Je pense donc je suis

Je pense donc je suis

La pensée est toujours l’œuvre du mensonge tant qu’elle n’est pas remise à sa juste place. Pour l’instant, elle prend toute la place dans notre vie, et elle est même si prépondérante, que nous ne pouvons même pas imaginer comment vivre sans elle.

Au commencement de notre monde, il y a l’idée : je pense donc je suis. Cette idée amène la pensée comme seul fondement de l’existence et avec comme sous-entendu de l’être même. Il n’y a rien de plus dangereux que d’enfermer l’être dans des conceptions si étroites si ce n’est pour pouvoir contraindre tous les êtres à ne jamais pouvoir voir au-delà.

Si personne ne peut voir ce qu’il y a au-delà du champ mental, c’est-à-dire au-delà d’où règne en maître toutes les pensées, personne ne pourra même imaginer l’essence de tout ce que nous sommes puisque tout ce qui nous définit réellement, s’y trouve. Là est pourtant toute l’emprise de l’illusion, parce que l’illusion même est utilisée pour enfermer tous les êtres dans des boites si bien fermées, qu’ils n’auront jamais la capacité de percevoir toutes les limites qui les contiennent.

Comment la pensée peut être l’œuvre du mensonge ? La pensée véhicule sans cesse un message, et cette information est là pour apporter du sens, à l’être qui s’y branche. Ainsi la pensée le nourrit d’une certaine compréhension et alimente en lui une structure de croyance, une image qu’il se fait de son monde.

Tout le côté paradoxal de ce que nous vivons en cette réalité inversée est dans l’utilisation de la pensée comme vecteur et amplification de l’illusion qui nous gouverne. La pensée ainsi utilisée nous dessert complètement, car elle nous narre une réalité chimérique.  Ainsi, toutes ces pensées sont bien l’œuvre du mensonge puisque tout ce qu’elles véhiculent est faux.

Toute la problématique ne provient pas finalement des pensées elles-mêmes, mais plutôt de là où elles sont câblées. Tant qu’elles sont branchées sur le champ mental, elles seront sans cesse parasitées et donc elles créeront une interférence dans laquelle, l’être sera à jamais pris au piège. Puisqu’il n’a pas de moyen pour prendre de la hauteur afin de pouvoir remettre en cause toute la narration qu’il a sans cesse en lui.

Tant que l’être n’a pas pu se recâbler sur le champ de sa réalité essentielle, il restera le jouet de forces et d’entités qui se joueront de lui. Toute l’idée à comprendre est dans quelle dimension de notre être, nous sommes banchés. Comme nous sommes totalement ignorants qu’il est possible de se connecter à différents états d’être qui sont en correspondance avec des réalités différentes, nous sommes ligotés qu’à pouvoir en expérimenter une seule, soit le champ mental.

Pourtant, il en existe de multiples autres qui nous ouvriraient alors tout un champ d’expérimentation, complètement infini. Dans cette perception plus ouverte, « je pense donc je suis » devient alors terriblement réducteur, puisque tu comprendras maintenant aisément, que la pensée ne provient que d’une réalité bien définie et qu’elle ne peut pour cela, définir l’être dans ce qu’il est authentiquement.

Pour exprimer une idée plus en correspondance avec la réalité essentielle de l’être, il faudrait plutôt dire, je suis, alors je peux tout expérimenter, comme la pensée, le ressenti, l’absence de pensée, la connaissance intuitive, le savoir absolu et en définitive tout ce qu’il est possible d’expérimenter ou même d’imaginer.

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