qui provient de notre voix intérieure, nous illusionne, nous enferme dans la matrice infernale qui crée alors toutes les routes temporelles illusoires qui nous perdent parce que nous les suivons. Nous les écoutons, nous les prenons pour nous alors qu’elles restent toutes illusoires, puisque artificielles.

C’est à travers l’expérience réelle de sa vie que l’on avance, que l’on apprend et que l’on grandit en toute conscience, car l’expérience génère du sens. Tant que ce sens-là sera généré par le mental, notre vie sera interféré et donc manipulée pour créer un sens illusoire puisqu’il crée des voies sans fin.

Tant que nous serons enfermés dans cette voie sans issue, dans cette voix illusoire, le seul sens que nous suivrons sera celui qui nous amènera à notre perte. Tant que nous ne serons pas ouverts, nous ne pourrons pas faire l’expérience de ce qui est réel et authentique. Sans cette ouverture, on ne peut pas s’ouvrir au seul sens réel de sa vie puisque c’est lui qui est le garant de notre propre évolution.