Dans ce monde, il n’y a plus de place pour soi

Dans ce monde, il n’y a plus de place pour soi

Nous sommes tous esclaves de ce système et tant que l’on ne le découvre pas par soi-même, nous restons ancrés dans toute la trame de son illusion et donc on est bercés dedans à travers notre inconscience. Nous sommes esclaves des idées et des croyances qui nous gouvernent. Tant que cette structure de croyances œuvrera à travers nous, nous serons aux prises d’un système qui réussi sans cesse à nous désactiver totalement de tout notre pouvoir, puisque nous le laissons dans les mains d’autres que nous.

Nous avons fini par croire que nous ne pourrions pas vivre autrement. Que tout ce que nous devons faire, c’est de suivre, sans se poser de question, toutes les règles et tous les diktats de cette réalité extérieure. Nous avons fini par nous soumettre au système et le système est roi en notre royaume intérieur et pour cela seulement, il est devenu souverain en notre réalité extérieure.

Tant que l’on n’aura pas renversé en nous cette royauté illusoire, nous resterons aux prises des idées et concepts du système qui sont là justement pour nous y enfermer à jamais dedans. Il n’y a rien d’extérieur à destituer, mais tout est à l’intérieur, puisque c’est d’ici que tout le manège tourne et nous emporte dans son mouvement sans fin.

Dans notre for intérieur, existe cette structure de croyance qui engendre constamment tous les processus et les stratagèmes psychologiques qui nous asservissent à suivre une voie qui restera sans cesse sans issu possible. Tant que l’on suit ce flux illusoire, nous sommes perdus à vivre une vie qu’à hauteur de l’illusion qui nous gouverne et qui peut alors nous hypnotiser constamment dans la trame de sa narration à outrance.

Cette narration est le terreau de notre inconscience puisqu’elle nous impose quoi croire, quoi penser, comment réagir, quoi vouloir et donc elle remplace toute notre autonomie de pensée, comme toute critique ou même toute remise en question. Ici, il n’y a pas de place pour réfléchir par soi-même mais seulement pour se laisser envahir par son flot continu à travers tous les canaux du système. Si on ne réfléchit pas par soi-même, il n’y a pas de possibilité d’action qui provient de soi, mais seulement des actions qui viennent de la narration du système et alors qui s’impriment directement à l’intérieur de nous.

Ainsi, tout ce mouvement de remplissage nous rend encore plus inconscients, puisque tout se fait sans nous parce que de manière totalement automatique. Tant qu’il y aura cet automatisme en nous et donc cette inconscience béante à tout ce qui se déverse en nous, le système continuera de nous hypnotiser à croire que tout ce qu’il dit est réel. Toute la problématique, est qu’il n’y a rien de vrai, il n’y a que des mots, des images et des histoires qui racontent quelque chose que l’on prend pour vrai puisqu’on y adhère sans pouvoir remettre en question tout ce qui est dit.

Ainsi le monde avance comme cela, avec comme seule base de référence, tout ce qui est dit et tout ce qui est dit, est sans cesse la seule vérité vrai. Même si les gens voient tout le contraire dans leur vie, et bien, ils ne peuvent le voir concrètement, puisqu’alors il l’ignore, il l’occulte car cela ne rentre pas dans le discours du système.

C’est là où la majorité se perd. Ils se perdent dans le discours toujours plus illusoire du système qui n’a de cesse que de les illusionner sur tout ce qui se passe comme de les désactiver toujours plus de leur vie, de leur temps et donc de ce qu’ils sont.

Dans ce monde, ils ne sont rien d’autre qu’un flux commun qui est sans cesse manœuvré à faire ce que le système lui suggère de faire. Tant qu’ils resteront dans leur manière de vivre toute passive, toute automatique et donc inconsciente, ils se laisseront manœuvrer et donc ils seront assistés tels des enfants où leurs parents, les accompagnent sans cesse tout en leur disant toujours ce qu’il faut faire, ce qu’il faut penser, croire, désirer, et même rêver.

Tant qu’ils n’ont pas de place dans leur expérience de vie de tous les jours à autre chose que tout ce flot qui les inonde, ils ne pourront jamais grandir, murir. Finalement, ils n’ont pas d’autre choix que de vivre assistés, attendant passivement que le système lui apporte tout ce dont ils ont besoin pour exister. Tant que les parents ne leur donneront pas un peu d’autonomie, ils resteront sans cesse dépendants des choix et des actes des parents. C’est exactement ce que fait le système en remplissant à ras bord tous les êtres de leurs flux illusoires, comme ça, ils n’ont jamais d’espace ou de temps à eux pour grandir par eux-même et pour pouvoir ainsi s’émanciper à trouver leurs propres voies.

Ils suivent indéfiniment, tout ce que le système leur dit, et dans cette inaction, dans cette passivité et donc dans toute cette inconscience, ils ne peuvent vivre par eux-mêmes, puisqu’ils ne savent même pas que cela existe, et donc que cela est possible de vivre par soi-même.

Alors, ils restent illusionnés dans leurs propres mondes virtuels qu’ils alimentent sans cesse à travers toutes leurs pensées orientées par toutes leurs croyances que le système a terraformées en eux. C’est à travers ce flux mental qu’ils se désactivent toujours plus, car ils ne vivent plus qu’à travers toutes leurs projections tout en se désactivant alors du monde réel.

Ici, alors, la boucle est bouclée puisque le monde extérieur continue de les remplir de tout ce qu’ils doivent faire tout en se remplissant de toute l’illusion qu’ils alimentent sans cesse dans toutes leurs projections chimériques. Ils vivent une vie qui n’existera jamais parce qu’elle est sans cesse fantasmée, idéalisée, pensée, et donc extériorisée d’eux même. Ainsi, ils ne font plus rien d’autre qu’imaginer leurs vies tout en laissant le flux du système leur dire quoi faire, leur dire là où aller ou même quoi penser.

Là, dans ce monde, il n’y a vraiment plus de place pour soi, mais seulement pour un ersatz de soi, qui s’autoflagelle sans cesse à croire que le monde est contre lui et qu’il doit se battre contre tous ceux que le système montre du doigt. Voilà l’enfermement illusoire de ce monde dans lequel tout ce qui est à faire est ce qui nous conditionne toujours plus, à ne plus jamais être simplement soi-même, seulement parce qu’il n’y a même plus de place pour pouvoir simplement l’expérimenter.

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